Histoires de Speakers, ou quand les 24 Heures du Mans donnent de la voix
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Histoires de Speakers, ou quand les 24 Heures du Mans donnent de la voix

CENTENAIRE DES 24 HEURES - LE MANS, L’EXCEPTION Le speaker, c’est la voix des 24 Heures du Mans. Celle qui tient le public en haleine, informe les fans des résultats de leurs voitures favorites, des faits de course. Le speaker tient les spectateurs éveillés pendant la nuit ou bien les réveille au petit matin, lorsque se lève tranquillement le soleil. Une édition des 24 Heures du Mans sans speaker ne serait pas tout à fait la même…

Le premier speaker des 24 Heures du Mans apparaît en 1930, en la personne d’Edmond Dehorter. Sept autres suivront : Georges Briquet (1950 à 1956), Georges Fraichard (1957 à 1964), Paul Delrivière (1965 à 1967), Jean-Charles Laurens (1968 à 1983), Olivier de la Garoullaye (1984 à 1992) et enfin Bruno Vandestick (1993 à nos jours).

Jean-Charles Laurens, speaker et créateur d’Info Course

Parmi les speakers les plus récents et ceux qui ont marqué l’histoire de la course figure Jean-Charles Laurens, voix des 24 Heures du Mans seize éditions durant. Afin de relater tous les évènements qui se passaient dans les stands et sur la piste, Jean-Charles Laurens est d’abord aidé de sa femme Bernadette et de François Mousseau, qui tient la feuille de chronométrage pendant 24 heures ! Au fil des années, Jean-Charles Laurens s’entoure d’une équipe afin de lui apporter toutes les informations nécessaires pour que le spectateur puisse suivre la course en temps réel. C’est ainsi que naît Info Course, qui relaie encore aujourd’hui les informations, tout en réalisant un extraordinaire travail d’archives sur les 24 Heures du Mans.

On disait de Jean-Charles Laurens qu’il était très respectueux des personnes du paddock, qu’il ne jugeait jamais, et quoi de mieux pour relater objectivement la course auprès des spectateurs ? La cabine speaker était à l’époque située au centre du paddock, ce qui permettait aux gens de venir voir le speaker facilement pour lui raconter leurs histoires, leur course. L’homme qui gardait toujours un foulard en soie autour du cou pour protéger sa voix, précieux outil de travail, laisse sa place après l’édition 1983 à Olivier de la Garoullaye (assisté de Philippe Debarle) qui occupe le poste de speaker pendant huit éditions, de 1984 à 1992.

Olivier de la Garoullaye, un passionné de chevaux sous toutes ses formes

Olivier de la Garoullaye est plus connu dans le monde de l’équitation que dans celui du sport automobile. En effet, c’est un homme aux multiples facettes qui est avant tout éleveur de chevaux, permis d’entraîner, gentleman-rider, président de Société de courses, commissaire…

Olivier de la Garoullaye est passé par toutes les casquettes dans le monde de la course hippique et automobile et a même fait ses armes en tant que speaker du Grand Prix de France et des 24 Heures du Mans de 1984 à 1992 : « J’ai été commissaire (courses de chevaux) pendant quarante-cinq ans. J’ai commencé à 30 ans et j’ai arrêté à 75 ans à cause de la limite d’âge. J’ai également siégé au Comité de la société sportive, été coopté à France Galop (organisateur de courses de plat et d’obstacles, ndlr)… Quand j’étais permis d’entraîner, je montais à cheval avant d’aller au bureau, puis ma femme nourrissait les chevaux à midi... J’étais commentateur sur les circuits lors du Grand Prix de France et des 24 Heures du Mans notamment. »

C’est en 1990 qu’Olivier de la Garoullaye est assisté, pour radio 24 Heures, d’une personne que tout le monde connaît désormais dans le paddock des 24 Heures du Mans… Un certain Bruno Vandestick.

Bruno Vandestick, la voix du Mans

Bruno Vandestick est le commentateur des 24 Heures du Mans avec la plus longue longévité. Il fêtera cette année, à l’occasion du Centenaire, sa trentième année au micro du circuit de la Sarthe. Il est devenu en 29 éditions « la voix du Mans », celle que tout le monde reconnaît à peine le pied posé dans l’enceinte du circuit. Il est également devenu une « bible » des 24 Heures, passionné depuis son plus jeune âge, quand il remplace les manuels scolaires par des magazines et livres sur la course mancelle.

Bruno Vandestick n’est pas qu’un simple speaker mais est également un animateur, et c’est grâce à lui que le circuit reste en haleine pendant plus de 24 heures et que les spectateurs sont plongés au cœur de la course, qu’ils se l’approprient afin que l’ennui ne les gagne jamais :  «  Moi, je suis content quand le spectateur repart en se disant : « Je suis venu, j'ai vu, j'ai su », disait-il en 2013 dans les colonnes de Ouest France. Sur un circuit, on ne voit la voiture que durant 15 secondes sur un tour de 3 minutes 45. Donc, le speaker doit apporter autre chose. Après, il m'arrive de m'emporter. On le fait exprès, il est nécessaire d'un peu théâtraliser ce qui se passe pour que le public reste captivé. Donc oui, parfois, on le surjoue légèrement.  »

Bruno est désormais entouré de toute une équipe, et notamment de journalistes dans les stands qui lui permettent de faire intervenir les protagonistes de la course. Il est aussi accompagné de David Waldron, que tous les anglophones connaissent bien.

David Waldron, la « British Touch » du circuit

David Waldron rejoint les speakers du circuit depuis 1988, lorsque Jean-Marc Desnues, à l’époque responsable presse de l’ACO lui propose de devenir le speaker anglais des 24 Heures du Mans : « Auparavant, il y avait des intervenants de langue anglaise, comme le journaliste Bob Constanduros. Pendant la course, Bruno et moi sommes totalement autonomes, je fais mes commentaires et lui les siens ». Au fil des ans, sa voix anglaise est devenue indispensable pour informer les fans étrangers à la langue française.

Les speakers sont un des éléments essentiels des 24 Heures du Mans, sans eux, impossible de savoir ce qu’il se passe à l’autre bout du circuit long de plus de treize kilomètres ! Grâce à eux, le public sait ce qu’il se passe en piste, dans les stands et apprend également l’histoire de la course grâce à leurs anecdotes et souvenirs qu’ils ne manquent pas de nous faire partager. Dans quelques mois, nous retrouverons donc Bruno Vandestick et son équipe au micro pour nous raconter ce grand chapitre du Centenaire qui reste encore à écrire.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), 24 HEURES DU MANS 1969-2022 - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : Bruno Vandestick prêt à accueillir les podiums des différentes catégories à l'issue de l'édition 2022 ; la cabine de commentateur en 1969 juste au-dessus du podium, avec notamment à l'image Jacky Ickx, vainqueur cette année-là avec Jackie Oliver sur Ford GT40 ; Jean-Charles Laurens au micro lors de la remise des prix des 24 Heures du Mans 1977 ; Bruno Vandestick en mode selfie avec le Président de l'ACO Pierre Fillon et quelques anciens vainqueurs, parmi lesquels Henri Pescarolo, Jacky Ickx, Tom Kristensen, Kazuki Nakajima et Gérard Larrousse ; le podium du Pesage en centre ville du Mans est aussi mené par Bruno Vandestick, avec la complicité de David Waldron pour la version anglaise.

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