Ford aux 24 Heures du Mans 1967-2017, une légende réinventée
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Ford aux 24 Heures du Mans 1967-2017, une légende réinventée

En 2016, soit exactement un demi-siècle après la première de ses quatre victoires consécutives au général, Ford a fêté son retour aux 24 Heures du Mans par un succès en catégorie LMGTE Pro. Et revient en 2017 avec la ferme intention de rééditer cette performance. Celle-ci pourrait offrir des émotions d’autant plus singulières que AJ Foyt, l’un des deux pilotes Ford victorieux en 1967, a exceptionnellement fait le déplacement !

L’intensité de la lutte qui, voici cinquante ans, avait opposé Ford à Ferrari, est aujourd’hui considérée comme la « course du siècle ». Souvenons-nous : une prodigieuse course-poursuite entre la Ford Mk IV n°1 des vainqueurs A.J. Foyt et Dan Gurney et la Ferrari P4 de Ludovico Scarfiotti et Michael Parkes. Sous le drapeau à damier, Foyt signe un exploit à ce jour inégalé dans l’histoire du sport automobile : remporter à moins de deux semaines d’intervalle les 500 miles d’Indianapolis et les 24 Heures du Mans, les deux plus anciennes courses automobiles en circuit du monde.

Autre singularité : aujourd’hui âgé de 82 ans, A.J. Foyt fait partie des rares pilotes qui se sont imposés à l’issue de leur unique participation sarthoise. « Quand je suis venu ici en 1967, j’étais débutant au Mans, raconte-t-il. Dan était très rapide sur les circuits routiers, alors j’ai été très honoré de l’avoir comme coéquipier, mais comme j’avais gagné, je n’ai pas ressenti le besoin de revenir disputer les 24 Heures par la suite. Aujourd’hui, je suis heureux de revenir au Mans, mais je ne suis pas nostalgique. Le circuit a bien sûr énormément changé, on a fait ici de gros progrès, c’est une piste magnifique et une région splendide, c’est toujours Le Mans ! Comme à Indianapolis, la tradition fait la grandeur du Mans. Il y a dans le monde d’autres courses de 24 heures, mais aucune ne porte en elle un tel patrimoine. D’ailleurs, quand j’ai gagné ici, l'information a été relayée dans le monde entier ! »

Mardi dernier, une séance photo a réuni sur la piste la Ford Mk IV n°1 de 1967 et les Ford GT de 2017. « Aujourd’hui, les voitures sont plus rapides, climatisées, poursuit A.J. Foyt. C’est  tellement différent avec les ordinateurs qui surveillent tout ce qu'il se passe dans les voitures ! Mais ce qui ne change pas par rapport au passé, c’est le talent des pilotes. »

Outre Foyt, quadruple vainqueur des 500 miles, le contingent de pilotes Ford aux 24 Heures du Mans comptait, en 1966 et 1967, plusieurs spécialistes de l’ovale d’Indianapolis, comme Jerry Grant, Mario Andretti, Mark Donohue, Lloyd Ruby ou Roger McCluskey. Cette tradition perdure en 2017, avec la présence de deux anciens vainqueurs d’Indianapolis, et non des moindres : le Néo-Zélandais Scott Dixon et le Brésilien Tony Kanaan, respectivement victorieux en 2008 et 2013.

Volontairement ou non, la présence de Scott Dixon fait écho à la première victoire mancelle de Ford en 1966, acquise par ses compatriotes Chris Amon et Bruce McLaren. « Si on pense à la richesse de l’histoire des pilotes néo-zélandais chez Ford, c’est un grand honneur pour moi de faire partie du programme actuel de la marque, » confirme Dixon, qui a terminé troisième en LMGTE Pro en 2016 pour sa première participation mancelle.

Vainqueur en 2013 de l’édition la plus rapide des 500 miles d’Indianapolis (et la première bouclée à plus de 300 km/h de moyenne), Tony Kanaan découvre Le Mans en remplacement du Manceau Sébastien Bourdais, blessé lors des qualifications des 500 miles 2017 : « Seb (Bourdais) a été d’une aide très précieuse et parfaitement transparente : tout ce dont il m’a parlé est l’exact reflet de la réalité. Je ne l’avais pas appelé à l’hôpital parce que je voulais le laisser se remettre tranquillement, mais il m’a téléphoné jeudi dernier. » Et Scott Dixon de renchérir : « Seb est un grand ami et je suis très déçu de ne pas le voir avec nous cette année. En 2016, il m’a indiqué les virages sympas, mais aussi les courbes piégeuses. Il manque énormément à toute l’équipe. »

Si Scott Dixon revient pour gagner, Tony Kanaan mesure pleinement les difficultés qui l’attendent pour cette première participation… même s’il ne se départit jamais de son sens de l’humour dévastateur : « Mon épouse m’a dit que depuis que je sais que je vais disputer les 24 Heures du Mans, je suis comme nos enfants à Disneyland ! lâche-t-il dans un grand éclat de rire. Les procédures de neutralisation sont différentes ici, il faut garder une vitesse limitée, mais on ne se regroupe pas comme à Indianapolis. Mon virage préféré est celui d’Indianapolis, et je vous jure que le nom n’y est pour rien (rires) ! Je vais essayer de rendre à mes coéquipiers la voiture telle qu’ils me l’ont laissée, d'offrir un bon spectacle et de profiter du circuit. »

Après la victoire de Ford à Silverstone et de Ferrari à Spa-Francorchamps en 2017, les adversaires de 1967 arrivent au Mans dos à dos en 2017, ce qui a inspiré une petite phrase aussi savoureuse qu'énigmatique à Chip Ganassi, propriétaire de l’écurie : « Compte tenu de mes origines, battre Ferrari va me fendre le cœur. » A méditer en fonction du résultat dimanche à 15 heures…

Photo : Comme en 2016, Ford engage aux 24 Heures du Mans quatre GT, dont les numéros de course (66, 67, 68 et 69) font référence à ses quatre victoires, qui furent également les premières d’un constructeur américain dans la Sarthe.

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