
Photo : Cécile BONARDEL - ACO/Nikon
Gérard Larousse et Vic Elford, vainqueurs des 12 Heures de Sebring de l’édition 1971 sont revenus sur les lieux de leurs exploits. Quarante ans après, la passion est toujours intacte et les deux équipiers se souviennent parfaitement du circuit et des courses de l’époque.
« Les avions décollaient et atterrissaient pendant la course, nous raconte Vic Elford. Il n’y avait pas de barrières en béton, mais des bottes de paille. Lorsque nous finissions dans le bac à gravier, nous devions sortir la voiture nous-mêmes car personne ne venait nous chercher ! De plus, les voitures de sécurité n’existaient pas : on nous agitait un drapeau jaune pour nous dire de ralentir ! »
« Les conditions de sécurité n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, renchérit Gérard Larrousse. Que ce soit au niveau de la piste, mais aussi des voitures ! La Porsche 917 était délicate à dompter. A toutes les courses, il y avait des accidents graves, voire mortels. Quand on montait dans la voiture, on ne savait jamais si ça ne serait pas la dernière fois. »
Sebring représente un moment unique dans la carrière de ces deux champions. « J’ai participé trois fois aux 12 Heures : une avec une 911, une autre avec une 908 et la troisième avec la 917, l’année où nous avons gagné, explique le Français. A l’époque, les machines n’étaient pas aussi fiable qu’aujourd’hui. Notre pilotage était moins agressif car nous devions ménager la voiture si nous voulions rallier l’arrivée. Nous savions aussi que si nous touchions un adversaire, l’accident pouvait être dramatique. Seul Mario Andretti était plus agressif. »
« Sebring représente un moment important de ma carrière, ajoute l'Anglais. Je venais de remporter Daytona, donc c’était magique d’enchaîner. »
Lorsqu’on leur demande leur sentiment sur la course automobile aujourd’hui, Larrousse a une réponse brève : « On ne peut vraiment pas comparer la course de maintenant et celle de l’époque et l’on ne compare pas ce qui n’est pas comparable. » En revanche, Elford a une réponse plus tranchée : « Aujourd’hui, on veut trop formater. Pourquoi empêcher Porsche d’abandonner le Flat Six et à Ferrari de changer ses V12 ? Une Ferrari sans V12 n’est plus une Ferrari. Pourquoi essayer de mettre tout le monde sur un pied d’égalité ? Nous ne sommes pas égaux et après tout, c’est de la compétition. »
Les deux compères, restés très liés dans la vie, étaient impatients de retrouver le paddock avec l’espoir de revoir des amis de l’époque.
Propos recueillis par Cécile Bonardel
Photo : SEBRING (FLORIDE, ETATS-UNIS), 12 HEURES DE SEBRING, 18 MARS 2011. Vic Elford et Gérard Larrousse se sont retrouvés comme au temps de leur victoire en 1971.