2 litres, Groupe C2, LMP2 : variations sur les « autres » prototypes
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2 litres, Groupe C2, LMP2 : variations sur les « autres » prototypes

CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES Si les candidates à la victoire au classement général sont les voitures qui monopolisent généralement l’attention, la lutte est tout aussi intense dans les autres catégories prototypes qui, au fil de différentes réglementations, ont écrit leurs propres chapitres dans la saga des 24 Heures du Mans.

Voici dix histoires marquantes de ces « autres » prototypes, dont la catégorisation a varié entre 2 litres pendant les années 1970, C Junior puis C2 pendant les années 1980, pour aboutir aux LMP2 d’aujourd’hui.

1966 : 906, une nouvelle dimension pour Porsche

Egalement connue sous le nom de Carrera 6 et propulsée par un moteur 6 cylindres à plat dérivé de la 911, la 906 est l’une des toutes premières Porsche de compétition à porter la marque de Ferdinand Piëch, petit-fils du fondateur Ferdinand Porsche, qui vient de prendre la tête du développement des voitures de compétition. Derrière le triplé Ford, la 906 signe un beau tir groupé en 1966. Quatrièmes, Jo Siffert/Colin Davis remportent la catégorie des prototypes 2 litres, suivis de Hans Herrmann/Herbert Linge (5e), Udo Schutz/Peter de Klerk (6e) et Günter Klass/Rolf Stommelen (7e). C’est le début d’une génération de prototypes qui vont rythmer la marche irrésistible du constructeur allemand vers la victoire au classement général : 906, 907, 908, 910… jusqu’au triomphe de la 917 en 1970 et 1971. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La Porsche 906 de Jo Siffert et Colin Davis.

1975 : Moynet, la victoire au féminin

Grande figure des FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres) pendant la Seconde Guerre Mondiale, pilote d’essai, pilote automobile et homme politique, André Moynet (1921-1993) décide en 1968 de concevoir son propre prototype, propulsé par un moteur 4 cylindres en ligne Simca. Celui-ci ne dispute les 24 Heures qu’en 1975, mais cette unique participation est couronnée de succès. Aux mains d’un équipage féminin composé de Christine Dacremont, Marianne Hoepfner et Michèle Mouton, la Moynet LM75 remporte  la catégorie 2 litres, terminant 21e du classement général. PHOTO CI-DESSUS : DOMINIQUE BREUGNOT / ACO

1977-1980 : Chevron et ROC, « l’entente cordiale » des 2 litres

Instaurée en 1976, la réglementation des prototypes Groupe 6 est déclinée en deux catégories : plus et moins de 2 litres. Pendant la deuxième moitié des années 1970, on y retrouve notamment des constructeurs indépendants présents en Formule 2, qui utilise aussi à cette époque des moteurs 2 litres. C’est le cas du britannique Chevron, dont le prototype B36 signe quatre victoires de catégorie consécutives de 1977 à 1980. Trois (1977, 78 et 80) sont l’œuvre de l’écurie française ROC (Racing Organisation Course), avec un moteur 4 cylindres en ligne Chrysler – rebaptisé Talbot en 1980. En 1977, ROC signe son meilleur résultat au classement général, avec la sixième place de Michel Pignard, Jacques Henry et Albert Dufrène. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La victoire de l'équipe ROC aux 24 Heures 1978, avec au volant Michel Pignard, Laurent Ferrier et Lucien Roussiaud.

1983-1990 : Mazda et Spice, du Groupe C Junior au Groupe C2

 

A partir de 1982, le règlement du Groupe C présente l’année suivante une catégorie baptisée dans un premier temps Groupe C Junior. Fidèle à sa technologie du moteur rotatif, Mazda en est le premier lauréat, avec sa 717 C aux étonnantes formes arrondies. En 1984, la catégorie est rebaptisée Groupe C2. A l’instar des Groupes 6 2 litres de la période 1975-1980, de nouveaux constructeurs indépendants créés par d’anciens pilotes deviennent les nouvelles références. C’est le cas de Tiga, fondé par Tim Schenken et Howden Ganley, vainqueur de cette catégorie en 1985. Troisième des 24 Heures 1980, Gordon Spice signe en 1987 et 88 deux victoires consécutives en Groupe C2 au volant d’une voiture portant son nom, tandis que l’équipe britannique PC Automotive en signe une troisième en 1990. PHOTOS CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La Mazda (n°60, Takashi Yorino/Yojiro Terada/Yoshimi Katayama) et la Spice (n°111, Ray Bellm/Gordon Spice/Pierre de Thoisy) respectivement victorieuses de la catégorie C2 en 1983 et 1988.

2008-2009 : Porsche, retour gagnant en LMP2

Née en 2005, la Porsche RS Spyder crée d’abord la sensation aux Etats-Unis, dans le défunt championnat American Le Mans Series. En 2008, elle remporte les 12 Heures de Sebring au nez et à la barbe des prototypes LMP1 d’Audi et Peugeot, sous les couleurs de Roger Penske. Et démontre que le constructeur allemand n’a pas perdu la recette du prototype qui gagne. Cette même année, l’arrivée en Europe de la RS Spyder est un succès, avec deux victoires de catégorie consécutives aux 24 Heures du Mans, sous les couleurs de Van Merksteijn Motorsport en 2008 puis de Team Essex en 2009. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La Porsche RS Spyder victorieuse en 2008 était pilotée par un trio néerlandais : Jeroen Bleekemolen, Peter van Merksteijn et Jos Verstappen.

