Salazar - Brundle : l’échange
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Salazar - Brundle : l’échange

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Eliseo Salazar reste dans les mémoires comme l’homme qui a contré du bras le crochet de Nelson Piquet. Pourtant, il a connu bien pire moment dans sa carrière…

Le Mans n’est plus une ville française ! En juin 1990, des milliers d’Anglais traversent le Channel pour supporter Jaguar face à la déferlante japonaise des Nissan, Toyota et Mazda.

Tout commence bien : après 4 heures de course, les XJR-12 pointent aux 1ère, 2ème et 4ème places. Mais au quart de l'épreuve, une première faille apparaît quand la n°1 perd un quart d’heure sur problème de surchauffe. La n°3 prend alors le relais en tête.

Toute la nuit, Nielsen et Cobb s’échangent le volant sans que le troisième pilote, Eliseo Salazar, ne les relaye. Etrange tableau de marche ! A 6 h 52, la n°1 s’immobilise définitivement (pompe à eau). Peu importe, elle était déjà condamnée. Sachant son handicap insurmontable, le directeur Tom Walkinshaw avait ordonné à son pilote de pointe, Martin Brundle, d'aller se reposer. Sitôt entériné l'abandon de la n°1, l’Anglais saute dans  la n°3 !

Eliseo Salazar, ainsi débouté, a donc le curieux privilège de voir son nom inscrit sur la voiture victorieuse sans l’avoir piloté ! "Walkinshaw s'est approché de moi et m'a dit qu'il y avait 50 000 Britanniques dans les tribunes, témoigne encore le Chilien. Je l'ai supplié de me laisser, mais je ne pouvais pas lutter. Après cela, j'ai pleuré puis j'ai décidé de prendre ma retraite."

Morale de l’histoire ? Seule la victoire compte ! Non. En réalité, le public anglais n’apprécia que très peu le manque de fair-play de Walkinshaw. Pour cet épisode en particulier, Eliseo Salazar fut nommé "sportif de l'année 1990" par le prestigieux magazine Autosport. Belle revanche !

Julien HERGAULT / ACO

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