H+8 : Peugeot en tête d’une course à rebondissements
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H+8 : Peugeot en tête d’une course à rebondissements

Cette édition du Centenaire des 24 Heures du Mans aura été arrosée bien avant les festivités du podium. Les précipitations successives sont une difficulté supplémentaire pour les pilotes. Ferrari croit tirer son épingle du jeu, mais le Lion sort la tête de l’eau.

Après un début de course mouvementé, la direction de course fait rentrer la safety car à 20 h 10, la Peugeot 9X8 #94 en tête. À cette heure, la piste reste très compliquée, alternant des portions parfaitement sèches avec des parties encore humides ou détrempées. D’entrée, Nick Tandy (Porsche 963 #75), avec des pneus visiblement pas dans leur température de fonctionnement, se fait avaler par la Porsche 963 #38 conduite par Yifei Ye. Les deux Ferrari 499P l’imitent et Dane Cameron (Porsche 963 #5) revient au contact.

La Peugeot #94 n’est pas à l’aise non plus et rétrograde en 5e position. Elle procède immédiatement à son 5e arrêt. À l’inverse, Yifei Ye est l’auteur d’un véritable festival (Porsche 963 #38), et parvient à créer un écart de quelques secondes.

Le calvaire Porsche

Plus tard, les Porsche #5 et #6 se retrouvent chacune en sandwich. Au volant de la #5, en 3e position, Dane Cameron est cerné par les deux Ferrari 499P, quand Kevin Estre, aux commandes de la #6, est entouré des Toyota GR010-Hybrid. Le Français ne peut pas lutter plus longtemps quand il est touché par une crevaison à l’arrière droit (20 h 33). De son côté, Dane Cameron sous-vire et cède face à la Ferrari d’Antonio Giovinazzi.

À 20 h 36, la Porsche #38 compte 11’’ d’avance sur la Ferrari #51. Le calvaire de la marque allemande va commencer. La Porsche #5 est d’abord condamnée à un passage sans arrêt par la voie des stands, après avoir été prise à dépasser un autre concurrent alors que la voiture de sécurité était en piste. Déchaîné et impressionnant jusque-là, Yifei Ye perd le contrôle de sa Porsche 963 à haute vitesse. Le contact avec le mur est inévitable et la voiture en ressort meurtrie, sans aileron ni capot moteur, parvenant toutefois à rouler jusqu’à son stand. Une grosse partie de mécanique commence pour l’équipe Jota (Porsche 963 #38).

À toi, à moi

Cette erreur du Chinois profite aux deux Ferrari, qui pointent alors devant les Porsche #5 et #75, la Peugeot #94 occupant la 4e place. Les deux Toyota, 6e et 7e, restent en embuscade. Quand les premiers stoppent pour ravitailler en carburant une poignée de minutes plus tard, les Japonaises sont en 2e et 3e position, derrière la Porsche #75 de Porsche Penske Motorsport. C’est l’heure pour elles de sonner la charge, alors que les conditions météo sont clémentes, à la faveur de ce début de soirée en Sarthe.

À 21 h 12, la Porsche #5, toujours aux mains de Cameron, est au ralenti sur le circuit, en raison d’une crevaison.

Les Italiennes reprennent les devants quand les Japonaises passent par les stands. Et Loïc Duval, sur la Peugeot 9X8 #94 occupe une très belle troisième position.

C’est à chacun son tour, puisque, à la salve de ravitaillements suivante, les Toyota reprennent les premières positions, la Porsche #75 tenant alors la 3e place du classement général.

"J’ai pris des débris dans les radiateurs, ça nous a causé des problèmes […] mais tout n’est pas perdu."
Daniil Kvyat, Oreca 07-Gibson #63 Prema Racing

Pier Guidi maître de la pluie

Peu après 22 heures, une nouvelle averse sonne le retour des voitures aux stands pour passer les gommes adéquates. Pour ceux qui n’ont pas cette prudence, c’est la loterie. En LMP2, la #28 (Jota), alors dans la bagarre pour la première place, se fait piéger en essayant de passer la voiture d’Oliver Jarvis #23 (United Autosports).

Le passage du virage du Karting est particulièrement délicat et la Ferrari #66, en tête du LMGTE Am, reste plantée dans le bac à graviers.

Indianapolis est le théâtre d’un nouvel accident, quand Ugran (Oreca #9), qui tente de se sortir d’un mauvais pas, se fait percuter par l’Oreca #923 de Yoluc. Le train arrière gauche de la voiture du Prema Racing est cassé dans le choc

Il pleut maintenant sur l’ensemble du tracé et c’est à Mulsanne que Richard Westbrook (Cadillac V-Series.R #2) se retrouve en tête-à-queue.

Alessandro Pier Guidi, en tête, prend tous les risques au volant de la 499P #51. Dans son 80e tour, il accroît son avance de près de 18 secondes sur la Peugeot 9X8 #94 qui le suit. La Toyota #7, alors 3e, ramasse aussi de grosses poignées de secondes. Le tour suivant de l’Italien est abattu en 4’04’’878 ; c’est encore 16 secondes plus vite que Loïc Duval, et 12 secondes de mieux que Kamui Kobayashi.

