Darryl O Young : l’Asian Le Mans Series vue par un pilote asiatique
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Darryl O Young : l’Asian Le Mans Series vue par un pilote asiatique


Photo : Philippe CHEMIN - ACO/NIKON

Agé de 32 ans, né au Canada mais originaire de Hong Kong, Darryl O Young a disputé les 24 Heures du Mans en 2009 et est l'un éminents spécialistes asiatiques du GT. Il analyse la renaissance de l’Asian Le Mans Series, prévue en 2013.

Comment avez-vous entendu parler de nouvelle Asian Le Mans Series ?
Darryl O Young : J’étais au courant relativement tôt, car elle a commencé à travailler sur la saison 2013 il y a déjà plusieurs mois. Certains s’étaient montrés très critiques à propos de l’Asian Le Mans Series car ses deux premiers lancements n’avaient guère été couronnés de succès. Je pense toutefois que de nombreuses personnes n’ont pas tenu compte du fait qu’en Chine et en Asie, le sport automobile est quelque chose d’assez neuf. Dans un pays qui ne connaît que la Formule 1, construire l’intérêt et un public de fans prend du temps pour une nouvelle série comme l’Asian LMS. Je pense que l’Automobile Club de l’Ouest agit en pionnier en mettant sur pied la première série d’endurance vraiment professionnelle en Asie, et je m’attends à de grandes choses en Asian LMS une fois que la série aura trouvé son rythme de croisière.

Selon vous, comment les pilotes asiatiques perçoivent-ils cette nouvelle série ?
C’est vraiment une bonne nouvelle pour tous les pilotes de cette partie du monde : le fait d’y trouver une série d’endurance professionnelle va leur donner l’occasion de jeter des ponts entre le sport automobile asiatique et européen. J’ai bénéficié de l’inestimable chance de courir en Europe ces six dernières années, ce qui a demandé de la part des sponsors un soutien conséquent pour me permettre de développer mes capacités face aux meilleurs pilotes du monde. L’Asian LMS ouvrira aux pilotes des portes pour courir à très haut niveau dans cette région. Ce sera fantastique de voir à l’avenir davantage de pilotes asiatiques aux 24 Heures du Mans.

Vous avez couru en Championnat du Monde Supertourisme WTCC, en FIA GT2 et gagné à Bathurst et à Sepang… Mais ça ne vous manque pas de ne pas courir en Chine et au Japon ?
J’aimerais effectivement avoir la possibilité de courir en Asie plus souvent, mais le Championnat du Monde FIA GT comporte plusieurs manches en Asie, comme en Chine, au Japon ou en Inde. La différence, c’est qu’il ne s’agit que de quelques courses d’un championnat qui passe par l’Asie, alors qu’avec l’Asian LMS il s’agit d’une compétition entièrement dédiée à cette région. L’Asian LMS permettra aux pilotes asiatiques de s’aguerrir avant de franchir le pas vers le WTCC, le FIA GT1 ou le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. En fait l’Asian LMS aidera non seulement les pilotes, mais aussi tous les acteurs de cette industrie : équipes, ingénieurs, sponsors et même organisateurs.

L’ACO veut faire de l’Asian LMS une préparation pour les 24 Heures du Mans, que vous avez-vous-même disputées en 2009. Pensez-vous que cet entrainement soit nécessaire ?
Le Mans, c’est une course très spéciale à très haut niveau. Pour réussir là-bas, il faut être un pilote fort et prêt pour des circonstances et des situations différentes. Le meilleur moyen de d’acquérir cette expérience est de courir à haut niveau, et l’Asian LMS préparera les pilotes pour ce gros défi qu’est Le Mans.

La règle consistera de mélanger pilotes professionnels et amateurs, et d’avoir au moins un Asiatique dans un équipage, ce qui représente pour vous une bonne opportunité. Connaissez-vous d’autres pilotes intéressés ?
Vu la situation économique mondiale en ce moment, ce n’est pas facile pour de nombreux pilotes de trouver des sponsors et de courir. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir de gros sponsors qui sont restés à mes côtés ces cinq, six dernières années pour m’offrir de belles occasions. La grande différence avec l’Asie est qu’on n’y trouve pas de grosses équipes qui disposent de leurs propres sponsors et de leur propre financement. Elles demandent aux pilotes d’amener de gros budgets, et de nombreux bons pilotes asiatiques se battent pour trouver de bonnes ouvertures pour courir. Ce qui laisse espérer un plateau où ils peuvent se battre les uns contre les autres, acquérir de l’expérience et prouver qu’ils sont prêts pour Le Mans ! J’espère aussi que de plus en plus de pilotes chinois se tourneront vers l’endurance, car ils auront un rôle clé : celui de susciter l’intérêt des constructeurs pour cette série.

Il y aura des prototypes au départ… Souhaitez-vous vous y essayer, ou vous engager comme spécialiste des GT reconnu en tant que tel ?
J’ai toujours voulu rouler en prototype, ce sont des machines incroyables. Si une bonne occasion se présente, je suis prêt à courir en protos ou LM GTE, peu importe. Je suis allé au Mans il y a déjà trois ans, et ça fait déjà beaucoup trop longtemps. Si une opportunité se fait jour, espérons avec un constructeur, je l’envisagerai avec une grande considération. Mon objectif a toujours été de courir et de gagner contre les meilleurs pilotes du monde. Pour cela, il n’y a pas de meilleur endroit que Le Mans, et je suis prêt pour un nouveau défi.

Parlez-nous de vos projets…
Mes projets 2013 sont pour l’instant dans le flou. 2012 est très chargé : je cours dans deux Championnats du Monde FIA GT, ce qui ne me laisse que peu de temps pour penser à l’année prochaine ! Je garde toutes les options ouvertes pour voir où la course va me mener, mais j’ai été très heureux en WTCC et en FIA GT1, ce qui m’offre le supertourisme et le GT au plus haut niveau. Et si je pouvais ajouter à ma saison l’endurance et un retour aux 24 Heures du Mans, ce serait parfait.

Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, 13 & 14 JUIN 2009. Darryl O Young a partagé en Sarthe le volant de cette Porsche 911 avec le français Philippe Hesnault et le Bulgare Plamen Kralev.

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