24h Le Mans
L’Hypercar constitue la catégorie reine, celle qui regroupe les voitures capables de se battre pour la victoire au général. C’est ce qui explique que l’on retrouve derrière le volant de ces machines des pilotes aguerris et d’autres en pleine ascension mais au talent déjà bien affirmé. Tous n’ont qu’une envie : être sur la plus haute marche du podium dimanche 11 juin.
Sur le plan règlementaire, une seule contrainte est à respecter par les équipes engagées dans la catégorie Hypercar. Il est interdit d’inscrire dans l’équipage un pilote « Bronze ». Les pilotes « Platinum », « Gold » ou « Silver » sont, eux, admis, sans restriction. Dans les faits, les constructeurs et leurs équipes choisissent les meilleurs pilotes, ce qui – pour cette édition 2023 – aboutit à l’engagement de 44 pilotes « Platinum » sur les 48 places disponibles. Les 4 autres pilotes engagés étant catégorisés « Gold ». Le niveau « Platinum » est le plus élevé, qui concerne par exemple les pilotes déjà vainqueurs, ceux ayant eu une Super Licence (pour rouler en Formule 1) ou encore ceux engagés et rémunérés par un constructeur.
Parmi les pilotes Hypercar au départ de la 91e édition des 24 Heures du Mans, plusieurs anciens vainqueurs sont là. Quoi de mieux pour mener une voiture au succès qu’un ou plusieurs pilotes qui ont déjà vaincu en Sarthe ? Porsche fait ainsi confiance à Nick Tandy et Cadillac à Earl Bamber, vainqueurs en 2015 avec la 919 Hybrid. André Lotterer aussi est de l’aventure chez Porsche, lui qui compte trois succès au Mans en 2011, 2012 et 2014 avec Audi.
Loïc Duval, vainqueur lui aussi avec Audi en 2013 et pilote de la Peugeot 908 engagée par Oreca en 2010 et 2011, connaît en 2023 sa première comme pilote officiel Peugeot au Mans. Citons également Romain Dumas, lui aussi passé par Audi et Porsche. Il a remporté la course en 2010 avec la marque aux anneaux, signant le record de la distance avec Timo Bernhard et Mike Rockenfeller (engagé, lui, cette année sur la Chevrolet Camaro ZL1 #24 Hendrick Motorsports avec Jimmie Johnson et Jenson Button). En 2016, pour son second succès, Romain Dumas héritait de la victoire avec ses équipiers Neel Jani et Marc Lieb, lorsque la Toyota de tête connaissait des problèmes après 23h56 de course. Neel Jani, d’ailleurs, est de la fête cette année, mais en LMP2.
Cette liste des anciens vainqueurs présents en Hypercar ne saurait être complète sans les six pilotes Toyota. Tous ont déjà brillé au Mans : Sébastien Buemi quatre fois, Brendon Hartley trois fois et Mike Conway, Kamui Kobayashi, José María López et Ryō Hirakawa une fois chacun. Les deux Toyota GR010 Hybrid sont ainsi emmenées uniquement par des pilotes déjà vainqueurs !
Des pilotes ayant déjà un solide palmarès en endurance glané sur d’autres épreuves se retrouvent au départ des 24 Heures du Mans cette année. C’est le cas de Scott Dixon (engagé sur la Cadillac V-Series.R #3 Cadillac Racing) vainqueur des 500 miles d'Indianapolis en 2008 et double vainqueur des 24 Heures de Daytona (2006 et 2015). Daytona, un circuit que connaît bien Sébastien Bourdais. Quadruple champion en ChampCar, le Manceau a aussi remporté les 24 Heures de Daytona (2014) et les 12 Heures de Sebring (2015 et 2021). Luis Felipe « Pipo » Derani aussi est un multiple vainqueur de courses mythiques sur le sol nord-américain. Il a remporté les 12 Heures de Sebring en 2016 et les 24 Heures de Daytona en 2016, 2018, 2019 et 2023.
Un autre ténor de l’endurance est au départ : Kévin Estre. Vainqueur de l’édition 2018 en LMGTE Pro avec la Porsche « Cochon rose », il s’est forgé une véritable légende aux 24 Heures du Nürburgring. En s’imposant en 2021, mais aussi grâce à une manœuvre restée culte lors de l’édition 2019. Le « Pass on the grass », un dépassement avec deux roues dans l’herbe à plus de 275 km/h. Preuve de sa polyvalence, il a aussi gagné aux 24 Heures de Spa-Francorchamps en 2019, encore avec Porsche.
L’Hypercar, c’est l’objectif de jeunes pilotes, qui y voient une chance de viser la victoire au général. Comme Yifei Ye (22 ans), Antonio Fuoco (27 ans), Jack Aitken (27 ans) ou Mathieu Jaminet (28 ans), d’autres jeunes pilotes ont les yeux qui brillent en évoquant l’Hypercar.
C’est le cas par exemple de Doriane Pin (19 ans), engagée sur l’Oreca 07-Gibson #63 Prema Racing ou encore de Lilou Wadoux (22 ans), pilote officielle Ferrari, présente en LMGTE Am sur la Ferrari 488 GTE Evo #83 Richard Mille AF Corse. Citons aussi Louis Delétraz (26 ans). Bien qu’ayant déjà un pied dans la catégorie aux États-Unis (il roule en GTP chez Acura, l’équivalent de l’Hypercar en IMSA), il est en LMP2 pour cette édition du Centenaire. Le Suisse rêve de rouler pour chasser la victoire au général et fait partie des aspirants à l’Hypercar.
