Toyota, le long chemin de la victoire
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Toyota, le long chemin de la victoire

CENTENAIRE DES 24 HEURES – HISTOIRES DE MARQUES ⎮ Si Mazda est le premier constructeur japonais vainqueur aux 24 Heures du Mans en 1991, Toyota occupe aujourd’hui une place enviable au palmarès avec cinq victoires consécutives. L’attente a certes été longue depuis le premier engagement de Toyota en 1985, mais ce succès récent est aussi une superbe leçon de persévérance, après bien des déconvenues.

Toyota apparaît pour la première fois aux 24 Heures du Mans en 1975, avec un moteur quatre cylindres turbocompressé propulsant un châssis Sigma. Il faut attendre dix ans avant de voir la marque s’engager avec une équipe d’usine complète, et deux prototypes baptisés 85C. L’un abandonne, l’autre termine douzième, piloté par Kaoru Hoshino, Masanori Sekiya et Satoru Nakajima. Les deux derniers noms vont par la suite s’inscrire durablement dans l’histoire sarthoise : Sekiya deviendra en 1995 le premier Japonais victorieux aux 24 Heures (sur McLaren F1 GTR), tandis que Kazuki Nakajima, fils de Satoru, a signé trois victoires consécutives (2018, 2019, 2020) et deux pole positions (2014, 2018) avec Toyota.

Les années 1990 : tout près de la victoire

Au début de la décennie 1990, Toyota se rapproche peu à peu de la lutte pour la victoire. En 1992, après un long duel à distance avec la Peugeot victorieuse, Masanori Sekiya, Kenny Acheson et Pierre-Henri Raphanel signent le premier podium de la marque avec la deuxième place.

Deux ans plus tard, Toyota pointe en tête du classement horaire vingt heures durant, avant qu’Eddie Irvine, Jeff Krosnoff et Mauro Martini, solides leaders depuis le lever du jour le dimanche, ne soient victimes d’un problème de boîte de vitesses à moins de trois heures de l’arrivée. Le trio parvient tout de même à arracher la deuxième place dans les tout derniers tours.

Les 24 Heures 1998 voient l'apparition de la Toyota GT-One, dessinée par l’ingénieur français André de Cortanze, père de la Peugeot 905 victorieuse en 1992 et 93 - et adversaire numéro 1 de Toyota pendant cette période. « La GT-One a été marquante pour trois raisons : d’une nouvelle génération aérodynamique tout en étant très belle, elle incarnait une nouvelle conception de l’endurance… et elle n’a jamais gagné les 24 Heures du Mans ! », indique Pascal Vasselon, actuel Directeur technique de Toyota Gazoo Racing. En 1998, la GT-One est contrainte à l’abandon en fin de course alors que la victoire est en vue. En 1999, Martin Brundle signe à son volant la première pole position de Toyota aux 24 Heures. Mais une seule des trois GT-One engagées voit la ligne d’arrivée, avec la deuxième place de Toshio Suzuki/Keiichi Tsuchiya/Ukyo Katayama, qui signe pour la circonstance le meilleur résultat d’un équipage nippon dans la Sarthe.

2012-2022 : la résilience et la récompense

Après avoir passé les années 2000 en Formule 1 sous ses propres couleurs et en tant que motoriste, Toyota fait son retour en endurance en 2012, l’année de la renaissance du Championnat du monde de la discipline. Le premier constructeur mondial de routières hybrides est toujours à la pointe de la performance, mais la route de la victoire est semée d’embûches.

En 2014, les quatorze heures passées en tête par Alex Wurz, Kazuki Nakajima et Stéphane Sarrazin s’achèvent par un abandon sur incendie. Deux ans plus tard, Nakajima renonce à un tour du drapeau à damier alors que la victoire est en vue.

En 2018, Toyota monte enfin sur la plus haute marche du podium des 24 Heures, mettant un terme heureux à ce qui semblait être une véritable malédiction. Sébastien Buemi s’impose à quatre reprises, associé à Kazuki Nakajima (2018, 2019, 2020), Fernando Alonso (2018, 2019), Brendon Hartley (2020, 2022) et Ryo Hirakawa (2022). En 2021, le trio Mike Conway/Kamui Kobayashi/Jose Maria Lopez fait de Toyota le premier constructeur de la nouvelle ère Hypercar victorieux aux 24 Heures.

Aujourd’hui, Toyota est le quatrième constructeur à avoir signé cinq victoires consécutives après (par ordre chronologique) Ferrari, Porsche et Audi. Outre huit pole positions (1999, 2014, puis de 2017 à 2022), la marque détient depuis 2017 le record absolu du circuit grâce à Kamui Kobayashi en 3’18’’604, à près de 252 km/h de moyenne. Un éventuel sixième succès le 11 juin prochain à l’issue de l’édition du Centenaire serait le plus prestigieux de tous. Et installerait définitivement Toyota au panthéon des 24 Heures du Mans.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 1992-2022 - DE HAUT EN BAS (D.R. / ARCHIVES ACO) : En 2022, Toyota a remporté sa cinquième victoire - la quatrième avec le numéro 8, qui a également signé la huitième pole position de la marque aux 24 Heures ; propulsé par un moteur V10 atmosphérique de 3.5 litres, la TS010 a offert en 1992 son premier podium à Toyota (n°33) ; la voiture du trio japonais Suzuki/Tsuchiya/Katayama est la seule GT-One à avoir terminé les 24 Heures du Mans en 1999 (n°3) ; les deux équipages du retour de Toyota au Mans en 2012 après treize ans d'absence, avec (de gauche à droite) Sébastien Buemi, Stéphane Sarrazin, Anthony Davidson, Nicolas Lapierre, Kazuki Nakajima et Alex Wurz ; Fernando Alonso et Sébastien Buemi (et Kazuki Nakajima au volant) fêtent la première victoire de Toyota (n°8) au Mans en 2018 avec la TS050 HYBRID (n°8) ; la Toyota GR010 HYBRID (n°7) remporte en 2021 les premières 24 Heures de l'ère Hypercar.

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