Questions et Réponses avec André Lotterer (Porsche) !
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Questions et Réponses avec André Lotterer (Porsche) !

Fer de lance de l’offensive Audi durant sept ans, triple vainqueur des 24 Heures du Mans et Champion du Monde d’Endurance 2012, le pilote allemand est la nouvelle pièce maîtresse de l’échiquier Porsche. Rencontre.

On ne quitte pas facilement une famille comme Audi pour entrer dans une autre. Comment se déroule votre acclimatation ?

Je mentirais si je vous disais qu’il suffit d’un claquement doigt pour effacer sept merveilleuses années chez Audi, mais ça se passe du mieux possible néanmoins. Le passé est encore assez présent, mais les gens de Porsche sont attentionnés et font tout pour me faciliter la tâche. C’est le même championnat, presque le même environnement, mais il y a tout de même des choses qui demandent un temps d’adaptation. Ce qui est très positif, c’est que je me sens de plus en plus chez moi à chaque nouvel événement avec l’équipe. Je suis ravi d’être ici au Prologue où je travaille pour la première fois avec mon équipe. En essais privés, tout le monde est un peu mélangé et c’est un peu plus difficile. Rouler pour Porsche, c’est quelque chose que j’ai toujours eu en moi, alors je suis ravi !

 

Y a-t-il une manière Porsche d’appréhender les choses ?

C’est encore un peu trop tôt pour moi de répondre à cette question, même si je peux constater quelques différences intéressantes. Par exemple, en terme d’entreprise, Audi est beaucoup plus important que Porsche, mais c’est l’inverse en terme de nom !

 

Il faut combien de temps pour se sentir bien dans une nouvelle écurie ?

Tout dépend des circonstances ! Chez Audi, ça a été très vite car les résultats sont venus très vite. On a gagné Le Mans dès la deuxième année, et on est rapidement entré dans nos meubles avec Benoît (Tréluyer) et Marcel (Fässler). En plus, chez Audi, nous sommes arrivés tous les trois ensembles alors que là, je suis tout seul ! On a grandi tous les trois au même rythme et ça nous a beaucoup aidé. Ici, je suis le p’tit nouveau et c’est à moi de me positionner, de trouver mes marques.

 

Est-ce la victoire qui consomme vraiment le mariage ?  

Ça dépend des caractères mais, pour moi, oui ! Le sport auto est un monde assez cruel où seule la victoire compte. Quand on l’atteint, on se sent mieux. J’espère qu’elle va arriver le plus tôt possible.

 

Pour vous qui rouliez avec les mêmes équipiers depuis 2009, partager le volant avec deux inconnus n’est-il pas le vrai défi ?

Disons que c’est l’un des grands challenges ! C’est quelque chose qui n’est pas évident, mais il est bel et bien présent. Il faut être un trio. Il faut que l’on soit comme des frères. J’espère que ça va se passer naturellement avec Neel (Jani) et Nick (Tandy) car il faut que ce soit naturel. Si on se force, c’est mort ! Ça viendra avec le temps.

 

Etre moins proche de ses équipiers n’est-il pas plus facile d’un certain point. Les sentiments sont moins engagés…

Non, car c’est plus sympa et motivant de faire le voyage avec tes frères. La notion de partage est importante en Endurance ! Moi, savoir que j’étais entouré, savoir que je pouvais compter sur mes frères, c’était hyper important. Ben (Tréluyer), c’est vraiment mon grand frère. Vivre cette aventure à trois, ça nous a donné une énergie folle. Une force ! Nous avons réussi à mettre nos égos de côté, et quand l’un d’entre nous était dans un moins bon jour, les deux autres s’arrangeaient pour compenser. Au final, personne n’y voyait rien. C’est quelque chose qu’il est impossible de quantifier en terme de performance, mais c’est là.

 

Qu’est-ce que vous attendez de vos nouveaux équipiers ?

Qu’ils ne trichent pas ! Qu’ils viennent comme ils sont, avec leurs qualités et défauts. S’ils sont là, ce n’est pas par hasard. Ils remplissent les grands critères de base, et le reste c’est à nous de le développer ensemble.

 

L’excitation de débuter quelque chose de nouveau a-t-il déjà dissipé la nostalgie des belles heures écoulées ?

Là encore, ça dépend des situations… Des fois, j’y pense ; d’autre fois non ! C’est tout de même extraordinaire de pouvoir rouler pour Porsche au Mans. C’est mythique ! C’est comme être un pilote italien qui dispute le Grand Prix de Monza au volant d’une Ferrari !      

 

Photo: Vision Sport Agency/ACO

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