Photo : - Peugeot Sport
Trois semaines après la victoire d’Audi au Mans, personne n’attendait les Peugeot aussi dominatrices à Imola (4e manche ILMC). Le directeur technique de l’équipe française, Bruno Famin, analyse les raisons de cette supériorité et explique pourquoi la hiérarchie entrevue en Italie pourrait être remise en cause en Angleterre.
Techniquement, il y avait-il une raison pour que l’équipage de la Peugeot 908 n°7 (Bourdais-Davidson) soit plus rapide que celui de la n°8 (Sarrazin-Montagny) ?
Bruno Famin : Nos deux voitures évoluaient dans des configurations aérodynamiques légèrement différentes, et l’une était plus performante que l’autre en condition de course.
Au Mans, les Audi et Peugeot faisaient jeu égal sur la piste, mais les 908 détérioraient plus leurs pneus que les R18. Trois semaines plus tard à Imola, les Peugeot 908 étaient plus rapides en piste et plus économes en gommes. Comment expliquer cela ?
Cela accrédite la thèse que les nouvelles voitures s’exploitent dans une fenêtre d’utilisation très étroite. Globalement, notre auto aime les conditions extrêmes. Soit très chaud avec des pneus mediums. Soit très froid avec des tendres, comme c’était le cas au Mans durant la nuit. Visiblement, l'Audi fonctionne bien dans une fourchette de températures différente de la notre. Avec dix degrés de moins, le rapport de force n’aurait certainement pas été le même à Imola.
Si nous suivons votre raisonnement, les Audi pourraient-être plus performantes que les Peugeot à Silverstone…
Il a fait froid en juin au Mans, il fera peut-être chaud en Angleterre au mois septembre ! De toute façon, Silverstone est un circuit plus rythmé, plus rapide… La donne sera différente. Et nous aurons approfondi notre connaissance des pneumatiques d’ici là.
Et profiterez-vous de la trêve estivale pour travailler sur un moteur hybride ?
Bien sûr. C’est un axe majeur de développement mais nous ne souhaitons pas en parler pour le moment.
Enfin, quelle est votre réaction suite à l’annonce du retour de Porsche en 2014 ?
L'annonce du Championnat du Monde d’Endurance porte déjà ses premiers fruits. Cela montre tout l’attrait que peut avoir la discipline pour un constructeur. Technologiquement parlant, l’Endurance est plus proche de ce qui se passe sur nos routes que ne l’est la F1.
Julien Hergault
Photo : CIRCUIT ENZO E DINO FERRARI (IMOLA, ITALIE), 6 HEURES D'IMOLA, COURSE, 3 JUILLET 2011. Bruno Famin.