Quel rapport entre les bêtes de la nature et les monstres de l'endurance ? Peut-être une volonté commune de se mouvoir en préservant leur environnement.

L’histoire commence en 1938 avec l’équipe officielle HRG affublée d’un drôle de nom : Ecurie du Lapin Blanc. Terrée pendant la guerre, elle revint chasser une 8ème place au Mans en 1949. Après ce tendre épisode, les rencontres entre les mondes animal et automobile furent plus brutales. L'un des derniers en date, lors des essais nocturnes de l’édition 2008, vit l’Oreca d’Olivier Panis avaler un chat dans la ligne droite des Hunaudières. Heureusement, ce type d’incident reste extrêmement rare et, le plus souvent, le recours à la violence n’est pas nécessaire pour plaquer un animal sur une carrosserie…

L’exemple le plus éloquent reste celui de l’Audi R8 victorieuse de la Course du Millénaire, disputée le 31 décembre 2000 à Adélaïde. Au pays des kangourous et des koalas, le designer Frank Lamberty avait choisi un thème évoquant l’appétit avec, comme décoration, un crocodile évoluant dans son environnement naturel. Si le nom de l'Australien Brad Jones apparait sur les écailles du reptile, ce n’est qu’en qualité de pilote remplaçant d’Allan McNish incertain. Finalement remis, l’Ecossais avait bien failli louper la course après être sorti violement au warm-up. Guéri à temps, le prédateur mécanique pouvait entrer dans la légende, tout comme son pilote "crocodile Dindo" Capello !

D’autres modèles ont évoqué la faune sauvage aux 24 Heures du Mans, comme en 1999 avec la Riley & Scott des japonais d’Autoexe évoquant une savane mêlant zèbres, éléphants et autres girafes. Plus récemment, en 2011, les Porsche de l’équipe Flying Lizard avaient troqué leur fameux lézard pour un serpent autrement plus entreprenant. Dans tous les cas, ces autos font le bonheur des modélistes, orfèvres dans la pose de décalcomanies…

Julien HERGAULT / ACO