24 Heures du Mans - Eric Hélary : "Découvrir Le Mans m’a donné une grande claque"
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24 Heures du Mans - Eric Hélary : "Découvrir Le Mans m’a donné une grande claque"

Eric Hélary, qui a disputé onze fois les 24 Heures du Mans, a signé un coup de "maître" en s'imposant au volant de la Peugeot 905 en 1993 alors qu'il disputait l'épreuve pour la première fois. Le Français revient sur cet exploit...

1993, Peugeot 905 n°3 de Peugeot Talbot Sport, avec Geoff Brabham et Christophe Bouchut, victoire : « Ce fut une semaine fantastique car j’ai découvert Le Mans, je n’y avais jamais participé. A l’époque, je pensais que c’était une course pour les vieux pilotes, où il fallait rouler « pépère ». Totalement novice, je suis arrivé au Mans, Place des Jacobins pour le Pesage. J’y ai vu la foule, la pesée des voitures, les trois Peugeot 905 réunies, Jean Todt (le Directeur de Peugeot Talbot Sport de 1982 à 1993, ndlr). Je me suis alors dit : « là, j’y suis pour de vrai, il se passe quelque chose ! »

Avec la voiture, nous avions fait beaucoup de roulage, sept tests de 24 heures sur le circuit Paul Ricard. C’est un tracé large, on s’y sent à l’aise à un moment donné. Avec Geoff (Brabham) et Christophe (Bouchut), nous étions rapides et dans le coup. Cependant, arrivés au Mans, lors des essais qualificatifs, il a fallu rouler à plus de 360 km/h sur la ligne droite des Hunaudières, avec les arbres tout autour, les autres voitures avec, cette année là, pas mal d’écarts de performance. Lors de mes premiers tours de roues, je me suis vraiment demandé ce que j’allais faire. C’était très impressionnant. Ensuite, ça s’est mieux passé ! 

Cette découverte m’a donné une grande claque car cette histoire de « course pour les vieux » qui roulent doucement, j’ai vite compris que ce n’était pas la réalité (rires). Au final, nous gagnons, nous avons appliqué les consignes à la lettre, respecté ce que l’on nous avait demandé de faire. Jean Todt et André de Cortanze (le directeur technique de l’équipe, ndlr) nous avaient bien briefés. Nous étions un équipage de jeunes pilotes, il fallait juste que nous fassions attention à ne pas trop prendre les vibreurs, à ne pas sortir de la piste et ne pas faire de surrégime. Sur la Peugeot 905 n°2, Philippe Alliot (qui faisait équipage avec Jean-Pierre Jabouille et Mauro Baldi) est sorti de la piste et a perdu un peu de temps. Quant à la n°1 (de Thierry Boutsen, Yannick Dalmas et Teo Fabi), les pilotes ont pris les vibreurs et les mécaniciens ont été obligés de changer quelques pièces. »

Une petite anecdote sur la course : peu avant 20 heures, j’allais monter dans la voiture lorsque Jean Todt m’a dit : « il est hors de question que tu te fasses dépasser par les Toyota.» Je me suis retrouvé avec Eddie Irvine (146 Grands Prix de Formule 1, dont quatre victoires, ndlr) collé à mon aileron et j’ai dû faire mes deux relais comme cela, à fond. C’était très rigolo avec un peu de recul… Je me rappelle avoir beaucoup souffert car il a fait très chaud cette année là et, lorsque je suis descendu de la voiture, je n’en pouvais plus, mais c’était génial. »

1994, Bugatti EB 110S de Michel Hommel avec Alain Cudini et Jean-Christophe Boullion, abandon dans la dernière heure, accident : « La voiture marchait super bien. Nous rêvions qu’il pleuve car nous avions les quatre roues motrices sur cette Bugatti. Cependant, il a fait très beau. Nous avons réalisé une belle course, nous étions 11e peu avant l’arrivée, mais la voiture était très instable sur les freinages. Au lieu d’avoir de l’appui, elle se délestait. Jean-Christophe Boullion s’est fait surprendre à la première chicane de la ligne droite des Hunaudières. Il a freiné un peu tard, la voiture est partie et a tapé les rails de sécurité. A l’époque, le team-manager nous avait demandé d’accélérer un peu car un concurrent revenait sur nous. Nous abandonnons à 45 minutes de l’arrivée. Jean Christophe n’avait pas encore l’habitude du Mans, à cette époque, car il aurait pu repartir, revenir au stand et terminer la course. »

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