2010 : Honda HPD à la puissance 5000

A l’initiative de sa filiale américaine (HPD pour Honda Performance Development), Honda se lance également en prototype en American Le Mans Series dans les années 2000. HPD succède à la Porsche RS Spyder au palmarès des 24 Heures du Mans grâce à l’écurie britannique Stakka Racing. Cinquième du classement général, la ARX-01c est le premier prototype LMP2 à franchir le cap des 5 000 kilomètres en course. Deux ans plus tard, HPD s’impose avec la structure américaine Starworks Motorsport : venue des Etats-Unis, sa première saison au plus haut niveau mondial en LMP2 s’achève sur une victoire aux 24 Heures du Mans et le titre de la catégorie dans le renaissant Championnat du monde d’Endurance FIA. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La Honda HPD de l'équipe Starworks Motorsport pilotée par Ryan Dalziel, Enzo Potolicchio et Tom Kimber-Smith, septième du classement général et victorieuse en LMP2 en 2012.

2011 : le retour gagnant de Nissan

En 2011, Nissan devient le partenaire motoriste de l’équipe britannique Greaves Motorsport. Un retour fêté par une victoire qui va faire de son V8 4.5 litres le moteur de référence LMP2 : quatre victoires consécutives avec quatre écuries (OAK Racing en 2013, JOTA en 2014, KCMG en 2015 et Signatech Alpine en 2016) et autant de marques différentes (Morgan en 2013, Zytek en 2014, Oreca en 2015 et Alpine – sur base de châssis Oreca – en 2016), avant le passage au moteur LMP2 unique (V8 4.2 litres atmosphérique) conçu par Gibson Technologies. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : La première apparition de Nissan en tant que motoriste en LMP2 s'est achevée sur une victoire en LMP2, grâce à Tom Kimber-Smith (qui s'imposera à nouveau en 2012, voir plus haut), Karim Ojjeh et Olivier Lombard.

2017, le doublé historique

Après les soucis multiples connus par les prototypes LMP1 hybrides de Porsche et Toyota, un prototype LMP2 pointe pour la première fois en tête de la course dans la matinée du dimanche, avant d’être débordé par la Porsche 919 Hybrid rescapée. Jackie Chan DC Racing devient malgré tout la première équipe LMP2 à monter sur le podium du classement général, avec la deuxième place pour Oliver Jarvis/Thomas Laurent/Ho-Pin Tung et la troisième pour Alex Brundle/David Cheng/Tristan Gommendy. Une performance bien sûr synonyme de doublé victorieux en catégorie LMP2. PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Le passage sous le drapeau à damier des deux Oreca de Jackie Chan DC Racing.

LMP2, des équipes et des marques

Cette dernière décennie, la catégorie LMP2 a permis le retour en piste de plusieurs constructeurs de routières sportives, par la stratégie marketing dite du « branding ». Le meilleur exemple en est Alpine qui, pour son retour en endurance en 2013, a donné son nom aux châssis Oreca LMP2 exploités en course par l’écurie Signatech, avec trois victoires de catégorie sarthoises en 2016, 2018 et 2019. Toujours en 2013, l’écurie française OAK Racing signe un doublé en 2013 avec des châssis baptisés du nom du constructeur britannique Morgan. En 2023, pour l’édition du Centenaire, l’équipe française IDEC Sport portera les couleurs du renaissant constructeur français Delage, qui était au départ de la première édition en 1923. PHOTO CI-DESSUS : D.R. / IDEC SPORT

LMP2, la « carte jeune » des années 2020

Ces dernières années, la catégorie LMP2 est devenue le tremplin privilégié des jeunes pilotes ayant fait de l’endurance leur choix principal de carrière, qu’ils viennent de la pyramide de la discipline ou de la filière monoplace. Ainsi a-t-on vu triompher ces dernières années les Français Thomas Laurent (19 ans en 2017) et Charles Milesi (20 ans en 2021) ou encore le Britannique Phil Hanson (21 ans en 2020). Une tendance largement confirmée par la liste des engagés de l’édition du Centenaire, avec notamment le Roumain Filip Ugran (21 ans), le Britannique Frederick Lubin (18 ans), le Danois Malthe Jakobsen (19 ans), le Néerlandais Tijmen van der Helm (19 ans), l’Américain Joshua Pierson (17 ans) ou encore l’autre Britannique Olli Caldwell, qui fêtera ses 21 ans le 12 juin prochain, au lendemain de la course. PHOTO CI-DESSUS : Charles Milesi en 2021, au volant de l'Oreca de l'équipe belge Team WRT victorieuse de la catégorie LMP2.

PHOTO DU HAUT : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 17 & 18 JUIN 2017 (D.R. / ARCHIVES ACO) - L'Oreca de Jackie Chan DC Racing (n°38) a signé le meilleur résultat d'un prototype LMP2 au classement général, avec la deuxième place.

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