Photo : - Michelin

Depuis sa création, le circuit du Mans fait figure de laboratoire technologique. Hier, on y étrennait les freins à disques (1953) ou les phares à iode (1974), demain ce sera au tour des moteurs hybrides. Aujourd’hui, c’est un pneumatique qui bénéficie de ce banc d'essai sarthois incomparable.

Les 24 Heures du Mans exigent du pneu des qualités de longévité et de constance. Les concurrents cherchent à réduire au maximum les arrêts aux stands, puisqu’il est interdit de remplacer les roues quand les mécaniciens ravitaillent en carburant.

Cette année, l'Audi R15 victorieuse a battu le record de distance avec 5 410 km. Pour cela, elle n’a usé que onze trains de pneus, chacun ayant accompli près de 500 km en moyenne. En 2009, les vainqueurs (Peugeot 908) en avaient consommé trois de plus pour couvrir 200 km de moins.

Son savoir-faire, Michelin le met aujourd’hui au profit d’un pneu de série, le Pilot Super Sport, qui fait appel à deux technologies développées aux 24 Heures du Mans :

- La bande de roulement dite ''Bi-Compound'' qui consiste à répartir deux gommes différentes entre les parties droite et gauche de la dite bande de roulement. Côté extérieur, un élastomère inédit renforcé en noir de carbone, assure une endurance extrême dans les virages serrés.

- Le ''Variable Contact Patch 2.0'' permet quant à lui de répartir les températures de manière homogène. En virage, la forme de l’aire de contact change, mais la surface de gomme en liaison avec le sol reste constante.

Soixante ans après avoir mis le pneu radial à l’épreuve des 24 Heures du Mans, Michelin tentera encore de repousser les limites de résistance de ses gommes en juin prochain. L’objectif ultime de la firme auvergnate est de disputer l’épreuve avec un seul et unique train de pneumatiques !

Julien Hergault

Photo : SILVERSTONE (Angleterre), 12 SEPTEMBRE 2010. Les équipementiers pneumatiques cherchent à réduire les changements de gommes (ici dans le cas d'une Peugeot 908) en concevant des enveloppes toujours plus endurantes.