La disparition de Ferdinand Piëch (1937-2019)
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La disparition de Ferdinand Piëch (1937-2019)

Par les succès sarthois de Porsche puis d’Audi, Ferdinand Piëch, décédé le 25 août dernier, occupe une place singulière dans l’histoire des 24 Heures du Mans : celle d’un visionnaire à qui on doit notamment la naissance de la 917, première Porsche victorieuse aux 24 Heures, en 1970.

Fils d'un avocat autrichien, Anton Piëch et de Louise Porsche, fille de Ferdinand et sœur de Ferry Porsche, Ferdinand Piëch était né à Vienne le 17 avril 1937. Après un diplôme d’ingénierie mécanique, il entre chez Porsche en 1962 et devient trois ans plus tard patron du développement des voitures de compétition.

A la fin du mois de mai 1968, il convoque une réunion technique en vue de la création d’un moteur de cinq litres pour la catégorie Sport des 24 Heures du Mans. C’est l’acte de naissance de la 917, qui fait son apparition l’année suivante.

Pour cette 917, Ferdinand Piëch voit très grand, notamment avec une version à l’aérodynamique revisitée. Dite LH (pour « Langheck », ou « longue queue », en référence à sa partie arrière profilée), celle-ci affiche des performances inédites : premières pole positions à plus de 240 km/h de moyenne (Vic Elford, 1970) puis 250 km/h (Pedro Rodriguez, 1971) et un record de vitesse dans la ligne droite des Hunaudières (alors dépourvue de ralentisseurs) à 386 km/h qui tiendra jusqu’en 1988. Mais en course, le meilleur résultat sarthois de cette version longue sera la deuxième place de Gérard Larrousse-Willi Kauhsen en 1970. Les deux victoires mancelles de la 917 en 1970 et 1971 sont l’œuvre de la version courte, dite « K ».

PHOTO CI-DESSUS (D.R. / ARCHIVES ACO) - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, JUIN 1970. L'incontestable oeuvre de Ferdinand Piëch restera la Porsche 917, notamment dans sa version longue LH, qu'il avait rêvée comme la voiture de tous les records aux 24 Heures du Mans. Ici à l'image, la 917 LH de Vic Elford et Kurt Ahrens, partie depuis la pole position de l'édition 1970. 

Après avoir quitté Porsche pour rejoindre Audi, c’est sous l’impulsion de Ferdinand Piëch que la marque aux anneaux entame son ascension sportive, des titres mondiaux en rallye au début des années 1980 avec la Quattro aux treize victoires conquises aux 24 Heures du Mans de 2000 à 2014.

Devenu Président du Conseil de Surveillance du Groupe Volkswagen en 1993, il initie la relance de Bugatti en 1998. Trois ans plus tard commence l’étude de ce qui va devenir la Veyron. Cette sportive extrême (moteur 8 litres turbocompressé, 1001 ch) est ainsi baptisée à la mémoire de Pierre Veyron, l’un des trois pilotes à avoir signé les deux victoires de Bugatti aux 24 Heures du Mans (1937 et 1939).  

Auprès des deux constructeurs les plus victorieux dans la Sarthe (19 succès pour Porsche et 13 pour Audi), Ferdinand Piëch laisse un héritage immense dans l’histoire des 24 Heures du Mans et la mémoire du sport automobile. A sa famille et à ses proches, l’Automobile Club de l’Ouest exprime ses pensées émues.

PHOTO CI-DESSOUS (ACO) - LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, JUIN 2001. Le samedi 16 juin 2001, Ferdinand Piëch avait donné le départ de la 69e édition des 24 Heures du Mans. Il est ici aux côtés de Michel Cosson (à sa gauche), Président de l'ACO de 1992 à 2003.

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