Photo : Philippe CHEMIN - ACO/Nikon

De tous temps, des voitures inédites ont participé aux 24 Heures du Mans, terre de légende automobile, mais aussi d’innovation et d’expérimentation technologique. Parmi elles, la Howmet TX 1968 engagée en Plateau 5 le week-end dernier.

L’idée du projet de la Howmet à turbine germe en 1967 dans l’esprit de Ray Heppenstall, convaincu de l’avenir de ce type de propulsion installé sur un châssis conventionnel. Il déniche alors une turbine chez Continental Aviation & Engineering, qui vient de perdre un appel d’offres du gouvernement américain pour la construction d’un hélicoptère d’observation. La turbine présente de nombreux avantages, notamment sa légèreté, sa puissance (environ 325 ch) et son régime (57000 tr/min !). Selon les règles de la CSI (ancêtre de l’actuelle FIA), l’absence de boîte de vitesses doit être compensée par l’installation d’une marche arrière, et exige à cet effet l’installation d’un moteur électrique de « substitution » sur cette voiture pas comme les autres.

La Howmet TX effectue ses débuts à Daytona en 1968. Elle se maintient à une convaincante 3e position avant de taper le mur. Qualifiée une nouvelle fois 3e à Sebring, elle abandonne après que la turbine ait « avalé » des débris, et se retire une nouvelle fois à Brands Hatch.

Les choses se passent mieux dans le cadre du championnat SCCA : après avoir terminé la course au Cumberland 200, la Howmet s’impose à Huntsville puis à Marlboro, où elle mène de bout en bout. Elle devient au passage la première voiture à Turbine à s'imposer en course. Mais la participation de deux voitures aux 24 Heures du Mans 1968 s’avère désastreuse : l’une passe trois heures aux stands pour un changement de roulement de roue et se voit disqualifiée, tandis que l’autre sort à Indianapolis. C’est la dernière apparition en course de la Howmet TX.

En 2005, Xavier Micheron acquiert et optimise le châssis n°2, qui fait sa réapparition en Sarthe au Mans Classic 2008.