Gérard Larrousse, double vainqueur des 24 Heures du Mans, patron d’équipe également aux 24 Heures du Mans, raconte : « En 1966, j’ai participé aux essais pour les 24 Heures du Mans sur une Ferrari GTO de l’école de pilotage du Mans suite à mes résultats au Trophée Luigi Chinetti (2e). Cette voiture, certains de ses réglages, notamment la boite de vitesses, n’étaient pas adaptés à ce circuit, et notamment la grande ligne droite des Hunaudières. Faute de budget, nous n’avons pas pu participer à la course. Je ne pense pas y avoir assisté car ma carrière passait par le rallye alors. En 1967, j’étais de retour au Mans et au départ cette fois. J’ai gagné Le Mans comme pilote, à la tête d’une équipe aussi. J’ai participé également au tournage du film Le Mans en 1970 avec Steve McQueen et je dois avouer qu’à sa sortie, je n’avais pas aimé. Je l’ai revu, il y a peu de temps, et j’ai apprécié. Il faut parfois un peu de distance, surtout quand on est acteur du milieu. Dans Le Mans 66, la façon dont est présenté Carroll Shelby, les références aux pressions qu’il subit en tant que responsable d’équipe par rapport à sa hiérarchie, son board, sont assez fidèles à ce qui peut exister dans la course automobile. Je le sais j’ai expérimenté les deux situations aux 24 Heures du Mans notamment. L’intensité économique du duel Ford Ferrari est intéressante. Dans ces années 60, nous dépassions allègrement les 300 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, sans chicanes. Mieux valait ne pas trop penser aux vitesses atteintes. Durant cette ligne droite, il fallait respirer, profondément, pendant ces quelques kilomètres de répit, pour tenir physiquement. »
A l’occasion de la sortie du film « Ford v Ferrari » , l’Automobile Club de l’Ouest vous présente sa nouvelle exposition « Le Mans 66 » qui se tient jusqu'au 23 février 2020 au Musée des 24 Heures du Mans.