Photo : Arnaud CORNILLEAU / ACO
La courbe Dunlop
La fameuse passerelle Dunlop, qui enjambe la courbe du même nom, est indissociable des 24 Heures du Mans. Au cours des 82 ans d'histoire des 24 Heures du Mans, la courbe Dunlop a été profondément modifiée à plusieurs reprises, mais offre toujours un panorama impressionnant pour les spectateurs.
C'est sans doute l'une des portions du circuit qui a subi le plus de bouleversements, sans doute parce que la courbe Dunlop fait partie du circuit Bugatti, qui fête ses 50 ans cette année, et qu'elle est empruntée à la fois par les autos et les motos. Pourtant, ce n'est que tardivement que les changements apparaissent puisqu'il faut attendre 1955 pour que le rayon de la courbe soit modifié une première fois.
Si en 1978 la passerelle Dunlop est élargie afin de permettre la création de dégagements, la courbe reste intacte jusqu'en 1987 et la création d'un ralentisseur en forme de S dans le prolongement de la courbe à la demande de la Fédération Internationale Moto en prévision du Grand Prix de France. Cet ajout permet de diminuer la vitesse de... 100 km/h ! Avant l'apparition de cette chicane, le train arrière des voitures les plus rapides avait une fâcheuse tendance à s'élever dans les airs... Néanmoins, cela ne suffit pas et dix ans plus tard, la portion est à nouveau en travaux afin de ralentir voitures et motos et d'offrir des zone de dégagement plus larges. Bis repetita en 2006 avec le resserrement du rayon de la courbe Dunlop pour freiner les bolides à deux roues.
Suite à toutes ces évolutions, il faudrait plutôt parler de courbes Dunlop puisque la courbe en elle-même est suivie du ralentisseur du même nom. Les anglophones utilisent le terme de "Dunlop chicane" pour identifier cet endroit très prisé des spectateurs malgré les grillages de protection.
Pour l'anecdote, en 1980, Jean Rondeau, alors en bagarre au volant de la voiture qu'il a conçue avec Reinhold Joest, qui créera son écurie quelques années plus tard, et sa Porsche, a failli tout perdre dans une courbe Dunlop détrempée par un orage. Le pilote français part en tête-à-queue et touche le rail, imité quelques minutes plus tard par le pilote allemand, qui évite de peu la Rondeau bloquée sur la piste. Finalement, Jean Rondeau, fait unique dans l'histoire des 24 Heures du Mans, triomphera avec une voiture qui porte son nom...
Très proche du Village, la courbe Dunlop est très facilement accessible. Trois tribunes, situées de l'autre côté de la piste par rapport au village permettent de suivre la course en direct et sur deux écrans géants, tandis que plusieurs restaurants offrent une vue panoramique de la zone.
Pour les amateurs de photos, deux solutions : l'intérieur ou l'extérieur de la courbe. De l'intérieur, on peut clairement suivre les voitures qui déboulent à haute vitesse dès l'abord de la courbe, puis dans l'enchaînement avec le ralentisseur et ainsi admirer la dextérité des pilotes. Il suffit ensuite d'emprunter la passerelle Dunlop pour rejoindre les tribunes et l'extérieur de la piste.
Si vous n'avez pas la chance d'avoir une place en tribune, vous pourrez tout de même stationner au bas de la tribune Dunlop, située à la fin du ralentisseur du même nom, à l'endroit où les pilotes commencent à accélérer de nouveau. Gare à ceux qui appuient trop fort et trop rapidement sur l'accélérateur : les figures sont fréquentes !
A suivre...
Cécile Bonardel / ACO
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, DIMANCHE 15 JUIN 2014, COURSE. Une Aston Martin passe sous la courbe Dunlop dans la nuit magique du Mans.