Ces « champions venus d’ailleurs » aux 24 Heures du Mans
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Ces « champions venus d’ailleurs » aux 24 Heures du Mans

CENTENAIRE DES 24 HEURES – LE MANS, L’EXCEPTION ⎮ Les 24 Heures du Mans ont non seulement séduit des pilotes de tous les horizons du sport automobile, mais aussi des têtes couronnées, des aristocrates, des aventuriers chasseurs de records en tout genre… Et des champions venus d’autres disciplines venus relever le défi sarthois, souvent avec bonheur.

Pour tous ces athlètes, le défi des 24 Heures du Mans a ajouté une ligne prestigieuse à un palmarès déjà très fourni, et certains d’entre eux étaient déjà immensément populaires, voire des légendes vivantes de leur sport, avant même leur venue aux 24 Heures du Mans.

Jean-Claude Killy et Luc Alphand, de la neige au bitume

La rencontre entre sport automobile et ski alpin est l’une des plus évidentes, avec l’ADN commun du sens de la trajectoire et de la vitesse. Triple champion olympique lors de JO de Grenoble en 1968, le Français Jean-Claude Killy est au départ des 24 Heures du Mans un an plus tard, au volant d’une Alpine A210 officielle partagée avec un futur grand de l’endurance nommé Bob Wollek, lui-même ancien membre de l’équipe de France de ski. Cette unique participation s’achève sur un problème de suspension à quatre heures de l’arrivée.

Agé de trois ans lors des JO de Grenoble qui avaient couronné Jean-Claude Killy, Luc Alphand est l’un de ses plus brillants successeurs dans l’histoire du ski français, avec notamment une triple médaille d’or lors de la coupe monde 1997. Quatre ans plus tard, il est au départ des 24 Heures du Mans au volant d’une Porsche 911 GT3 RS engagée par sa propre structure Luc Alphand Aventures, basée dans le Technoparc des 24 Heures. De 2001 à 2008, il termine les huit éditions des 24 Heures auxquelles il participe, avec seulement un abandon en 2009 et comme meilleur résultat une septième place au général en 2006 sur Chevrolet Corvette, associé à Patrice Goueslard et Jérôme Policand. A noter également que de 2002 à 2009, l’équipe Luc Alphand Aventures a porté au Mans le numéro 72, celui du département de la Sarthe.

Parmi ses coéquipiers figure l’ancien motard Christian Lavieille, triple vainqueur du Bol d’Or, double champion du monde d’endurance moto devenu notamment expert du rallye raid sur quatre roues. Ensemble, ils ont terminé 24e des 24 Heures en 2002 (avec Olivier Thévenin) puis 16e en 2004 (avec Philippe Alméras).

Johnny Cecotto et Wayne Gardner… en attendant Valentino Rossi ?

Seul pilote champion du monde à la fois en vitesse moto et en Formule 1, le Britannique John Surtees a montré la voie à plusieurs de ses successeurs dans la légende des 24 Heures du Mans.

Au mitan des années 1970, Johnny Cecotto est un prodige de la vitesse moto, champion du monde 350 cm3 à seulement 19 ans (1975) puis 750 cm3 à 22 (1978). Par la suite, sa carrière sur quatre roues, principalement accomplie dans le giron BMW, lui vaut entre autres la place de vice-champion 1982 de Formule 2, de nombreuses victoires en voitures de tourisme et trois participations aux 24 Heures du Mans.

Sa première participation en 1981 s’achève sur une seizième place au volant d’une BMW M1 partagée avec les Français Bernard Darniche et Philippe Alliot. Il entre dans le top 10 du classement général (8e) en 1996 au volant d’une McLaren F1 GTR engagée par l’équipe Team Bigazzi, partenaire de longue date de BMW (qui avait conçu un moteur V12 spécialement pour la McLaren F1). Cette année-là, il a pour coéquipiers un ancien triple champion du monde de Formule 1, Nelson Piquet, et un vainqueur des 500 miles d’Indianapolis, Danny Sullivan. En 1998, sur le prototype BMW V12 LM, il est contraint à l’abandon avec Pierluigi Martini et Joachim Winkelhock, qui remporteront les 24 Heures l’année suivante avec Yannick Dalmas.

