24 Heures du Mans - Eric Hélary : "Nous aurions dû gagner en 1995 !"
Retour

24 Heures du Mans - Eric Hélary : "Nous aurions dû gagner en 1995 !"

Après sa victoire de 1993, Eric Hélary a bien l'intention de récidiver deux ans plus tard. Il fait alors équipe avec Bob Wollek et le légendaire Mario Andretti sur la Courage C34 - Porsche. Cependant, tout ne va pas se dérouler de la meilleure des manières...

1995, Courage C34- Porsche avec Bob Wollek et Mario Andretti, 2e : « Cette édition reste un grand regret. Ce fut une année pluvieuse, mais absolument aucune voiture de sécurité en dépit des 19 heures de pluie. Cette année-là, je roulais chez Courage Compétition dans une C34 avec un moteur officiel Porsche que Bob Wollek avait réussi à avoir. De son côté, Mario Andretti amenait les partenaires et, pour ma part, ma victoire aux 24 Heures du Mans. Nous aurions dû gagner. Mario a fait une petite bêtise en début de course au niveau des virages du Karting. Il est vrai qu’aux Etats-Unis on roule très peu sous la pluie. Il s’est fait surprendre, la voiture a tapé les rails de sécurité et nous avons perdu 45 minutes dans la remise en état. Ensuite, ce fut un vrai Grand Prix. J’ai énormément piloté car Bob Wollek ne roulait pas très vite, il faut bien le dire. J’ai pris des risques énormes, Mario a très bien conduit après sa sortie et nous terminons 2e, à 3 minutes du premier. J’étais vraiment très déçu !

Pour la petite histoire, nous avons changé le capot arrière qui nous a coûté la victoire. Peu de gens en ont parlé, nous aurions dû la remporter cette édition, en dépit de la sortie de route. Ce fut une grosse désillusion pour Mario car il a tout gagné dans sa carrière. Il est champion du monde de F1, il a triomphé aux 500 Miles d’Indianapolis et il termine 2e au Mans ! Il est devenu un vrai ami, je suis toujours en contact avec lui et je regrette vraiment qu’il n’ait pas pu gagner car cela aurait compléter son extraordinaire carrière. De plus, c’est un mec génial. A l’époque, étant plus jeune que lui, il a été comme mon papa. Il m’a ensuite invité aux Etats-Unis pour assister à des courses avec lui. Je suivais Michael (Andretti, le fils de Mario, champion de Cart en 1991, ndlr) à l’époque et j’étais habillé tout en Andretti. Un super souvenir ! »

1997, Mc Laren F1 GTR (queue longue) de Team BMW Motorsport, avec Peter Kox et Roberto Ravaglia, 3e et victoire de classe en GT1 : « C’était une voiture formidable. De plus, j’étais pilote d’essais chez McLaren. C’était un beau programme, mais la marque britannique était tellement déçue d’avoir perdu qu’ils ont reporté la faute sur nous, les pilotes. Je n’en garde donc pas un bon souvenir. Heureusement les ingénieurs étaient là pour nous défendre en disant que ce n’était pas de notre faute et que la voiture n’était tout simplement pas assez rapide. »

1998, Toyota GT-One de Toyota Motorsport avec Martin Brundle et Emmanuel Collard, abandon : « Je vais chez Toyota où je retrouve mon copain André de Cortanze avec qui j’avais déjà travaillé chez Peugeot et avec qui je vais collaborer chez Pescarolo Sport. Une fois de plus, Toyota a eu la guigne ! Nous étions bien placés avec mes équipiers, en tête jusqu’au moment où Martin Brundle est sorti de la piste et a "coupé" la voiture en deux à l’entrée des stands. Tous les espoirs se sont alors reportés sur l’équipage n° 29 (de Thierry Boutsen, Ralf Kelleners et Geoff Lees), mais alors qu’elle était en tête à quelques heures de l’arrivée, elle a dû abandonner (arbre primaire de la boîte de vitesses cassé, ndlr). Ce fut l’horreur, comme en 2016, comme toujours je dirais ! Il y a deux marques qui n’ont vraiment pas eu de chance au Mans : Mercedes (en 1999) et Toyota. L’année dernière, j’étais vraiment déçu pour eux, pour Oreca, les mécaniciens et Hugues (De Chaunac, ndlr) surtout. Des choses comme celles là ne peuvent pas arriver dans le dernier tour. »

De 2002 à 2006 au sein de Pescarolo Sport sur Courage C60-Peugeot puis Courage C60 Hybrid-Judd. Meilleur résultat en 2006, 2e avec Franck Montagny et Sébastien Loeb : « Je suis allé chez Pescarolo Sport parce qu’il y avait André (de Cortanze) et, aussi, parce qu’il y avait Peugeot pendant un petit moment. Les deux premières années, rien d’extraordinaire car le moteur n’avançait clairement pas. Ensuite, nous sommes passés au Judd et nous aurions dû gagner en 2005 ! Nous roulions trois secondes au tour plus vite que les Audi mais Soheil (Ayari) en a décidé autrement (rires). En 2006, il a été remplacé par Franck Montagny, mais nous avons manqué de performance. Nous terminons deuxièmes. C’est dommage car il y a deux personnes avec qui j’aurais aimé remporter Le Mans : Mario Andretti et Sébastien Loeb. »

Depuis 2015 aux 24 Heures du Mans en tant que consultant Eurosport : « Je me régale à faire cela. Depuis deux ans, nous avons des voitures formidables avec ces hybrides, les Toyota, les Audi et les Porsche. Je pense que, physiquement, pour les pilotes, cela doit être très difficile. C'est intéressant car ils utilisent des technologies différentes. Ils consomment bien moins qu’avant et cela aide aussi l’automobile en général. Il faut que cela continue…» 

Première partie de l'interview 

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires