De Team LNT à United Autosports : les deux vies de Richard Dean aux 24 Heures du Mans
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De Team LNT à United Autosports : les deux vies de Richard Dean aux 24 Heures du Mans

Avant d’être l’actuel copropriétaire avec son ami Zak Brown de l’équipe United Autosports, grande animatrice des catégories LMP2 et LMP3 depuis 2016, et engagée ce Week-end à Austin pour la 5e manche du Championnat du Monde d'Endurance de la FIA, le Britannique Richard Dean a connu en 2006 en tant que pilote les joies de la plus haute marche du podium aux 24 Heures du Mans, signant même l’unique succès sarthois d’une Panoz. Souvenirs d’une victoire que Richard Dean espère bien rééditer en 2020, cette fois avec la casquette de patron d’écurie. Son équipe pointe actuellement en 2e position de la catégorie LMP2 en FIA WEC.

En 2006, Richard Dean dispute ses premières 24 Heures : « J’avais entendu parler des 24 Heures du Mans grâce à mon père Tony Dean. Même s’il n’a jamais eu la chance de faire les 24 Heures, il a disputé dans le monde entier des courses longue durée pendant les années 1960 et 1970. J’ai eu l’impression qu’il m’avait fallu un siècle pour boucler mon premier tour ! Je me suis senti totalement perdu. Sans la moindre opportunité de faire des tours de piste en amont – même dans une voiture de route – ni la possibilité d’assimiler le circuit sur simulateur, j’ai juste essayé de me souvenir du virage suivant à partir de la carte du circuit que j’avais brièvement regardée. »

Richard Dean est au volant d’une Panoz Esperante GTLM de Team LNT, associé à Tom Kimber-Smith, lui aussi débutant dans la Sarthe, et au propriétaire de l’écurie Lawrence Tomlinson. « Lawrence était un très solide gentleman-driver qui connaissait très bien ses points forts et ses faiblesses, poursuit Richard Dean. Bien qu’étant le ‘‘professionnel expérimenté’’ et Tom le ‘‘jeune qui va vite’’, Lawrence était le seul de nous trois à avoir l’expérience du Mans. Avant la course, il a bien fait comprendre à l’équipe qu’il n’allait prendre aucun risque ni faire usage d’une stratégie pouvant affecter le résultat final. Il a indiqué qu’il ne roulerait pas de nuit ou sous la pluie. Tom et moi avons donc effectué des doubles relais nocturnes. Tom était très talentueux, il était bien préparé et la course s’est déroulée sans encombre. Mais je me souviens que dans les premières heures du dimanche matin, Tom a connu une légère perte de confiance dans sa capacité à attaquer jusqu’à la fin. Je me souviens avoir parlé avec lui pour le motiver, alors que j’étais moi-même un peu en difficulté. La Panoz, c’était un tank ! Elle n’avait pas la meilleure tenue de route mais Don et Dan Panoz avait un plan en tête, et pensaient savoir se qu’il fallait pour gagner au Mans. La voiture était super fiable et le moteur était vraiment puissant. Le plan était simple : il fallait que les pilotes soit irréprochables tout au long de la course… Que la concurrence s’effiloche au fil de la course… Et ça a marché. »

Même si la Panoz n’a connu aucun pépin technique majeur dans sa route vers la victoire, la fin de course n’a pas été de tout repos pour Richard Dean : « J’étais dans la voiture pour les deux derniers relais. Il n’était pas prévu que je reste aussi longtemps dans la voiture en fin de course mais nous n’avions pas le temps de prendre le risque d’un changement de pilote parce que nous étions sous la pression d’une Porsche très rapide qui revenait sur nous (pilotée par Lars Erik Nielsen, Pierre Ehret et Dominik Farnbacher, ndlr). J’aurais aimé profiter pleinement du dernier tour, où les commissaires étaient sur la piste et agitaient leurs drapeaux pour fêter l’arrivée, mais la situation était confuse quant à l’écart qui nous séparait de la voiture en deuxième position. » Après cette arrivée sous haute tension et le drapeau à damier victorieux, Richard Dean est en outre sollicité dès sa descente de voiture par un médecin pour se soumettre à une analyse d’urine avant de rejoindre le podium !

