Photo : - D.R.
Salon Rétromobile, Paris
Cette année, la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque) accueille sur son stand une grande histoire française des 24 Heures du Mans : celle de Lorraine Dietrich.
« Cette année, nous voulions rendre hommage à cette grande marque qu’était Lorraine Dietrich, » indique d’emblée Claude Delagneau, président de la FFVE. Déjà lauréate en Sarthe en 1925, Lorraine Dietrich signe l’année suivante le premier triplé d’une marque française aux 24 Heures du Mans et dépasse pour la première fois la barre des 2 500 km parcourus, tandis qu'André Rossignol devient le premier à s’imposer deux fois au Mans (1925-1926). Claude Delagneau entretient également avec un autre ancien vainqueur des 24 Heures des liens dont il n’est pas peu fier : « Lorsque j’étais maire de Melz sur Seine (Seine et Marne), j’ai marié Madie et Henri Pescarolo ! J’ai connu Henri en 1977, lorsqu’il s’est installé là-bas, et nous avons tout de suite sympathisé. Ce qui est drôle, c’est que nous nous voyons une dizaine de fois par an, mais pas plus de deux fois dans la commune, car il est rarement là-bas, et moi pas davantage ! Cela dit, je suis très heureux que son écurie reparte, car il ne méritait pas ce qu’il a subi. »
Claude Delagneau parle avec autant d’enthousiasme de la FFVE : « Les véhicules d’époque, ce sont non seulement les voitures et les motos, mais aussi les utilitaires, les engins militaires, et même de plus en plus de tracteurs agricoles. Nous fédérons des personnes morales, comme les clubs et associations, et il y en a 1 125 au sein de la FFVE, qui représentent plus de 160 000 collectionneurs. Notre mission est de les défendre auprès des pouvoirs publics, et nous sommes également habilités par le Ministère des Transports à délivrer des cartes grises de collection, réservées aux véhicules de plus de trente ans d’âge. » Une mission facile dans le monde écologique d’aujourd’hui ? « Les informations données notamment par la Sécurité Routière et les centres de contrôle technique démontrent qu’un véhicule de collection effectue en moyenne 235 km par an. Donc, on ne peut pas dire que nous sommes des pollueurs, tempère Claude Delagneau. Nous sommes d’ailleurs reconnus comme patrimoine culturel depuis dix ans, et d’utilité publique depuis deux ans. La France est le pays où il y a le moins de contraintes, et où le collectionneur est donc le plus heureux ! » Ce qui est la moindre des choses dans le pays qui a inventé l’automobile et les 24 Heures du Mans…
Jean-Philippe Doret
Photo : en 1926, la Lorraine Dietrich B3-6 signe un triplé au Mans grâce à Rossignol/Bloch, Courcelles/Mongin et Stalter/Brisson.