24 Heures du Mans 1994-1997 : Dauer et TWR ou l’art du « recyclage » selon Porsche
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24 Heures du Mans 1994-1997 : Dauer et TWR ou l’art du « recyclage » selon Porsche

CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES ⎮ Après la victoire de 1987, il faut attendre sept ans avant de retrouver Porsche sur la plus haute marche du podium des 24 Heures du Mans. Le constructeur renoue avec le succès en 1994, puis en 1996 et 97, avec deux voitures à la généalogie tortueuse : un prototype devenu GT, et une voiture née Jaguar !

Ces deux Porsche pas comme les autres ont également bénéficié d’un soutien de poids : celui de Reinhold Joest, aujourd’hui le patron d’écurie le plus victorieux aux 24 Heures.

1994 : 962 LM, le « porte-bonheur » de Porsche

Pour sa treizième victoire sarthoise, Porsche va optimiser une martingale réglementaire basée sur le travail d’un préparateur fidèle de la marque.

L’histoire de la 962 LM commence en 1993, lorsque Jochen Dauer présente au Salon de Francfort une version modifiée et homologuée pour la route de la 962 C. A l’origine, ce prototype avait signé en 1986 et 87 ce qui était à l’époque les deux dernières victoires de Porsche aux 24 Heures. Baptisée Dauer 962 Le Mans (LM, donc), elle attire l’attention de Norbert Singer, l’homme qui a conçu toutes les Porsche victorieuses au Mans jusqu’alors. En quête d’un nouveau souffle, la marque va tirer parti d’un changement de réglementation.

En effet, la réintroduction au Mans des voitures dérivées des GT de route lui en offre l’occasion, par un subterfuge technique qui n’est pas sans rappeler la naissance de la légendaire Porsche 917 en 1969 : 25 exemplaires devaient être construits pour son homologation en catégorie « sport », contournant ainsi la limitation de la cylindrée des prototypes à trois litres. En 1994, un seul exemplaire suffit. Accord est donc pris avec Jochen Dauer pour l’engagement en 1994 de deux 962 LM, dont l’exploitation est confiée à Reinhold Joest.

La première participation en tant qu’équipe d’usine de Porsche depuis 1988 s’achève sur une treizième victoire, grâce à Yannick Dalmas/Mauro Baldi/Hurley Haywood, et la troisième place de Thierry Boutsen/Danny Sullivan/Hans Joachim Stuck. Deux ans plus tard, c’est une voiture encore plus singulière qui va enrichir le palmarès de Porsche.

1996-1998 : les quatre vies de la Joest-Porsche TWR

En 1991, Ross Brawn dessine le prototype Jaguar XJR-14 (carrosserie fermée), équipé d’un moteur Ford V8 3,5 litres issu de la Formule 1. L’année suivante, TWR devient partenaire de Mazda pour les 24 Heures du Mans. La XJR14 troque son Ford V8 pour un Judd V10 et reprend la décoration de la 787 B victorieuse l’année précédente. Rebaptisée Mazda MX-R01, elle termine quatrième après s’être mêlée à la lutte en tête face aux Peugeot 905 en début de course.

En 1995, la transformation est encore plus radicale. Le moteur Porsche six cylindres à plat turbocompressé issu de la 962 C propulse désormais un prototype au cockpit ouvert ! Un changement de réglementation l’empêchera de courir en endurance américaine comme initialement prévu, Reinhold Joest décide d’aligner ce drôle d’attelage aux 24 Heures 1996 et 97. Cette Joest-Porsche TWR WSC remporte ces deux éditions, respectivement avec Alexander Wurz/Manuel Reuter/Davy Jones et Michele Alboreto/Stefan Johansson/Tom Kristensen. En 1997, le seul exemplaire engagé termine sur la plus haute marche du podium.

Comprenant qu’il vaut mieux se faire de Reinhold Joest un allié plutôt qu’un adversaire, c’est sous les couleurs de l’usine Porsche que cette voiture pas comme les autres connaît sa quatrième et dernière incarnation mancelle en 1998. Désormais propulsées par le moteur de la 911 GT1 qui va s’imposer cette année-là, les deux voitures au départ sous la dénomination Porsche LMP1 98 sont contraintes à l’abandon.

Pour ces trois victoires, Porsche a une nouvelle fois fait preuve de sa science technique, aussi bien dans l’élaboration de sa voiture que dans la lecture des règlements avant de revenir à ses fondamentaux en 1998, avec la victoire au classement général d’une voiture portant le patronyme emblématique de la marque : 911.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : la Joest-Porsche TWR lors de sa victoire en 1996, avec au volant l'Autrichien Alex Wurz, vainqueur à 22 ans dès sa première participation ; la Dauer-Porsche 962 LM au stand en 1994 ; comme Wurz en 1996, Tom Kristensen s'est imposé en 1997 à l'issue de ses premières 24 Heures ; en 1998, la Porsche LMP1 98 de Michele Alboreto/Yannick Dalmas/Stefan Johansson, un trio cumulant six victoires sarthoises.

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