Élisez le circuit des 24 Heures du Mans monument préféré des Français 2024
Le circuit des 24 Heures du Mans est en lice pour devenir le monument préféré des Français 2024. Les votes sont ouverts jusqu’au 24 mai 2024 23 h 59.
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Cette édition du Centenaire des 24 Heures du Mans aura été arrosée bien avant les festivités du podium. Les précipitations successives sont une difficulté supplémentaire pour les pilotes. Ferrari croit tirer son épingle du jeu, mais le Lion sort la tête de l’eau.
Après un début de course mouvementé, la direction de course fait rentrer la safety car à 20 h 10, la Peugeot 9X8 #94 en tête. À cette heure, la piste reste très compliquée, alternant des portions parfaitement sèches avec des parties encore humides ou détrempées. D’entrée, Nick Tandy (Porsche 963 #75), avec des pneus visiblement pas dans leur température de fonctionnement, se fait avaler par la Porsche 963 #38 conduite par Yifei Ye. Les deux Ferrari 499P l’imitent et Dane Cameron (Porsche 963 #5) revient au contact.
La Peugeot #94 n’est pas à l’aise non plus et rétrograde en 5e position. Elle procède immédiatement à son 5e arrêt. À l’inverse, Yifei Ye est l’auteur d’un véritable festival (Porsche 963 #38), et parvient à créer un écart de quelques secondes.
Plus tard, les Porsche #5 et #6 se retrouvent chacune en sandwich. Au volant de la #5, en 3e position, Dane Cameron est cerné par les deux Ferrari 499P, quand Kevin Estre, aux commandes de la #6, est entouré des Toyota GR010-Hybrid. Le Français ne peut pas lutter plus longtemps quand il est touché par une crevaison à l’arrière droit (20 h 33). De son côté, Dane Cameron sous-vire et cède face à la Ferrari d’Antonio Giovinazzi.
À 20 h 36, la Porsche #38 compte 11’’ d’avance sur la Ferrari #51. Le calvaire de la marque allemande va commencer. La Porsche #5 est d’abord condamnée à un passage sans arrêt par la voie des stands, après avoir été prise à dépasser un autre concurrent alors que la voiture de sécurité était en piste. Déchaîné et impressionnant jusque-là, Yifei Ye perd le contrôle de sa Porsche 963 à haute vitesse. Le contact avec le mur est inévitable et la voiture en ressort meurtrie, sans aileron ni capot moteur, parvenant toutefois à rouler jusqu’à son stand. Une grosse partie de mécanique commence pour l’équipe Jota (Porsche 963 #38).
Cette erreur du Chinois profite aux deux Ferrari, qui pointent alors devant les Porsche #5 et #75, la Peugeot #94 occupant la 4e place. Les deux Toyota, 6e et 7e, restent en embuscade. Quand les premiers stoppent pour ravitailler en carburant une poignée de minutes plus tard, les Japonaises sont en 2e et 3e position, derrière la Porsche #75 de Porsche Penske Motorsport. C’est l’heure pour elles de sonner la charge, alors que les conditions météo sont clémentes, à la faveur de ce début de soirée en Sarthe.
À 21 h 12, la Porsche #5, toujours aux mains de Cameron, est au ralenti sur le circuit, en raison d’une crevaison.
Les Italiennes reprennent les devants quand les Japonaises passent par les stands. Et Loïc Duval, sur la Peugeot 9X8 #94 occupe une très belle troisième position.
C’est à chacun son tour, puisque, à la salve de ravitaillements suivante, les Toyota reprennent les premières positions, la Porsche #75 tenant alors la 3e place du classement général.
Peu après 22 heures, une nouvelle averse sonne le retour des voitures aux stands pour passer les gommes adéquates. Pour ceux qui n’ont pas cette prudence, c’est la loterie. En LMP2, la #28 (Jota), alors dans la bagarre pour la première place, se fait piéger en essayant de passer la voiture d’Oliver Jarvis #23 (United Autosports).
Le passage du virage du Karting est particulièrement délicat et la Ferrari #66, en tête du LMGTE Am, reste plantée dans le bac à graviers.
