Jacky ICKX : "Le Mans m'a toujours gâté"
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Jacky ICKX : "Le Mans m'a toujours gâté"

Pilote et homme d'exception, considéré comme LE gentleman dans le milieu automobile, Jacky Ickx sera le Grand Marshal des 24 Heures du Mans 2018. Il s'en réjouit, tout comme de la venue de Fernando Alonso et de Jenson Button dans la Sarthe.

L'Automobile Club de l'Ouest vous a désigné Grand Marshal des 24 Heures du Mans 2018. Un nouveau rôle pour vous dans cette épreuve que vous connaissez si bien déjà ?

J'ai une jolie histoire avec cette course. Le Mans m'a toujours gâté. Vraiment. J'y ai participé comme pilote un certain nombre de fois, avec de belles voitures (il ne le précisera pas, mais il y a gagné à six reprises, ce qui longtemps fut le record avant le parcours de Tom Kristensen). J'y ai été consultant pour l'équipe du seul constructeur japonais à s'être imposé jusqu'à présent aux 24 Heures (Mazda en 1991). J'y ai donné le départ, j'ai officié aussi comme directeur de course une année. Et maintenant Grand Marshal. 

En tant que Grand Marshal, vous allez devancer la meute des concurrents, au volant de la "leading car", avant le départ. Vous serez comme leur guide en quelque sorte. Cette année, il y aura des débutants au Mans, comme Fernando Alonso ou encore Jenson Button, deux champions du monde de F1. Comment leur présenteriez-vous Le Mans justement ?  

Je vais emprunter une formule de Thierry Sabine, qu'il utilisait pour le Dakar mais que j'applique aux 24 Heures. Je dirais ainsi: "Le Mans c'est une course pour les amateurs dans laquelle les professionnels ont leur place.'' C'est la magie de cette course, ce qui assure sa pérennité aussi. Il faut maintenir cet équilibre entre petites structures et grandes marques. Cet équilibre, Pierre Fillon et Gérard Neveu s'emploient à le préserver. Je peux ajouter aussi que Le Mans, l'endurance, c'est une source d'inspiration. En automobile, les pilotes attirent injustement la lumière, alors qu'ils sont les derniers maillons d'une chaîne d'hommes et de femmes qui travaillent avec passion et compétence pour un résultat. J'essaie en soulignant, en expliquant l'importance du travail de tous dans une équipe, de réparer cette injustice. 

Vous rappelez vous votre premier engagement aux 24 Heures du Mans ? 

J'étais ravi. c'était en 1966, au volant d'une Ford GT40. J'étais jeune, et d'où l'intérêt d'être jeune, je trouvais tout normal, alors que courir au Mans n'a rien de normal. 

Pensez-vous que Fernando Alonso trouvera, lui aussi, normal de courir ses premières 24 Heures du Mans ?

Je ne le connais pas personnellement, mais sa venue au Mans, tout comme celle de Jenson Button, c'est formidable. Dans le cas d'Alonso, c'est même miraculeux aujourd'hui. Les pilotes actuels sont souvent retenus par l'exclusivité d'une discipline. A mon époque, pour nous pilotes, il était normal de courir tous les week end et de passer d'une série à une autre, de disputer le Mans à deux pilotes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. 

Fernando qui est en souffrance avec sa F1 a été autorisé par McLaren à tenter sa chance, à aller gagner dans un autre championnat. Ils ont compris qu'il allait pouvoir se recréer un enthousiasme avec ce nouveau challenge. Cela va lui faire du bien au moral. Alonso c'est l'un des plus grands pilotes, un battant. Sa participation en endurance est top et tombe à point nommé pour les spectateurs. 

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