Les liens entre Porsche et les 24 Heures du Mans remontent avant même la première participation du constructeur de Stuttgart. Cette saga commence à l'automne 1950 au Grand Palais, lors du salon automobile de Paris, avec une discussion entre Ferdinand Porsche et le journaliste Charles Faroux. D'abord réticent, le premier nommé finit par se laisser convaincre par les arguments de l'un des "pères fondateurs" des 24 Heures, qui élabora le règlement technique de la première édition de 1923. Et notamment le fait que le double tour d'horloge manceau constitue le banc d'essais idéal pour éprouver les solutions techniques de la 356, la première voiture portant le nom de Ferdinand Porsche. Après le décès de ce dernier le 30 janvier 1951, son fils Ferry confirme cette première participation.
Homme de communication avisé, Charles Faroux comprend également très vite la nécessité d'un équipage 100 % français au volant d'une Porsche aux 24 Heures. C'est alors qu'un autre Manceau entre en scène : au volant de la seule 356 au départ (n°46), Edmond Mouche est associé à Auguste Veuillet, qui deviendra par la suite l'importateur officiel de la marque en France sous la bannière de Sonauto. Le duo termine vingtième... et remporte la classe réservée aux voitures de moins de 1100 cm3 ! Mouche et Veuillet récidivent en 1952, terminant onzième et établissant un nouveau record de la distance pour cette catégorie (2 955 kilomètres parcourus à 123 km/h de moyenne). Ainsi commença la longue liste de succès de Porsche aux 24 Heures du Mans, jusqu'à la dix-septième victoire au général le 14 juin dernier pour la 919 Hybrid de Nico Hülkenberg-Nick Tandy-Earl Bamber.
Jean-Philippe Doret / ACO
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 23 & DIMANCHE 24 JUIN 1951. Première participation... et première victoire de catégorie pour Porsche, avec au volant Edmond Mouche et Auguste Veuillet.