Indianapolis est le théâtre d’un nouvel accident, quand Ugran (Oreca #9), qui tente de se sortir d’un mauvais pas, se fait percuter par l’Oreca #923 de Yoluc. Le train arrière gauche de la voiture du Prema Racing est cassé dans le choc
Il pleut maintenant sur l’ensemble du tracé et c’est à Mulsanne que Richard Westbrook (Cadillac V-Series.R #2) se retrouve en tête-à-queue.
Alessandro Pier Guidi, en tête, prend tous les risques au volant de la 499P #51. Dans son 80e tour, il accroît son avance de près de 18 secondes sur la Peugeot 9X8 #94 qui le suit. La Toyota #7, alors 3e, ramasse aussi de grosses poignées de secondes. Le tour suivant de l’Italien est abattu en 4’04’’878 ; c’est encore 16 secondes plus vite que Loïc Duval, et 12 secondes de mieux que Kamui Kobayashi.
Mathieu Jaminet (Porsche #75) se retrouve arrêté sur le circuit, au Tertre Rouge. C’est la catastrophe pour Porsche dont la première voiture pointe déjà à un tour des leaders alors que le cap des 7 heures de course n’est pas encore franchi. Le Français tente de ramener sa voiture au ralenti mais est de nouveau contraint de s’arrêter en bord de piste.
Nouveau coup de théâtre peu avant minuit, la Ferrari #51 de Pier Guidi se retrouve dans le bac à graviers de la chicane Daytona alors qu’elle venait d’effectuer son 10e ravitaillement. Peugeot se retrouve en tête ! Alors que la Toyota #7, alors 2e, est percutée.
En LMP2, Fabio Sherer poursuit le travail de ses équipiers en installant l’Oreca 07-Gibson #34 à la première place, devant la #41 pilotée par l’ancien pilote de Formule 1 Robert Kubica.
En LMGTE Am, les Iron Dames (Porsche #85) entament la 5e heure en tête. La Ferrari #74 va au contact du mur de pneus, en perdition dans la chicane Daytona. L’Aston Martin #25 l’imite un peu plus tard. À 21 h 20, c’est l’Aston Martin #72 d’Arnold Robin qui tape au virage du Pont, pressé par une Hypercar aussi rouge qu’impatiente. Le Français reste immobilisé, l’abandon est inévitable. De cette course à éliminations, les Porsche 911 se sortent mieux que d'autres, la #56 de Project 1-AO devant la #85 des Iron Dames, décidément accrocheuses.
Soulignons enfin le parcours serein et rythmé de la Chevrolet Camaro ZL1 « Nascar » #24, qui ne s’est distinguée que par sa régularité, et pointe en 37e position du classement général après 8 heures de course.
1. Peugeot 9X8 #94 Peugeot TotalEnergies – Loïc Duval / Gustavo Menezes / Nico Müller, 103 tours
2. Ferrari 499P #50 Ferrari AF Corse – Antonio Fuoco / Miguel Molina / Nicklas Nielsen, à 1’19’’974
3. Cadillac V-Series.R #2 Cadillac Racing – Earl Bamber / Alex Lynn / Richard Westbrook, à 1’30’’391
4. Toyota GR010 Hybrid #7 Toyota Gazoo Racing – Mike Conway / Kamui Kobayashi / José María López
5. Ferrari 499P #51 Ferrari AF Corse – Alessandro Pier Guidi / James Calado / Antonio Giovinazzi, à 3’28’861
Parmi les pilotes qui ont affronté la pluie aux 24 Heures du Mans, Henri Pescarolo occupe une place de choix. En 1968, la panne d’essuie-glace de sa Matra ne l’empêche pas d’accomplir une extraordinaire chevauchée nocturne qui a forgé sa légende. Lorsque le jour se lève, il est en deuxième position, derrière les futurs vainqueurs Lucien Bianchi et Pedro Rodriguez. « Lorsque je rattrapais une voiture, je voyais vaguement ses feux arrière rouges dans les projections d'eau et j'étais incapable de me rendre compte si elle allait à droite, à gauche ou au milieu », raconte le quadruple vainqueur des 24 Heures.