1964-1967 - Phil Hill, Masten Gregory , Dan Gurney, trois Américains entre Ford et Ferrari
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1964-1967 - Phil Hill, Masten Gregory , Dan Gurney, trois Américains entre Ford et Ferrari

Lorsque Ford s'engage aux 24 Heures du Mans en 1964, le but avoué est de battre Ferrari, après qu'Enzo Ferrari a refusé l'année précédente l'offre de rachat d'Henry Ford. Pendant cette période, trois pilotes d'outre-Atlantique ont joué les "transfuges", entre l'ovale bleu et le cheval cabré.

Phil Hill, de Ferrari à Ford... - Le premier Américain vainqueur des 24 Heures du Mans (1958, 61 et 62 sur Ferrari) ne pouvait laisser Ford indifférent. Pour ses deux participations au volant de la GT 40, Phil Hill est associé à deux Néo-Zélandais : Bruce McLaren (1964) et Chris Amon (1965). En 1964, victimes d'ennuis d'alimentation puis de carburation en début de course, Hill et McLaren effectuent une spectaculaire remontée qui les ramène de la 44e à la quatrième place ! Mais la boîte de vitesses rend l'âme à la 14e heure... non sans que Phil Hill ait établi un nouveau record du tour (3'49''2) à 211 km/h de moyenne. En 1965, Phil Hill et Chris Amon, partis de la pole position, connaissent un scénario à peu près identique. Premier leader de la course, Amon doit s'arrêter au cours de la deuxième heure pour une fuite d'huile et perd douze tours. Phil Hill reprend la piste pour livrer un superbe baroud d'honneur jusqu'à ce qu'une fois encore, la boîte de vitesses contraigne la Ford n°2 à l'abandon à 23 h 00. Mais Phil Hill abaisse de plus de onze secondes (en 3'37''5, à 222 km/h de moyenne) le record du tour qu'il avait établi l'année précédente ! Cette édition 1965 voit la neuvième et dernière victoire mancelle de Ferrari, avec au volant l'Autrichien Jochen Rindt et l'Américain Masten Gregory.

... Masten Gregory, de Ford à Ferrari ! - En 1964, Gregory était l'un des trois pilotes américains au volant des trois Ford GT 40 engagées par le constructeur américain. Qualifiée deuxième, la n°11 qu'il partage avec son compatriote Richie Ginther réalise un tonitruant début de course, s'offrant même le luxe doubler deux Ferrari pour reprendre la tête au deuxième tour. Oscillant entre la première et la deuxième place au gré des ravitaillements, les deux Américains achèvent hélas prématurément leur superbe démonstration à la cinquième heure, lorsque Gregory rentre au stand sur un souci de boîte de vitesses. L'année suivante, ce dernier passe chez Ferrari, rejoignant le North American Racing Team (NART), l'équipe de Luigi Chinetti, triple vainqueur dans la Sarthe et importateur américain du Cheval Cabré. Il est au volant pour recevoir le drapeau à damier en vainqueur... avant que son différentiel, épuisé par une superbe remontée, ne lâche sitôt la ligne d'arrivée franchie !

Dan Gurney, Ferrari, Ford et la course du siècle - Au fil de ses dix participations, Dan Gurney a pris à quatre reprises le départ des 24 Heures au volant d'une Ferrari, après avoir été repéré par Luigi Chinetti, qui l'aligne pour la première fois dans la Sarthe en 1958. S'il n'a jamais pu terminer la course avec le constructeur italien, le défi américain de Ford ne pouvait que séduire un pilote qui est aussi un patriote, servant comme mécanicien dans l'artillerie pendant la Guerre de Corée (1950-1953). Après avoir terminé quatrième en 1964 au volant d'une AC Cobra Daytona (battant Ferrari en catégorie GT !), il rejoint Ford en 1966. Associé à Jerry Grant au volant de la Mk II n°3, il marque les esprits en réalisant une pole position record (3'30''6). Il égale même ce chrono en course, établissant ainsi à 230 km/h de moyenne un nouveau record du tour de près de sept secondes plus rapide que celui de Phil Hill en 1965. L'année suivante, Gurney est associé à un autre américain, le Texan AJ Foyt, qui découvre la Sarthe. Qualifiés neuvièmes, ils prennent la tête à l'issue des premiers ravitaillements en imprimant à la course un rythme très élevé qui, se persuade-t-on chez Ferrari, ne peut que les contraindre à un abandon rapide. Mais la Ford n°1 maintient son allure et lorsque Ferrari décide d'envoyer ses voitures à sa poursuite, il est trop tard. A l'issue de ces 24 Heures du Mans, considérée par beaucoup comme la "course du siècle", Gurney et Foyt pulvérisent le record de la distance, couvrant pour la première fois plus de 5 000 km à 218 km/h de moyenne.


Photo : Après avoir découvert les 24 Heures du Mans avec Ferrari, Dan Gurney s'impose pour sa dixième et dernière participation avec Ford, associé à un autre Américain, AJ Foyt.

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