24 Heures du Mans, l'insaisissable victoire...
Retour

24 Heures du Mans, l'insaisissable victoire...

Si les 24 Heures du Mans donnent souvent l'impression de choisir leurs vainqueurs, certains d’entre eux auraient bien mérité cet honneur… Mais malgré la persévérance, la motivation et la passion, elle s'est toujours refusée à des pilotes de grand talent qui se sont acharnés – parfois au-delà de l’âge de 50 ans - pour la remporter. Portrait de quatre d’entre eux, parmi les plus emblématiques.

Malgré leur absence sur la plus haute marche du podium, les parcours respectifs de Mario Andretti, Bob Wollek, Emmanuel Collard et Stéphane Sarrazin permettent également de revisiter plus d'un demi-siècle d'histoire des 24 Heures.

Mario Andretti, un rêve d'Américain – Pour ses deux premières apparitions aux 24 Heures du Mans, en 1966 et 1967, Mario Andretti est pilote Ford et aussi l’un des plus brillants espoirs du sport automobile d’outre-Atlantique. Lorsqu’il revient dans la Sarthe au début des années 1980, il est une légende vivante. Victorieux aux 500 miles d’Indianapolis, deuxième (et dernier à ce jour) pilote américain champion du monde en Formule 1, il souhaite désormais ajouter l’ultime joyau manquant alors à son fabuleux palmarès. En 1983, associé à son fils Michael et au Français Philippe Alliot, il termine troisième. Cinq ans plus tard, Mario et Michael accueillent leur neveu et cousin John, au volant d’une Porsche 962 C d’usine, pour une sixième place. En 1995, une sortie de route et un changement de capot arrière coûtent la victoire à l’Américain et ses coéquipiers français Bob Wollek et Eric Helary. Après deux dernières participations en 1997 et 2000 (à soixante ans !), Mario Andretti n’a finalement jamais remporté les 24 Heures du Mans. Aujourd’hui, à 78 ans, sa passion reste plus vivace que jamais, comme en témoignent ses messages sur les réseaux sociaux.

Né le 28 février 1940 – Huit participations aux 24 Heures du Mans de 1966 à 2000, deux podiums (deuxième en 1995 ; troisième en 1983).

Bob Wollek, la grande injustice – Bob Wollek fait partie d’un club très fermé : avec Henri Pescarolo, il est l’un des deux seuls pilotes à avoir atteint ou dépassé les trente participations aux 24 Heures du Mans. La fidélité de cet ancien skieur universitaire de haut niveau aux 24 Heures aurait bien mérité d’être récompensée par au moins une victoire. Tel est le paradoxe de Bob Wollek : souvent dans la bonne équipe, comme en attestent ses huit top 10 sarthois, mais (trop) rarement dans la bonne voiture. Les larmes de Bob Wollek à l’arrivée de l’édition 1998 sont le parfait symbole de ce constat. Cette année-là, il avait terminé deuxième mais également vu s’enfuir sa meilleure chance de remporter les 24 Heures du Mans au classement général. Bob Wollek, c’est aussi une longue histoire avec Porsche. En trente participations, le pilote de Strasbourg a pris le départ à vingt reprises au volant d’une voiture du constructeur allemand, dont il était sur le point de devenir ambassadeur au moment de sa disparition, happé par le rétroviseur d'un camping-car alors qu'il faisait du vélo sur les routes autour du circuit de Sebring.

Né le 4 novembre 1943, décédé le 16 mars 2001 – Trente participations aux 24 Heures du Mans de 1966 à 2000, cinq podiums (deuxième en 1978, 1995, 1996 et 1998 ; troisième en 1989 et 1991).

Emmanuel Collard, entre prototypes et GT – Champion du monde de karting en 1988 à 17 ans, Emmanuel Collard semblait promis au plus brillant avenir en monoplace, mais c’est finalement en endurance qu’il s’est épanoui : pilote d’usine Porsche, Toyota, Cadillac et Corvette lors de ses premières années aux 24 Heures du Mans, il devient par la suite un des fidèles de l’équipe d’Henri Pescarolo. Pendant cette période, il passe tout près de la victoire en 2005, avant de terminer troisième en 2007. Celui qu’on surnomme amicalement « Manu » est aussi un expert de Porsche, avec deux victoires de catégorie : tout d’abord avec l’inusable 911, puis avec le prototype RS Spyder (LMP2), qu’il a également mené à la victoire au classement général aux 12 Heures de Sebring 2008. Après un titre en Le Mans Series 2011 avec Pescarolo Team, Emmanuel Collard est devenu le mentor et - surtout - l'ami du gentleman-driver breton de Singapour François Perrodo, jusqu’au Trophée Endurance FIA de la catégorie LMGTE Am, qu'ils ont remporté à l’issue du championnat du monde 2016.

Né le 3 avril 1971 – Vingt-trois participations aux 24 Heures du Mans depuis 1995, deux podiums (deuxième en 2005 ; troisième en 2007).

Stéphane Sarrazin, la chasse continue – S’il n’a pas encore atteint le cap des vingt participations, Stéphane Sarrazin est aujourd’hui l’un des pilotes les plus expérimentés et respectés du monde de l’endurance. Depuis 2007, il a toujours figuré dans le peloton de tête, mais court toujours après sa première victoire sarthoise. Elle est passée tout près à deux reprises : en 2010 chez Peugeot, puis en 2014 chez Toyota, deux chevauchées en tête interrompues par un souci technique. Stéphane Sarrazin, c’est aussi une rapidité jamais prise en défaut, comme en attestent ses trois pole positions consécutives en 2007, 2008 et 2009... qu’il échangerait sans aucun doute volontiers contre une victoire ! Après treize départs en tant que pilote d’usine (successivement chez Aston Martin en GT, puis Peugeot et Toyota en LMP1), Stéphane Sarrazin relève un nouveau défi en 2018 au sein d'une écurie privée, au volant du prototype BR Engineering BR1-AER de l’équipe russe SMP Racing.

Né le 2 novembre 1975 – Seize participations aux 24 Heures du Mans depuis 2001, cinq podiums (deuxième en 2007, 2009, 2013 et 2016 ; troisième en 2011).

 

Photo : Vers une double première pour Stéphane Sarrazin aux 24 Heures du Mans 2018 ? Sa première victoire serait aussi celle d'un prototype russe dans la Sarthe.

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires