Atypique, Harold Primat l'est assurément. Par la taille tout d'abord puisqu'il est l'un des (très) rares pilotes, toutes disciplines confondues, à dépasser 1,90 m, une caractéristique qui a joué un rôle dans sa carrière. Cette dernière aussi est originale puisque le pilote suisse a fait ses débuts en monoplace à l'âge de 23 ans et qu'il a finalement choisi de passer du prototype à la GT alors que nombre de pilotes parcourent le chemin inverse.
Le chemin d'Harold Primat a croisé celui de Serge Saulnier, aujourd'hui Directeur du circuit de Magny-Cours et ancien directeur d'écurie, dès la Formule 3. C'est pourtant avec Martin Short et RollCentre Racing qu'il débute au Mans en 2005 dans une Dallara. Toutefois, dès l'année suivante naît le projet Swiss Spirit avec, notamment, Serge Saulnier, ce qui permet à Harold Primat de faire la connaissance d'un certain Marcel Fässler, frais émoulu du DTM.
Malgré un abandon au Mans et une quatrième place au classement final en Le Mans Series en 2006, Harold Primat rejoint la formation d'Henri Pescarolo l'année suivante. Il y restera deux ans, avec une septième place au classement général en 2008 comme meilleur résultat, avant d'intégrer Aston Martin Racing, qui a modifié une Lola, début 2009.
Sa première participation aux 24 Heures du Mans en tant pilote officiel se termine par un accident dû à la fatigue accumulée après que son coéquipier Stuart Hall a été exclu de la course suite à une conduite jugée dangereuse par la direction de course. La deuxième année, il signe son meilleur résultat aux 24 Heures du Mans, toujours avec la Lola - Aston Martin, avec une sixième place au classement général en compagnie de Stefan Mücke et d'Adrian Fernandez.
C'est tout naturellement qu'en 2011 il prend part au nouveau projet d'Aston Martin, l'AMR-One. Amère la potion le fut assurément avec une voiture dont le moteur, avec les cylindres en ligne, s'est avéré ni rapide ni fiable. Après l'arrêt du programme, le géant suisse déboule chez Rebellion Racing dont la Lola à moteur Toyota le mènera à la onzième place dans la Sarthe en 2012, pour ce qui fut et restera son ultime participation au double tour d'horloge manceau.
Persuadé qu'il était devenu impossible de s'imposer aux 24 Heures du Mans sans être titularisé par un grand constructeur, Harold Primat s'en est allé en GT en 2013, une discipline qui lui était totalement inconnue. Sa reconversion l'a conduit pour la première fois aux 24 Heures de Spa, dont il a franchi la ligne d'arrivée en 2014. Une performance qu'il avait réalisée aux 24 Heures du Nürburgring quelques semaines auparavant. C'est sur cette piste du Nürburgring qu'Harold Primat tirera sa révérence le weekend prochain, la tête pleine de projets avant la naissance de son premier enfant.
Bonne chance Harold !
Cécile Bonardel / ACO
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, 14 & 15 JUIN 2008. De gauche à droite, Harold Primat, Christophe Tinseau et Benoît Tréluyer portant des couleurs de l'éuipe Pescarolo lors de la Grande Parade des Pilotes.