Photo : Christian Vignon - Archives ACO

Ce n’est qu'une route départementale (n°338), mais elle est mondialement connue sous le nom de ligne droite des Hunaudières ! Son nouvel enrobé couvre quelques une des plus belles pages de l’histoire automobile.

Cette longue ligne droite, surnommée « la route des records » dès le XIXe siècle par les Bollée (père et fils), fut décrétée « laboratoire national » par les Ponts et Chaussées en 1933. A ce titre, elle étrenna la première bande axiale (la célèbre ligne jaune) qui fit école partout dans le monde. Quelques années plus tôt, en 1925, les Hunaudières avaient accueilli le premier démarrage en épi de l’histoire : le fameux départ type « Le Mans ».

Mais ce ruban goudronné de 5 800 mètres est surtout connu pour les vitesses folles qu’y atteignirent les voitures. Jusqu’à la création des deux chicanes en 1990, la vitesse de pointe primait sur toutes les autres caractéristiques d’une voiture digne de remporter la course. Ainsi, les constructeurs rivalisaient d’ingéniosité pour créer des carrosseries « spéciales », entièrement dédiés à l’exercice de ce que les anglais s’obstinent toujours à appeler la « Mulsanne Straight » (ligne droite de Mulsanne). En 1988, la WM P88 et son V6 Peugeot 3.0 bi-turbo dépassaient la barre effrayante des 400 km/h, incitant la Fédération Internationale à séquencer la ligne droite par deux ralentisseurs.

Aujourd’hui, même tronquées, les Hunaudières demeurent un haut lieu de la vitesse où les meilleurs flirtent toujours avec les 350 km/h... Dans ces conditions, le revêtement se doit d’être parfait.

Julien Hergault

Photo : LE MANS, 24 HEURES DU MANS, 11 JUIN 1988. La WM P88 dévorait les Hunaudières à 405 km/h, et restera certainement à jamais l'auto la plus rapide de l’histoire des 24 Heures du Mans.