Romain Grosjean figure parmi les trois pilotes français à avoir décroché sa place en Formule 1 en 2012. En 2010, il avait disputé les 24 Heures du Mans. Retour sur cette unique participation sarthoise.

Après sept Grands Prix disputés en 2009 chez Renault en remplacement de Nelson Piquet Jr, il rejoint en 2010 les rangs du Championnat du Monde FIA GT1 au volant d’une Ford GT engagée par Matech Competition, avec qui il signe deux victoires, et participe cette même année aux 24 Heures. Il découvre alors les 13 km du circuit, les différences de vitesses entre prototypes et GT, etc. « Au Mans, je roulais pour la première fois avec des voitures qui allaient plus vite et moins vite que moi. Il faut trouver sa place, mais au bout du compte, la cohabitation se passe bien, » racontait-il dans le paddock sarthois en 2010.

Ses débuts sont prometteurs : après avoir signé le troisième temps des LM GT1 à l’issue des qualifications, la Ford GT1 qu'il partage avec Thomas Mutsch et Jonathan Hirschi occupe en course la tête de la catégorie à minuit. Elle est contrainte à l’abandon sur casse moteur à quatre heures du matin, mais ce retrait prématuré n’altère pas le plaisir de Romain Grosjean : « Après mon abandon, je ne suis pas allé me coucher et je suis resté sur le circuit pour suivre la course. Si mon emploi du temps me le permet, j’aurais très envie de revenir au volant d’un proto. Ouvert ou fermé, aucune importance, du moment qu’il va vite ! » Pour l’heure, le Franco-suisse (né à Genève, il dispose de la double nationalité) va s’attaquer en Formule 1 à un défi de taille au sein de l’équipe Lotus-Renault, face à un coéquipier nommé Kimi Räikkönen, ancien Champion du Monde revenu aux affaires ! Mais nul doute que, après avoir brillé sur un circuit aussi spécifique que celui du Mans, ça ne doit pas lui faire peur…

Jean-Philippe Doret

Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, QUALIFICATIONS, 10 JUIN 2010. Romain Grosjean (à droite) en compagnie de son coéquipier suisse Jonathan Hirschi.