A la suite de l'escalade des performances des 24 Heures du Mans 1967, la CSI (Commission Sportive Internationale, ancêtre de l'actuelle Fédération Internationale Automobile) décide de limiter la cylindrée des prototypes à trois litres, mais crée une catégorie dite "Sport" limitée à cinq litres, destinée à des voitures produites à cinquante, puis vingt-cinq exemplaires. Porsche s'engouffre dans cette brèche réglementaire qui voit naître la 917 en 1969. Cette année-là, malgré une mise au point difficile, celle-ci frôle la victoire dès sa première apparition aux 24 Heures du Mans. A cette même époque, Enzo Ferrari finalise la prise de participation de Fiat dans son entreprise. Cette assise financière et industrielle lui permet se lancer à son tour dans la construction des 25 exemplaires de ce qui va devenir la 512 S, tout d'abord présentée sous forme de concept à l'automne 1969 au Salon de Turin.

Les 24 Heures du Mans 1970 promettent un affrontement titanesque entre onze Ferrari 512 S et sept Porsche 917. Mais des soucis de fiabilité, une météo apocalyptique et des accidents de part et d'autre aboutissent à la première victoire de Porsche, conquise par Richard Attwood et Hans Herrmann. Le North American Racing Team (NART) sauve l'honneur de Ferrari avec la quatrième place de Ronnie Bucknum-Sam Posey, devant l'autre 512 S de Walker-de Fierlandt (Ecurie Francorchamps). En 1971, huit Ferrari 512 et six Porsche 917 son attendues pour la 39e édition des 24 Heures du Mans. Un équilibre toutefois relatif : le Cheval Cabré, qui a décidé de se concentrer sur son prochain prototype trois litres, n'est représenté que par des équipes clientes. Les 917 signent un doublé en course : Marko-van Lennep et Attwood-Müller devancent la 512 de Tony Adamowicz-Sam Posey. Celle-ci est la Ferrari la plus rapide en course, avec le troisième meilleur tour signé par Posey. Après divers soucis pendant les premières heures, elle remonte jusqu'en sixième position à mi-course, puis quatrième. Elle accède définitivement à la troisième marche du podium à la 18e heure, après l'abandon de la Matra de Beltoise-Amon. Ces 24 Heures 1971 marquent la fin de la catégorie "Sport" et l'avènement définitif des prototypes trois litres en 1972. Ferrari sera au rendez-vous pour son dernier podium manceau... mais c'est une autre histoire.

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Jean-Philippe Doret / ACO

Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 12 & DIMANCHE 13 JUIN 1971. L'écurie NART de Luigi Chinetti, triple vainqueur au Mans en 1932, 1934 et 1949, a offert à la Ferrari 512 ses meilleurs résultats aux 24 Heures. Ici la 512 de Sam Posey-Tony Adamowicz, troisième en 1971.