Les virages Ford dans la nuit - Photo : Pierre-Yves Riom / ACO

Samedi 5 juillet 2014, 23 h 10, la tribune du raccordement est en effervescence. Certes la météo n’est pas des plus favorables, mais la passion et la curiosité des spectateurs sont à toute épreuve. Ainsi, la fine pluie qui vaporise le circuit des 24 Heures du Mans n’est là que pour pimenter le spectacle proposé par les concurrents de cette 7e édition de Le Mans Classic.

Tandis que le calme ambiant s’accorde parfaitement avec l’obscurité de l’heure tardive, le plateau cinq (1966-1971) est en formation groupée dans la ligne droite des Hunaudières, dans le sillage de la voiture de sécurité. Le public piaffe d’impatience tant les voitures présentes dans ce groupe ont une cote de popularité absolument incroyable. Porsche 917, Lola T70, Ferrari 312P, Matra 660, Alfa-Roméo Typo 33… elles n’ont pas pris une ride.

A l’approche du peloton, la tension est palpable et probablement accentuée par la fine pluie recouvrant l’asphalte de la piste. Dans un concerto de moteurs dont les différentes architectures permettent une multitude de sonorités, la soixantaine de voitures enchaîne les ralentisseurs Ford sous les yeux écarquillés des spectateurs massés nombreux dans les tribunes. Les pilotes, quant à eux, s’en donnent à cœur joie. En légère dérive lorsque les puissantes mécaniques s’emballent, les bolides s’enfoncent dans la nuit sarthoise en éclairant les bas-côtés par de longues flammes tout droit sorties des échappements. Décidément, il y a comme un air de Seventies dans l’air. C’est aussi cela Le Mans Classic, une merveilleuse machine à remonter le temps !

Pierre-Yves Riom / ACO