La bataille des constructeurs I Ils sont revenus en 2023, ils ont vu, et ils ont vaincu à nouveau. Il n’a pas fallu de coup d’essai à la marque au cheval cabré pour remporter les 24 Heures du Mans dès son retour dans la Sarthe. Les Ferrari 499P sont venues à trois cette année, pour rééditer l’exploit.
Ferrari compte maintenant dix victoires aux 24 Heures du Mans après celle de 2023, année du centenaire de l’épreuve. La marque au cheval cabré est logiquement favorite de cette 92e édition malgré un début de saison en demi-teinte. Batti Pregliasco, le team manager de l’écurie italienne, le concède : « Le début de saison a été compliqué, avec une première épreuve au Qatar difficile, la piste n’étant pas la meilleure pour notre voiture avec ses nombreux virages. Ce genre de circuit de moto n’offre que peu de possibilités de doubler. Les deux manches suivantes, on méritait beaucoup mieux : à Imola on a fait une erreur et à Spa, vous avez vu ce qui s’est passé (un long drapeau rouge a mis à mal la stratégie jusqu’ici parfaite des Ferrari, N.D.L.R.). On a montré quand même que le potentiel de la voiture était très bon avec les pole positions, les performances en piste. On devrait être dans le coup ici. »
Victorieuse en 2023, la Ferrari 499P est la voiture à battre.
Le prototype Ferrari 499P n’a rien perdu de sa vélocité, non. « Mais dire que la voiture était la plus rapide en 2023, ce n’est pas tout à fait juste : je trouve que la Toyota était aussi rapide que nous ici. […] En stratégie, on s’est retrouvé dans une position plus favorable, mais, quand on compare les temps, la Toyota était quand même très vite. On était favoris, on était bien, on a fait l’Hyperpole, une super belle course, sans erreur », rappelle le directeur de l’équipe transalpine. Un sans-faute, c’est ce qu’il va falloir rééditer. « C’est un titre dur à défendre. C’est compliqué parce qu’il y a tous les autres concurrents qui arrivent cette année (Lamborghini, Alpine, BMW et Isotta Fraschini, N.D.L.R.) et dont on ignore encore le potentiel. L’an dernier, les Porsche et Cadillac n’étaient pas encore dans le rythme. Cette année, elles ont démontré qu’elles étaient très rapides. Il faudra aussi compter sur Peugeot et Toyota… On va observer la fiabilité des uns et des autres, parce qu’il faudra être bien placé à six heures du drapeau à damier pour prétendre à la victoire. Il faut surtout faire attention à cela : les choix de pneus, la stratégie. » Il poursuit. « Le but, c’est la victoire : on est quand même Ferrari ! Tout ce qu’on a accompli jusqu’ici, c’est pour être performants et gagner ! Mais, comme on a pu le voir, c’est facile de faire des fautes, et on a vite fait de perdre une victoire qui semblait acquise. Il faut se concentrer et préparer la course au mieux. On ne peut pas rattraper un tour, il faut vraiment rester concentré et ne pas commettre la moindre erreur. »
"Bien sûr, la dernière heure peut se révéler décisive, mais, pour en arriver là, on doit réaliser un parcours parfait les 23 premières"
Robert Kubica, associé à Yifei Ye et Robert Shwartzman sur la Ferrari 499P #83.
Alors que la concurrence a aiguisé ses armes, la marque transalpine a confié une troisième voiture à un équipage inédit en associant l’ancien pilote de Formule 1 Robert Kubica à deux jeunes loups aux dents longues et acérées : Yifei Ye et Robert Shwartzman. Le premier est un transfuge de chez Porsche (Porsche 963 #38 de Hertz Team Jota, 40e en 2023 après une sortie de piste du Chinois), le second est membre de la Ferrari Driver Academy. Avec ses deux équipiers, c’est la première fois que le Polonais se retrouve en position de remporter le classement général. « Je vais essayer de reproduire ce que j’ai accompli dans le passé [en LMP2, N.D.L.R.], en optimisant quelques points […] On doit se focaliser sur notre travail et on verra ce que les 24 Heures du Mans auront à nous offrir cette fois-ci. »
Le saviez-vous ?
Le V8 biturbo qui équipe l’Hypercar 499P est un moteur dérivé de celui qui propulse la Ferrari 296 de série, et donc les cinq Ferrari 296 engagées en LMGT3. C’est un 2,9 litres qui, comme tous les moteurs, voit sa puissance bridée par le règlement.
Pas moins de cinq exemplaires de la Ferrari 296 vont défendre les couleurs de la prestigieuse marque italienne dans la catégorie LMGT3. C’est le constructeur le mieux représenté parmi les 23 voitures Grand Tourisme concurrentes. Elles trouveront sur leur route les deux Porsche, les deux BMW et les deux Aston Martin qui les devancent au championnat.
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L'engagement d'une troisième voiture de pointe est un atout important dans la manche de l'équipe Ferrari AF Corse.
Antonin VINCENT (ACO)
La bataille des constructeurs est lancée. Verdict en piste à partir de 16 heures, samedi 15 juin. Elle sera d'ailleurs le thème du Show des 24 Heures du Mans, dont pourront profiter tous les spectateurs de cette 92e édition à partir de 23 h 30. Le duo Synapson va mixer sur ce son et lumière immersif, s’appuyant à nouveau sur pyrotechnie, drones, vidéo et conception lumière.
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