Il en faut, des soignants, pour « quadriller » les 13 kilomètres du circuit du Mans ! Durant l’épreuve ils sont 40 médecins, 40 infirmiers, 25 ambulanciers, 2 radiologues et 3 manipulateurs radio ainsi que 2 chirurgiens à se relayer sur le terrain. Il y a aussi 50 « extracteurs » : on nomme ainsi les occupants des véhicules d’extraction, chargés de sortir les pilotes de leur voiture accidentée (à ne pas confondre avec les véhicules de désincarcération), et 15 chauffeurs dont la mission est de relever les équipes de soignants sur le terrain.
Le personnel médical effectue des sessions de 4 heures. « Il y a en permanence une cinquantaine de membres du corps médical en poste sur le circuit », précise Mathieu Navarre, Chef de piste en charge de la logistique médicale.
Les médecins et infirmiers sont tous bénévoles, et issus pour la plupart de services d’urgences hospitaliers. « Ce sont des fans des 24 Heures, qui veulent participer à leur façon », indique Mathieu Navarre. « C’est leur passion pour les 24 Heures du Mans et le bouche à oreilles qui les font se porter candidats. Nous avons même un médecin, M. Jean-Edmond Rozet, qui fait chaque année le voyage depuis la Guadeloupe pour être des nôtres ! »
Les soignants convergent de tout le territoire français. Condition sine qua non pour participer à l’aventure : être inscrit au Conseil de l’Ordre en France. Et surprise : les Sarthois ne sont pas majoritaires ! « Il faut bien évidemment que durant les 24 Heures l’activité et la vie en Sarthe se poursuivent normalement ! Donc, afin de ne pas mettre en difficulté les hôpitaux de la région en les privant de leur personnel, la plupart de nos soignants viennent d’ailleurs, notamment de la région toulousaine ou du Nord », explique Mathieu Navarre.
Le circuit des 24 Heures est équipé d’un centre médical. « Il comporte deux salles d’examen pour les petits bobos, une salle de déchocage pour les cas plus sérieux, une salle de radiologie, détaille Mathieu. Il y a aussi une baignoire spéciale pour les brûlés. C’est un mini-hôpital. Un chirurgien est présent durant la course, mais plutôt pour faire des diagnostiques : nous n’opérons pas sur place. »
« En cas d’accident en piste, c’est en fait une colonne de véhicules qui intervient, selon un protocole bien précis », ajoute Mathieu Navarre. La procédure consiste à envoyer un véhicule rapide d’intervention avec du personnel médical à son bord, ainsi qu’une ambulance, un véhicule d’extraction et un véhicule incendie.
Ces « anges gardiens » sont en faction sur quatre points du circuit durant toute la compétition, et Mathieu Navarre sait toujours exactement qui solliciter en cas d’alerte. L’idée est de pouvoir intervenir extrêmement rapidement -toujours en moins de 2 minutes-, où que se soit produit un accident.
Photo Alexis Goure : Mathieu Navarre, Chef de piste, est en charge de la logistique médicale lors des 24 Heures du Mans