Sur la vague de cette victoire, Richard Dean reste fidèle à Team LNT. En 2007, toujours au volant de la Panoz Esperante GTLM, le Britannique et son compatriote Lawrence Tomlinson sont associés à Robert Bell, avec un nouveau drapeau à damier (23e du général et 5e de leur catégorie). Puis, en 2009, Dean et Tomlinson passent en LMP2 avec une Ginetta GZ09S avec un nouveau coéquipier, Nigel Moore (abandon).

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, DIMANCHE 18 JUIN 2006. Salué par le ballet des drapeaux des commissaires de piste, Richard Dean se prépare à recevoir le drapeau à damier de la victoire de sa catégorie, qui est aussi le seul succès d'une Panoz aux 24 Heures du Mans.

En 2017, Richard Dean est de retour aux 24 Heures du Mans dans cette même catégorie, cette fois en tant que copropriétaire d’écurie. « Zak (Brown, ndlr) et moi-même avons lancé United Autosports en 2010. Avant de nous engager en prototypes en 2016 en catégorie LMP3 puis en LMP2 l’année suivante, nous avons disputé plusieurs championnats et courses dans le monde entier : GT3, tourisme, monomarque, et sur des circuits comme Daytona, Macao, Bathurst, Abou Dhabi ou Dubaï. Mon expérience avec Team LNT m’a été très utile. Je dirigeais l’équipe lors de notre participation en 2006, alors j’étais très impliqué dans tout ce qui a été mis en place pour la course, avec les membres de l’équipe, le planning, les sponsors, les invités, etc. »

Depuis son entrée en prototypes, United Autosports a gravi avec succès les échelons de la pyramide de l’endurance, avec trois titres LMP3 en European Le Mans Series (en 2016 et 2017) et son premier sacre en LMP2 en Asian Le Mans Series, à l’issue de la saison 2018-2019. En 2019, United Autosports a franchi le cap des 300 courses disputées et des 50 victoires, avec en point d’orgue un récent premier succès LMP2 en Championnat du Monde d’Endurance FIA, à l’issue de la manche de Bahreïn.

Depuis sa première participation aux 24 Heures du Mans, l’équipe de Richard Dean et Zak Brown n’a jamais quitté le top 5 de la catégorie LMP2, avec une troisième place en 2018, deux quatrièmes places en 2017 (cinquième du général) et 2019.... Et, en décembre dernier, une première victoire en Championnat du Monde avec l'Oreca 07, après une longue fidélité à Ligier. « A Silverstone, nous avons pris le départ avec seulement 1,154 kilometres and 248 tours avec notre nouvelle ORECA, que nous avions fait rouler pour la première fois au Prologue à Barcelone en juillet. Je suis donc parfaitement conscient du fait que nous ne pouvions pas débuter la saison au même niveau que les autres équipes, dont certaines disposent de trois années d'expérience et même plus avec cette voiture, analyse Richard Dean. Mais je pense que nous avons dans notre équipe des gens dont les qualités peuvent accélérer notre apprentissage. Pour la deuxième moitié de la saison, je veux me battre pour des podiums et j’espère une victoire à un moment donné… peut-être même au Mans. » Mission d'ores et déjà accomplie avec le premier succès à Bahreïn. Et quelle plus belle manière de fêter les dix ans de United Autosports avec une victoire au Mans en juin prochain, le 14 juin à 16 heures ?

PHOTO CI-DESSUS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 16 & DIMANCHE 17 JUIN 2018. A l'issue de sa deuxième participation mancelle, United Autosports monte sur la troisième marche du podium de la catégorie LMP2, avec au volant Hugo de Sadeleer, Will Owen et Juan Pablo Montoya.

 

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