L’épopée des Art Cars aux 24 Heures du Mans (1/2)
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L’épopée des Art Cars aux 24 Heures du Mans (1/2)

Les Art Cars aux 24 Heures du Mans, c’est l’histoire d’un épisode fascinant, le témoignage de l’alliance de l’art et de l’automobile. A l'occasion de la Journée mondiale de l'art ce jeudi 15 avril, retour sur le début de cette aventure dans ce premier épisode.

La première édition de la plus célèbre course d’endurance au monde se déroule sur le circuit de la Sarthe en 1923. A ses débuts et jusqu’à la fin des années 1950, les voitures se parent de couleurs unies, souvent associées aux pays en lice. A partir des années 1960, des bandes sur le capot et sur les flancs apparaissent.

Les couleurs des véhicules aux 24 Heures du Mans évoluent à partir de 1970. Porsche surprend le public avec une voiture de course bleu et vert fluo, la “ psychédélique ”. L’année suivante, c’est au tour de la célèbre Porsche “ cochon rose ” de prendre le départ. L’ancien pilote et commissaire-priseur d’art Hervé Poulain qualifie ces véhicules « d’essais intéressants. Je trouvais très belle la Porsche psychédélique, mais cela reste de la décoration ».

Hervé Poulain pilote la première

Art Car Car l’art, c’est autre chose, « une question de hauteur » pour Hervé Poulain. L’homme est un véritable passionné « de beauté et de vitesse. Pour moi, les 24 Heures du Mans, c’est l’épreuve reine de la compétition automobile. Le cycle de 24 heures est magique, y participer relève de quelque chose de cosmique ». L’idée lui vient alors de lier ses deux passions, en réunissant « deux mondes qui s’ignoraient, en faisant un cadeau au public du Mans, des spectateurs pensant peut-être que l’art contemporain était un domaine étranger ».

En 1975, Hervé Poulain se charge de leur démontrer le contraire. BMW Motorsport se montre intéressé et confie une BMW 3.0 CSL au jeune homme. Le pilote donne carte blanche au sculpteur et peintre américain Alexander Calder. L’artiste, inventeur du mouvement dans la sculpture, était « l’homme de la situation ». Il utilise des aplats de couleurs – bleu, rouge et jaune – et la voiture semble alors « sortie d’un album de coloriage d’enfants. Elle était très lisible, très facile à appréhender ». De plus, le véhicule « marche du feu de Dieu ». L’impact médiatique est « extraordinaire. Mais ce n’était pas un coup de pub. Moi et les autres pilotes, nous voulions vraiment gagner et le public s’en est rendu compte ! » 

Trois autres BMW Art Cars

La voiture ne termine pas la course mais les esprits sont conquis et l’épopée des Art Cars est lancée. L’année suivante, l’artiste Frank Stella signe sur une BMW 3.0 CSL. Ce précurseur du minimalisme appose une décoration de papier millimétré sur la carrosserie. Le bolide ne finira pas la course non plus. En 1977 en revanche, l’Art Car BMW 320 i, pilotée par Hervé Poulain et Marcel Mignot, termine 9e ! L’œuvre, cette année-là, est signée Roy Lichtenstein, l’un des artistes américains les plus importants du pop art. La voiture est décorée avec des lignes jaunes et vertes, des pois bleus et des soleils sur les portières « pour illustrer le cycle magique de 24 heures ».

Celle qu’Hervé Poulain considère comme la dernière « vraie BMW Art Car » est la M1 signée Andy Warhol, grand représentant du pop art. La voiture aux grands aplats rouge, bleu ciel et vert est pilotée par Hervé Poulain, Manfred Winkelhock et Marcel Mignot aux 24 Heures du Mans 1979. Elle passe la ligne d’arrivée en 6e position et 2e de sa catégorie ! Peu après, le constructeur décide de s’engager en Formule 1. 

Suite de l'épopée des Art Cars aux 24 Heures du Mans lundi 19 avril.

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