La première dans un style austère d’oratoire, ne survécut pas à la deuxième guerre mondiale. Il fallut ensuite attendre la construction du Circuit Bugatti, en 1965, pour reconstruire en dur une chapelle néo-moderne, en béton. Les contraintes de sécurité imposées par les fédérations sportives internationales eurent raison de cet édifice en 2000. C’est en 2007 que l’ACO commença à réfléchir au projet de reconstruction d’un lieu de prières. Réalisée par des artisans locaux, en cèdre rouge du Canada, la chapelle reprend quelques attributs de sa devancière : les statues du sculpteur Dubois de Solesmes, les vitraux modernes et le maitre-autel. Seul apport à cette décoration épurée, l’incrustation d’un vitrail jusque-là conservé dans les archives patrimoniales de l’ACO, représentant les Grands Prix Bugatti qui se déroulèrent en 1928, 29 et 30. On y voit des Bugatti de course négocier les « esses » du Tertre Rouge qui sont à nos pieds.

Les travaux de réalisation ont donné lieu à une implication des scouts qui ont procédé à l’azurage du bois de l’édifice. Résolument tournée vers les vastes horizons du circuit des 24 Heures, la chapelle a été consacrée par Monseigneur Le Saux, évêque du Mans voici quelques mois, et désormais des offices sont célébrés dans le cadre des 24 Heures Auto et Moto.

Dans le cadre de sa politique de mécénat, le Crédit Agricole de l’Anjou et du Maine et sa Fondation du Crédit Agricole-Pays de France ont apporté un soutien financier à la reconstruction de la chapelle du circuit. Les quelques 700 000 visiteurs du circuit, chaque année, trouveront là un symbole universel sur lequel veillent Saint Christophe et Notre Dame de la Route, l’occasion pour le Crédit Agricole de témoigner ainsi son attachement au patrimoine local et de souhaiter que cette chapelle implantée au cœur du « temple de l’endurance » saura franchir les décennies en même temps que les 24 Heures du Mans.

Hervé Guyomard