24 Heures du Mans et peinture, un art quasi centenaire
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24 Heures du Mans et peinture, un art quasi centenaire

CENTENAIRE DES 24 HEURES - LE MANS, L’EXCEPTION ⎮ L’histoire de la peinture et des 24 Heures du Mans remonte aux premières heures de la course, voici maintenant cent ans. Des affiches dessinées aux peintures contemporaines, en passant par les Art Cars, retour sur une histoire riche et ininterrompue.

Les liens entre la peinture et les 24 Heures du Mans se sont tissés très tôt. La peinture est le biais par lequel l’art et la plus grande course d’endurance au monde ont été réunis. « Le monde artistique s’est immiscé dans la course dès les premières années, confirme Sandrine Weyders, responsable développements coordination licensing à l’Automobile Club de l’Ouest. Cela a débuté par des illustrations et des peintures, notamment pour les affiches de l’événement ».

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En effet, à l’époque, photographier le mouvement et la vitesse s’avère difficile, car les appareils ne sont pas encore assez perfectionnés. Le dessin et la peinture représentent alors la meilleure manière de reproduire les automobiles dans leur course folle. Le peintre le plus célèbre est sans conteste l’illustrateur Géo Ham. Cet affichiste réalise plusieurs affiches de la course dans les années 1950. Sa passion pour le sport automobile le fait aussi passer du pinceau au volant : il court les 24 Heures du Mans en 1934 ! Au début des années 1960, l’artiste peintre automobile Michel Beligond signe aussi des affiches.

Le passage des Art Cars

Ces œuvres sont réalisées jusqu’en 1963. L’année suivante, la photographie fait son entrée. S’il s’est amoindri, le lien avec la peinture perdure jusqu’à aujourd’hui. Des artistes amateurs se sont bien sûr penchés de tout temps sur la course, ses automobiles, son public, son ambiance… Mais aussi de très grands noms, notamment avec les inoubliables Art Cars, initiés par Hervé Poulain, commissaire priseur, amateur d’art contemporain et gentleman driver riche de dix participations aux 24 Heures ! Les artistes peintres Alexander Calder, Frank Stella, Roy Lichtenstein et Andy Warhol ont ainsi signé de magnifiques bolides au cours des années 1970, tout comme Arman et Georges Wolinski dans les années 1990.

Aujourd’hui, « nous faisons perdurer cet esprit artistique avec les mondes de la photographie, de la sculpture, de la peinture digitale… », énumère Sandrine Weyders. La peinture plus traditionnelle reste liée aux 24 Heures du Mans grâce à deux peintres sous licence officielle (c’est-à-dire qu’ils peuvent traiter le sujet des 24 Heures du Mans et commercialiser leurs produits sous cette marque) : François Bruère (Orpheograff) et Uli Erhet. Ils sont licenciés 24 Heures du Mans car « ils respectent nos valeurs, et savent rendre les détails, les couleurs, l’essence même des 24 Heures du Mans », précise Sandrine Weyders.

L’art des 24 Heures du Mans selon les peintres licenciés

François Bruère : « J'ai commencé à peindre enfant et j’ai toujours été fasciné par l'automobile. Les illustrations de Géo Ham et les catalogues automobiles étaient mes sources de rêveries et d'inspiration. J'ai été bercé par les 24 Heures du Mans et mon premier souvenir de la course est le départ en 1965 ou 1966, juché sur les épaules de mon père. Chaque année, ce grand moment nourrissait mon imaginaire de couleurs, de vibrations, d’effets de perspective et de vitesse. .Je vis ainsi de mon art depuis la fin de mes études ! Je travaille à partir de photos, d'archives que je collectionne, mais aussi de témoignages, de récits, ou encore de rencontres avec des pilotes, mécaniciens, commissaires... Mes aquarelles traduisent avec force et réalisme la voiture au premier plan et le fond sépia révèle l'ambiance propre à chaque époque. J'espère transmettre en peinture toute l'émotion que je ressens au bord de la piste. Depuis près de quarante ans, j'expose mes œuvres aux quatre coins du monde et j'installe ma galerie d'art sur le circuit pendant toute la semaine des 24 Heures du Mans. Pour le Centenaire, je vais présenter près de 150 œuvres originales, avec beaucoup de nouveautés, retraçant les grandes heures et les plus belles victoires. »

Uli Ehret : « Après des études en design et des jobs dans le marketing et la publicité, je me suis tourné vers mes passions, la peinture et les 24 Heures du Mans. J’expose mes œuvres depuis 1998. Je ne travaille pas sur photo mais je ‘’remonte’’ moi-même les scènes des tableaux de course. C'est ce qui rend certaines de mes perspectives complètement nouvelles. Si la scène désirée par un client n'existe pas en photo, je peux la créer. Jour, nuit, pluie ou contre-jour ; Arnage, Mulsanne ou Tertre Rouge, pas de problème ! Je connais le parcours par cœur depuis vingt ans au Mans. Dans ma peinture, je souhaite montrer la vitesse et les sensations qu'éprouvent pilotes et spectateurs au passage d'une voiture de course. Chaque année, j'expose au village lors des 24 Heures du Mans. Je serai également présent cette année. »

ILLUSTRATIONS (D.R.) - DE HAUT EN BAS : le duel Porsche-Ferrari des 24 Heures 1970 vu par Uli Ehret ; les 24 Heures du Mans selon Géo Ham ; neuvième en 1977 et peinte par Roy Lichtenstein, la 320i d'Hervé Poulain et Marcel Mignot est la première BMW Art Car classée aux 24 Heures du Mans ; l'art des couleurs de François Bruère, avec l'Hypercar de Jim Glickenhaus ; une « caméra embarquée » nocturne imaginée par Uli Ehret.  

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