A l’aube du grand retour d’Alpine, comment ne pas se souvenir de Didier Pironi, vainqueur en 1978 avec la marque de Dieppe ?
Didier Pironi devait être le premier Champion de F1 Français… Le destin allait en décider autrement. Mais il a bien gagné Le Mans, et ça, personne ne lui enlèvera ! A l’heure du retour d’Alpine en endurance, nous lui rendons hommage.
Il y a 35 ans, Didier Pironi débutait en grand prix chez Tyrrell, mais c’est aux 24 Heures du Mans qu’il allait révéler l’étendue de son talent et la justesse de sa rigueur technique. Issu de la filière Elf, il n’avait alors qu’une expérience limitée des prototypes, lui qui, en 1977, avait ouvert la liste des abandons quand son Alpine préparée par Oreca s'était embrasée au virage de Mulsanne après seulement un demi-tour de course !
Pour l’édition 78, il intégrait l’équipe officielle, bien décidée à terrasser les Porsche dominatrices des deux dernières éditions. Lui et Jaussaud, de 15 ans son ainé, formait l’équipage le plus homogène du camp français, celui qui allait donner sa première victoire à Renault...
Au soir du dimanche 11 juin 1978, Didier Pironi pouvait exulter : « C'est la réalisation d'un rêve. Tout petit, j'étais déjà passionné par cette course. Elle était télévisée, tout le monde en parlait, elle avait une très grande notoriété. Quand j'avais huit ou dix ans, j'avais un circuit 24 électrique, et je me souviens très bien qu'au moment des 24 Heures, je m'installais devant la télé avec plusieurs de mes amis, et nous faisions notre propre course devant le poste. Je m'appelais Phil Hill ou Olivier Gendebien, et je courais tous les ans les 24 Heures. A l'époque, cette course m'intéressait particulièrement, je lui trouvais un petit quelque chose de plus que les autres. Quinze ans après, j'y gagne. C'est merveilleux ! »
Jean-Pierre Jaussaud louait lui le talent de son jeune équipier : « J'ai découvert Didier en essais sous la pluie au Paul Ricard. Il m'avait littéralement sidéré en pilotant comme un véritable métronome dans des temps extrêmement rapides. Je ne l'imaginais pas bon à ce point. Depuis, je l'ai tellement bien découvert que je suis persuadé qu'il ira très loin dans sa carrière et qu'il sera sans aucun doute Champion du Monde. »
La suite allait hélas lui donner tort…
Julien HERGAULT / ACO
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Malgré les réticences de son employeur Ken Tyrrell, Didier Pironi dispute les 24 Heures du Mans 1978 avec Alpine-Renault.
Photo : Renault |
En dépit des soucis de transmission et d'une chaleur éprouvante, le duo Jaussaud-Pironi décroche un succès historique.
Photo : Renault |
L’équipage victorieux (Pironi à gauche, Jaussaud à droite) est autorisé à une descente des Champs Elysées... Un privilège rare !
Photo : Renault |