Venir au circuit en proto !
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Venir au circuit en proto !

Cette pratique inimaginable aujourd'hui

On imagine mal Tom Kristensen venir au circuit dans sa voiture de course… C’est pourtant ce que faisaient ses aïeuls !

Le Mans reste l’un des derniers circuits "non-permanents" au monde. Cela signifie que les usagers de la route empruntent chaque jour quelques unes des portions mythiques du tracé, comme la ligne droite des Hunaudières ou le virage d’Arnage. Longtemps, ce lien entre la compétition et la circulation fut plus fort encore, les mêmes engins évoluant indifféremment dans les deux environnements.

Depuis 1923, les infrastructures des stands n’ont cessé d’évoluer, offrant plus d’espace et de confort aux mécaniciens. Naguère, ces derniers préféraient parfois bricoler leurs voitures ailleurs que dans l’enceinte du circuit. C’était notamment le cas des hommes de John Wyer, un directeur d’équipe célèbre pour avoir représenté Aston Martin, Ford et Porsche pendant plus de 20 ans en endurance. Entre 1953 et 1971, le Britannique avait établi son QG à La Chartre-sur-le-Loir. Au soir des essais, pilotes et mécaniciens parcouraient ainsi la cinquantaine de kilomètres séparant le circuit de l’Hôtel de France à bord des voitures de course !

Le mécanicien Phil Hennyse s’en souvient : "Tout comme l’écurie de John Wyer, nous autres de la Scuderia Filipinetti descendions à l’Hôtel de France. Chaque jour, nous traversions la région à trois mécaniciens par voiture. A 22 ans, j’étais fou de bonheur en conduisant une Ford GT 40 capable de gagner les 24 Heures du Mans !"

D’autres, comme l'ingénieur Roy Lunn, en gardent un souvenir plus contrasté : "Il était à peu près 23h30. Nous roulions dans la campagne française et ce fut la course la plus échevelée de ma vie. Lorsque nous sommes arrivés à 270 Km/h, Bruce (McLaren) se pencha vers moi et cria : est-ce que vous l'entendez (le moteur) refuser de prendre ses tours ? Mon Dieu ! J'entendais chanter les anges..."

Plus près du circuit, à Téloché, c’est l’amitié franco-allemande que l’on célébrait dans les années 70. Chaque mois de juin, le village accueillait les membres de l’équipe Porsche, lesquels se retrouvaient le soir au Café des Sports, chez Madame Peschard. Au fil des éditions, les clients autochtones étaient devenus des amis qui célébraient les victoires allemandes quand il y en avait !

Les mœurs ont certes évolué, mais il n’est pas rare aujourd’hui encore de croiser certains des acteurs de la course en ville pendant la semaine du Mans. Le Legend Café de la rue du Port est ainsi devenu l’un des repères préférés des pilotes.

Julien HERGAULT/ ACO / Citations extraites du livre "Ford au Mans" de François HUREL

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