Petite leçon d’histoire : à Sebring, tout peut arriver !
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Petite leçon d’histoire : à Sebring, tout peut arriver !

 

Photo : Nicolas COUSSEAU - ACO/Nikon

En cette année 2012, le soixantième anniversaire des 12 Heures de Sebring offre l’occasion d’en revisiter l’immense patrimoine au fil d'une série écrite par l'historien du circuit : Ken Breslauer. A quatre semaines du départ, le premier chapitre est consacré aux dénouements surprises, ceux que même un scénariste hollywoodien n’aurait même pas osé imaginer !

1966. Dan Gurney mène la course, jusqu’à ce que le moteur de sa Ford rende l’âme dans le dernier tour, à quelques centaines de mètres de l’arrivée. Il pousse alors sa voiture sur la distance restante, mais la Ford de ses équipiers Ken Miles et Lloyd Ruby le passe in extremis. Une seconde place d’autant plus triste qu’elle sera par la suite effacée du palmarès des 12 Heures de Sebring : à cette époque, pousser sa voiture n’était pas autorisé.

2011. Les 12 Heures de Sebring constituent la manche d’ouverture de l’Intercontinental Le Mans Cup. L’écurie Oreca d’Hugues de Chaunac s’offre une victoire inattendue, devant deux équipes d’usine. Pour la première fois depuis un quart de siècle, le vainqueur de la course ne s’est pas élancé depuis les deux premières lignes de la grille de départ. Ce qui ne constitue pas en soi un exploit, mais certainement une surprise pour de nombreuses personnes, qui croyaient les écuries d’usine impossible à battre.

1954. Lancia engage quatre voitures d’usine, avec une équipe des pilotes de haute volée, qui comprend notamment Juan Manuel Fangio et Alberto Ascari. On leur prédit une victoire assurée… Pourtant, douze heures de course plus tard, trois des quatre Lancia ont abandonné, et une petite OSCA MT4, appartenant à Briggs Cunningham et pilotée par Stirling Moss et Bill Lloyd, remporte la course. Gros titre dans la presse le lendemain matin : « OSCA terrasse le géant ».

1969. La victoire de la Ford GT40 de l’écurie Gulf de John Wyer est un exploit peut-être moins inattendu. Cette année-là, Ferrari et Porsche sont les incontestables favoris, et on attend plutôt la « vénérable » Ford dans les cinq premiers. Mais ce n’est pas tout à fait ainsi que ses pilotes Jacky Ickx et Jackie Oliver voient les choses... et ils s’imposent, en partie grâce à la malchance des favoris.

1970. Bien sûr, Steve McQueen et Peter Revson sont passés à 24 secondes d’un monumental exploit. Leur Porsche 908 prend la tête dans la dernière heure, mais Mario Andretti et sa Ferrari 512S effectuent une remontée fantastique pour passer Revson, dans ce qui restera sans doute comme l’édition la plus haletante de l’histoire des 12 Heures de Sebring.

1983. Sans doute le plus gros bouleversement de l’histoire de Sebring, et peut-être de l’Endurance toute entière. Une Porsche 934 de la catégorie IMSA GTO, qualifiée à une modeste quatorzième position, se retrouve en tête dans les dernières minutes, après avoir repris onze tours grâce à sa régularité et à une débâcle des prototypes de la catégorie GTP. Avec une suspension tout près de s’effondrer, Wayne Baker parvient à faire franchir la ligne d’arrivée à sa Porsche éclopée, pour ce qu’il croit être une victoire de catégorie. C’est seulement à cet instant que son chef mécanicien lui apprend qu’il a gagné AU GENERAL. Ses coéquipiers Kees Nierop et Jim Mullen n’en reviennent pas. Et lorsque la voiture est chargée dans le camion atelier, toute sa suspension s’écroule !

1984. Une Porsche 935 déjà bien ancienne, pilotée par Stefan Johansson, Hans Heyer et Mauricio de Narvaez, remporte une victoire presqu’aussi inattendue que l’année précédente, cette fois depuis la seizième place de la grille de départ ! Une fois encore, la dureté du circuit de Sebring s’est jouée des favoris.

A l’origine un aérodrome utilisé pour l’entrainement des pilotes et équipages de bombardiers B-17 pendant la Seconde Guerre Mondiale, le circuit de Sebring (5.95 km) est le plus dur au monde. Le vainqueur de la manche d’ouverture du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA devra aller y chercher sa victoire. Et peut-être que le chapitre de cette édition 2012, qui est encore à écrire, nous racontera peut-être une autre surprise…

Ken Breslauer, historien du Sebring International Raceway

Photo : SEBRING (FLORIDE, ETATS UNIS), INTERNATIONAL RACEWAY, 12 HEURES DE SEBRING, SAMEDI 19 MARS 2011. La Peugeot 908 HDi-FAP d'Oreca s'envole vers un succès aussi magnifique qu'inattendu.

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