En 1998, un autre géant de la vitesse moto est au départ des 24 Heures. Champion du monde 500 cm3 (ancêtre de l’actuel MotoGP) en 1987, Wayne Gardner passe sur quatre roues avec un certain succès en tourisme australien (deux podiums aux 1000 km de Bathurst) et en GT Japonais. Son unique participation au Mans s’achève sur un abandon, au volant d’une Riley & Scott partagée avec le Français Philippe Gache et un autre ancien motard, le Belge Didier de Radiguès, qui participera à quatre autres éditions des 24 Heures, sans malheureusement jamais atteindre le drapeau à damier.

Valentino Rossi sera-t-il le prochain champion du monde moto aux 24 Heures du Mans ? L’avenir le dira, mais l’Italien, ne cache pas son intérêt pour le double tour d’horloge sarthois, où l’on pourrait bien voir le numéro 46 le plus populaire des sports mécaniques.

Fabien Barthez, des crampons aux bottines

Vainqueur de la Coupe du monde en 1998 puis champion d’Europe en 2000, le crâne chauve le plus célèbre du football français souhaite concrétiser sa passion automobile par les 24 Heures du Mans. En 2012, il participe à la Journée Test au volant d’un prototype de la Formula Le Mans (ancêtre des actuels LMP3). Deux ans plus tard, il est au départ sur une Ferrari 458 Italia de l’équipe Team Sofrev-ASP (catégorie LMGTE Am). Associé à Anthony Pons et Soheil Ayari, il termine 29e du général.

En 2016 commence l’aventure en catégorie LMP2 de Panis Barthez Competition, qui associe l’ancien gardien de but de l’équipe de France de football à l’ancien pilote de Formule 1 Olivier Panis. Cette année-là, Fabien Barthez est douzième du classement général sur Ligier, associé à Paul-Loup Chatin et Timothé Buret. Après un abandon l’année suivante, il se retire de l’équipe qui évolue désormais sous le nom de Panis Racing, avec deux podiums LMP2 au Mans en 2020 et 2021 et la place de vice-champion European Le Mans Series 2022.

Sir Chris Hoy, un cycliste pistard au pays des 24 Heures… et du Tour de France

Si la culture du sport cycliste dans l’Hexagone s’incarne surtout sur les routes du Tour de France, les 24 Heures du Mans ont accueilli il y a six ans une légende vivante du sport d’outre-Manche. Après six médailles d'or olympiques (record en la matière pour un sportif du Royaume-Uni, toutes disciplines confondues) et onze titres mondiaux en cyclisme sur piste, l’Ecossais Sir Chris Hoy prend sa retraite en 2013 pour s'engager immédiatement dans un autre défi : les 24 Heures du Mans, avec le soutien de Nissan.

Titré dans la catégorie LMP3 à l'issue de la saison European Le Mans Series 2015, il découvre le circuit des 24 Heures cette même année, à l'occasion de la Journée Test, tout comme Fabien Barthez trois ans plus tôt. En 2016, le voici dans la course en catégorie LMP2 au sein de l'écurie Algarve Pro Racing, associé à Andrea Pizzitola et à Michael Munemann. Le défi de Sir Chris Hoy est aussi celui de son équipe et de ses coéquipiers. Tous découvrent les 24 Heures, mais une régularité sans faille leur vaut la 17e place du classement général (douzièmes en LMP2).

Un autre champion sur deux roues, déjà évoqué plus haut, pourrait être l’une des grandes attractions des 24 Heures du Mans : Valentino Rossi vient de signer avec BMW, l’un des (nombreux) constructeurs attendus en Hypercar dans la Sarthe dans un proche avenir.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : la Ligier de Fabien Barthez en 2016 ; Luc Alphand a terminé les huit éditions des 24 Heures qu'il a disputées ; la McLaren F1 GTR de Johnny Cecotto en 1996 ; Wayne Gardner au volant du prototype Riley & Scott de l'équipe française Solution F ; Fabien Barthez (casqué, à gauche) se prépare à prendre la piste dans le cadre de ses premières 24 Heures en 2014 ; comme Fabien Barthez, Sir Chris Hoy pilotait en 2016 une Ligier JS P2-Nissan en catégorie LMP2.

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