La particularité de la Howmet TX est d’être propulsée par une turbine à gaz. Ce n’est pas une première dans l’histoire des 24 Heures : cinq ans plus tôt, les constructeurs Rover et BRM s’étaient associés autour de cette technologie, avec en 1965 la dixième place du général pour le duo Graham Hill/Jackie Stewart.

En 1968, deux exemplaires de la Howmet TX (pour Turbine eXperimental) sont au départ de la 36e édition des 24 Heures, avec au volant Ray Heppenstall (initiateur de ce projet)/Dick Thompson et Hugh Dibley/Bob Tullius. Aucune n’est classée, mais depuis 2008, la Howmet TX connaît une deuxième vie, retrouvant le circuit des 24 Heures dans le cadre de Le Mans Classic, grâce à Xavier Micheron : « En fait, la Howmet, ce serait le slogan d’Ascott Collection : l’exceptionnel par passion ! (rires) Auparavant, j’avais une autre vie professionnelle et le programme Howmet s’est déroulé dans le cadre d’un hobby. Puis un jour – peut-être une crise de la quarantaine – j’ai changé de vie professionnelle et je me suis dit que j’avais envie de me consacrer pleinement à ces voitures, de créer Ascott, et de faire du négoce de voitures exceptionnelles : principalement des voitures de course, mais aussi des routières quand elles sont exceptionnelles. »

« A l’origine, je cherchais un prototype Porsche, disons 906, 907 ou 910, poursuit Xavier Micheron. Puis j’ai découvert que le châssis 2 de la Howmet – qui est d’ailleurs équipée d’un pare-brise de Porsche 910 ! (sourire) – était en vente aux Etats-Unis. Elle avait été restaurée, mais toute la partie moteur avait disparu. Une des spécificités de cette voiture est qu’on avait modifié la turbine de manière à en quasiment éliminer le temps de réponse. Une autre signature de la Howmet est de disposer de trois pots d’échappement : deux pour la turbine et un pour l’évacuation des gaz, ce qui permet de ne pas avoir de temps de réponse. Quand je l’ai achetée, c’était un énorme défi, car sans les modifications, elle était quasiment inconduisible, notamment à cause du temps de réponse. Il m’a fallu deux ans et demi pour retracer les sources pour sa remise en état… et il a également fallu trouver les personnes compétentes et motivées pour la remettre en état ! Ce fut aussi une superbe aventure… et une véritable consécration d’avoir posé la voiture pour la première fois sur le circuit des 24 Heures du Mans lors de Le Mans Classic 2008. »

La Howmet TX est aussi pour Xavier Micheron un plaisir de pilotage singulier : « Elle se conduit comme une voiture automatique, d’autant plus qu’elle n’a pas de boîte de vitesses, mais elle nécessite une certaine adaptation. La voiture est extrêmement efficace, mais tous les repères, qu’il s’agisse de bruit ou de sensations, sont très différents par rapport à une voiture à moteur à pistons, ne serait-ce justement que par l’absence de boîte de vitesses, qui peut servir de repère sur un circuit. Sur la Howmet, j’utilise principalement le compteur de vitesse pour me repérer. La Howmet est très légère, 750 kg pour 400 ch, avec beaucoup de couple. Le fait d’avoir pu rouler sur le circuit des 24 Heures du Mans avec une voiture comme la Howmet reste pour moi un événement majeur. Reprendre la ligne droite des Hunaudières et les virages Ford à fond est quelque chose qui me fait énormément plaisir. Pour moi, aller rouler au Mans, c’est un peu un pèlerinage ! (rires) Je dirais que cette voiture et moi sommes de vieux amis, c’est une histoire de quinze ans. »

PHOTOS (D.R. / ASCOTT COLLECTION) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, LE MANS CLASSIC, 6-7-8 JUILLET 2018. Depuis 2008, la Howmet TX retrouve régulièrement le circuit des 24 Heures dans le cadre de Le Mans Classic.