24h Le Mans
Avant l’apparition du sponsoring, les voitures de compétition arboraient une couleur unie correspondant à leur pays : rouge pour l’Italie, vert foncé pour la Grande-Bretagne, bleue pour la France… Cette dernière a été arborée par Lorraine-Dietrich, DB, René Bonnet, Bugatti, Delage Gordini, Alpine ou encore Delahaye et Talbot-Lago.
Vingt-deux ans après Talbot-Lago, Matra a été le dernier constructeur français à imposer le bleu de France aux 24 Heures du Mans, avec qui plus est trois victoires consécutives. En 1972, pour sa septième apparition sarthoise, le succès est enfin au rendez-vous, avec au volant Graham Hill et Henri Pescarolo. Le premier signe un exploit toujours inégalé dans l’histoire du sport automobile, en devenant le seul pilote vainqueur au Mans, à Indianapolis et à Monaco. Pour le second, c’est l’apothéose d’une histoire qui a commencé en 1966, lorsque l’homme au casque vert et Matra avaient débuté ensemble en Sarthe.
Mais la fête n’est pas finie. En 1973, le bleu Matra bat le rouge Ferrari à l’issue d’un superbe duel. Henri Pescarolo monte à nouveau sur la plus haute marche du podium, associé cette fois à Gérard Larrousse. Le duo récidive à nouveau en 1974, pour ce qui sera la troisième et dernière victoire de Matra. D’autres constructeurs français ont certes inscrit leur nom au palmarès des 24 Heures : Renault-Alpine (1978), Rondeau (1980), Peugeot (1992-1993-2009). Mais l’image du bleu de France rappelle des moments inoubliables de l'histoire du sport automobile, que l’équipe Signatech Alpine va faire renaître à sa manière pour l’édition du 90e anniversaire des 24 Heures.
Jean-Philippe Doret - ACO
Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, 15 & 16 JUIN 1974. L'alliage du bleu de France et de la sonorité mélodieuse de son moteur V12 ont fait entrer Matra dans la légende des 24 Heures du Mans.
