Toyota TS050 HYBRID, les 24 Heures du Mans en « grand huit »
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Toyota TS050 HYBRID, les 24 Heures du Mans en « grand huit »

Au-delà d’un troisième succès consécutif, la Toyota TS050 HYBRID a tout connu aux 24 Heures du Mans : victoires bien sûr, records, mais aussi cruelles déceptions. Dans la foulée de sa dernière apparition sarthoise, retour sur une histoire mouvementée pour saluer les exploits du prototype nippon le plus victorieux de l’histoire des 24 Heures du Mans.

Alfa Romeo 8C ; Jaguar Type D ; Ford GT40 ; Matra MS670 ; Porsche 936, 956 et 919 Hybrid ; Audi R8, R10 TDI et R18 e-tron quattro… Avec la TS050 HYBRID, Toyota vient de rejoindre un club qui ne manque pas d’allure : celui des constructeurs ayant signé au moins trois victoires consécutives aux 24 Heures du Mans avec la même voiture. Avec l’Audi R18 e-tron quattro et la Porsche 919 Hybrid, la Toyota TS050 HYBRID a marqué l’apogée de l’ère hybride, avec les prototypes les plus sophistiqués vus aux 24 Heures du Mans. Elle détient deux des records sarthois majeurs : le tour le plus rapide du circuit (Kamui Kobayashi en 3'14''791 à 251,8 km/h de moyenne) et le record du tour en course (Mike Conway en 2019 en 3'17''297 à 248,6 km/h de moyenne).

On peut également associer à la TS050 HYBRID le chiffre huit… et pas seulement parce qu’il s’agit du numéro de course de ses trois victoires. Car dans l’histoire des 24 Heures du Mans et de Toyota, la TS050 HYBRID restera probablement le prototype de toutes les émotions : une sorte de « grand huit », où se rejoignent l’ivresse de la victoire et la cruauté de la défaite.

2016 : coup de tonnerre la 8 – Pour ses premières 24 Heures du Mans, la TS050 HYBRID semble filer irrésistiblement vers la victoire… jusqu’à cinq minutes du drapeau à damier. Les images sont inoubliables : la #8 de Sébastien Buemi/Anthony Davidson/Kazuki Nakajima immobilisée dans la ligne droite des stands, Nakajima soutenu à sa descente de voiture par Rob Leupen, Vice-Président de Toyota Motorsport. Deuxièmes, Mike Conway, Kamui Kobayashi et Stéphane Sarrazin (#7) sont sans voix lors des interviews d’après-course.

2017 : le 8 rescapé – Cette année-là, les deux équipages de 2016 sont rejoints par une troisième voiture confiée à Nicolas Lapierre, José Maria Lopez et Yuji Kunimoto (#9). En qualifications, un tour exceptionnel de Kamui Kobayashi (#7) offre la pole position et le nouveau record du circuit à Toyota en 3’14’’791 (251,8 km/h de moyenne). En course, la déception est une nouvelle fois au rendez-vous. Au cœur de la nuit, le constructeur japonais perd deux voitures en à peine un quart d’heure. Retardés deux heures durant par un souci sur le système hybride, Sébastien Buemi, Anthony Davidson, Kazuki Nakajima (#8) terminent huitièmes.

2018 : le 8 de la victoire ! – Toyota revient à un engagement de deux voitures et remanie ses équipages. Conway et Kobayashi sont rejoints par José Maria Lopez, tandis que Buemi et Nakajima accueillent Fernando Alonso, parti à la conquête de la Triple Couronne (Champion du Monde de Formule 1, 24 Heures du Mans et 500 miles d’Indianapolis). Pour sa vingtième tentative, Toyota touche au but avec un doublé victorieux d’Alonso/Buemi/Nakajima (vainqueurs) et Conway/Kobayashi/Lopez (deuxièmes).

2019 : la TS050 HYBRID de 7 à 8 – Après la deuxième pole position sarthoise de Kamui Kobayashi, le Japonais et ses coéquipiers Mike Conway et José Maria Lopez ne quittent pas la tête de la course… jusqu’à la dernière heure. Victime d’un problème de pneumatiques, Lopez est contraint à un arrêt impromptu qui coûte la victoire à la #7. Après ce nouveau doublé Toyota, Sébastien Buemi, une nouvelle fois vainqueur avec Alonso et Nakajima, toujours très sportif, rend un hommage amical à ses compagnons d’écurie malchanceux après l’arrivée.

2020 : triple 8 pour Buemi et Nakajima. Kamui Kobayashi confirme son emprise sur l’art des qualifications en signant la première Hyperpole. Une nouvelle fois, le recordman du circuit des 24 Heures et ses coéquipiers dominent les débats mais un problème de turbocompresseur lui coûte une demi-heure au stand. Eux-mêmes victimes d’un problème de freins en début de course, Buemi et Nakajima célèbrent leur troisième victoire consécutive en duo, cette fois partagée avec le Néo-Zélandais Brendon Hartley. La TS050 HYBRID #7 termine sur la troisième marche du podium. En conférence de presse, Mike Conway affirme déjà sa volonté de revenir l’année prochaine pour décrocher enfin cette victoire qui fuit le trio de la #7 depuis deux ans. Et l’histoire de Toyota au Mans a largement démontré que le succès était aussi question de persévérance…

Post scriptum : un message d’Akio Toyota, Président de Toyota Motorsport : « J’avais promis à l’équipe du Championnat du Monde d’Endurance FIA d’être là pour le podium cette année, mais je n’ai pu tenir cette promesse. Mais dans mon cœur, j’étais avec eux sur le podium, au Mans comme en Turquie (Toyota s’est également imposé hier en Turquie en Championnat du Monde des Rallyes, ndlr). C’est notre troisième victoire d’affilée au Mans. Mais le succès n’a pas été facile pour la #8, avec des soucis de refroidissement des freins. Je suis navré pour Mike, Kamui et José, l’équipage de la #7. Mais nous continuerons à nous battre pour construire des voitures toujours meilleures, avec lesquelles nos pilotes puissent être à l’aise et confiants pour les mener à la victoire. Merci pour votre soutien toujours fidèle. »

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS. En haut, la TS050 HYBRID au pied du podium en 2020. Au centre : le premier drapeau à damier de la victoire en 2018 pour la #8 et la #7. En bas : la remontée des stands après la victoire de 2019.

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