Mathieu Jaminet (Porsche #75) se retrouve arrêté sur le circuit, au Tertre Rouge. C’est la catastrophe pour Porsche dont la première voiture pointe déjà à un tour des leaders alors que le cap des 7 heures de course n’est pas encore franchi. Le Français tente de ramener sa voiture au ralenti mais est de nouveau contraint de s’arrêter en bord de piste.

Nouveau coup de théâtre peu avant minuit, la Ferrari #51 de Pier Guidi se retrouve dans le bac à graviers de la chicane Daytona alors qu’elle venait d’effectuer son 10e ravitaillement. Peugeot se retrouve en tête ! Alors que la Toyota #7, alors 2e, est percutée.

En LMP2, Fabio Sherer poursuit le travail de ses équipiers en installant l’Oreca 07-Gibson #34 à la première place, devant la #41 pilotée par l’ancien pilote de Formule 1 Robert Kubica.

En LMGTE Am, les Iron Dames (Porsche #85) entament la 5e heure en tête. La Ferrari #74 va au contact du mur de pneus, en perdition dans la chicane Daytona. L’Aston Martin #25 l’imite un peu plus tard. À 21 h 20, c’est l’Aston Martin #72 d’Arnold Robin qui tape au virage du Pont, pressé par une Hypercar aussi rouge qu’impatiente. Le Français reste immobilisé, l’abandon est inévitable. De cette course à éliminations, les Porsche 911 se sortent mieux que d'autres, la #56 de Project 1-AO devant la #85 des Iron Dames, décidément accrocheuses.

Soulignons enfin le parcours serein et rythmé de la Chevrolet Camaro ZL1 « Nascar » #24, qui ne s’est distinguée que par sa régularité, et pointe en 37e position du classement général après 8 heures de course.

Le top 5 à minuit (classement général) :

1. Peugeot 9X8 #94 Peugeot TotalEnergies – Loïc Duval / Gustavo Menezes / Nico Müller, 103 tours
2. Ferrari 499P #50 Ferrari AF Corse – Antonio Fuoco / Miguel Molina / Nicklas Nielsen, à 1’19’’974
3. Cadillac V-Series.R #2 Cadillac Racing – Earl Bamber / Alex Lynn / Richard Westbrook, à 1’30’’391
4. Toyota GR010 Hybrid #7 Toyota Gazoo Racing – Mike Conway / Kamui Kobayashi / José María López
5. Ferrari 499P #51 Ferrari AF Corse – Alessandro Pier Guidi / James Calado / Antonio Giovinazzi, à 3’28’861

Les leaders des autres catégories :

  • LMP2 : Oreca 07-Gibson #34 Inter Europol Competition – Jakub Smiechowski / Albert Costa / Fabio Scherer – 99 tours
  • LMGTE Am : Porsche 911 RSR-19 #56 Project 1-AO – PJ Hyett / Gunnar Jeannette / Matteo Cairoli – 95 tours
  • Innovative Car : Chevrolet Camaro ZL1 #24 Hendrick Motorsports – Jimmie Johnson / Mike Rockenfeller / Jenson Button – 38e du classement général

Les abandons à minuit :

  • 17h54, Oreca 07-Gibson #13 Tower Motorsports – Steven Thomas / Ricky Taylor / René Rast, sortie de piste
  • 17h54, Oreca 07-Gibson #14 Nielsen Racing – Rodrigo Sales / Mathias Beche / Ben Hanley, accident
  • 18h25, Ferrari 488 GTE Evo #21 AF Corse – Simon Mann / Julien Piguet / Ulysse de Pauw, sortie de piste
  • 18h25, Aston Martin Vantage AMR #55 GMB Motorsport – Gustav Dahlmann Birch / Marco Sørensen / Jens Reno Møller, sortie de piste
  • 19h12, Porsche 911 RSR-19 #16 Proton Competition – Ryan Hardwick / Zacharie Robichon / Jan Heylen, sortie de piste
  • 19h12, Porsche 911 RSR-19 #60 Iron Lynx – Claudio Schiavoni / Matteo Cressoni / Alessio Picariello, sortie de piste
  • 19h50, Ferrari 488 GTE Evo #83 Richard Mille AF Corse – Louis Perez Companc / Alessio Rovera / Lilou Wadoux, sortie de piste
  • 22 h 42, Aston Martin Vantage AMR #72 TF Sport – Arnold Robin / Maxime Robin / Valentin Hasse-Clot, sortie de piste
  • Porsche 963 #75 Porsche Penske Motorsport – Felipe Nasr / Mathieu Jaminet / Nicholas Tandy, pression d’essence
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Coup d’œil dans le rétro

Parmi les pilotes qui ont affronté la pluie aux 24 Heures du Mans, Henri Pescarolo occupe une place de choix. En 1968, la panne d’essuie-glace de sa Matra ne l’empêche pas d’accomplir une extraordinaire chevauchée nocturne qui a forgé sa légende. Lorsque le jour se lève, il est en deuxième position, derrière les futurs vainqueurs Lucien Bianchi et Pedro Rodriguez. «  Lorsque je rattrapais une voiture, je voyais vaguement ses feux arrière rouges dans les projections d'eau et j'étais incapable de me rendre compte si elle allait à droite, à gauche ou au milieu  », raconte le quadruple vainqueur des 24 Heures.

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