Vente RM Sotheby’s, un autre plateau prestigieux pour le Centenaire
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Vente RM Sotheby’s, un autre plateau prestigieux pour le Centenaire

Pour cette édition déjà entrée dans les annales avant même d’être disputée, histoire, actualité et avenir se croisent une semaine durant : défilé d’Hypercars au Pesage, exposition exceptionnelle, présentation de nouveautés et aussi une vente qui se déroulera le vendredi 9 juin.

La maison britannique mettra aux enchères 24 lots, dont une vingtaine de voitures ayant disputé les 24 Heures du Mans de 1932 à 2010. Son catalogue propose un vaste éventail historique, susceptible d’intéresser de nombreux profils d’acheteurs : connaisseurs de Ferrari, amateurs de prototypes affûtés des années 1980 et 90, de belles anciennes des années 1930, de petites sportives françaises… voire de l’histoire des 24 Heures dans son ensemble.

Voici un florilège de quelques lots choisis en fonction de facteurs justifiant leur cote : rareté, palmarès, personnalité des pilotes (notamment pour ce qui concerne les anciens vainqueurs), performances...

Ferrari en trois époques

Pour commencer, honneur à un mythe : Ferrari, qui fait en 2023 son retour officiel en catégorie reine après un demi-siècle d’absence. La plus ancienne est une 121 LM, un modèle assez rare qui n'a disputé qu'une fois les 24 Heures : l’exemplaire en vente est l’un des trois engagés en 1955 (n°5, photo du haut). Il était piloté par le Français Maurice Trintignant, vainqueur l’année précédente également sur Ferrari, et l’Américain Harry Schell.

En 1963, Ferrari est au cœur de son cycle de six victoires consécutives (1960-1965) et offre une nouvelle déclinaison de son mythique matricule 250. En vue de devenir la voiture ouvreuse de cette 31e édition des 24 Heures du Mans, cette 250 GTE (photo ci-dessus) est confiée au carrossier Henri Chapron, spécialiste notamment des voitures présidentielles françaises. On lui ajoute entre autres un drapeau et des phares supplémentaires, qu’elle arbore en Sarthe les 15 et 16 juin 1963. À l’arrivée, Ferrari occupe les six premières places.

Au début des années 1970, la 365 GTB/4, dite Daytona, est l’incontestable héritière de la génération des 250. L’exemplaire proposé à la vente a été préparé par North American Racing Team (NART), qui l’engage aux 24 Heures 1971 (n°58, photo ci-dessus). Il termine cinquième du classement général aux mains de Bob Grossman et Luigi Chinetti Junior, fils du fondateur de NART.

Deux légendes des années 1930

Les deux voitures les plus anciennes de cette vente s’inscrivent dans la période de l’entre-deux-guerres. La bien nommée Aston Martin Le Mans (n°21, photo ci-dessus) est la doyenne de cette vente. Née en 1932, elle dispute cette même année les 24 Heures du Mans. Cet exemplaire termine septième, piloté par Pat Driscoll et Augustus Bertelli. Homme d’affaires, ingénieur et pilote, à la fois, ce dernier a grandement contribué à la réputation sportive de la marque, dont il a aussi été l'un des dirigeants avant le second conflit mondial.

La Delahaye 135 S incarne une période faste pour les constructeurs français. Après avoir terminé deuxième et troisième en 1937 derrière Bugatti, la marque signe un doublé l’année suivante, avec les vainqueurs Eugène Chaboud/Jean Trémoulet et leurs dauphins Gaston Serraud/Yves Giraud-Cabantous, dont la voiture sera mise aux enchères le vendredi 9 juin (n°14, photo ci-dessus).

Alpine A210, une lignée victorieuse

Trois décennies plus tard, la A210 forge la légende d’Alpine aux 24 Heures du Mans. Apparue en 1966 pour succéder à la M63, la A210 doit à la routière A110 sa conception légère à base de fibre de verre, avec comme signe distinctif les longues dérives aérodynamiques de sa partie arrière. L’exemplaire proposé à la vente remporte deux victoires de catégorie consécutives en 1967 (Henri Grandsire/José Rosinski) et 68 (Jean-Claude Andruet/Jean-Pierre Nicolas).

Viper et Saleen, deux américaines entre deux siècles

Cette vente raconte aussi deux histoires franco-américaines, avec en piste deux GT emblématiques de la fin des années 1990 et du début des années 2000.

En 1996 débute une association fructueuse entre la structure française Oreca et Chrysler, pour l’exploitation en course de sa routière sportive Viper. En 1997, après avoir débuté aux 24 Heures de Daytona, cet exemplaire dispute sa deuxième course au Mans (n°63, photo ci-dessus), avec au volant Justin Bell, John Morton et Pierre Yver. Le trio termine quatorzième et seul équipage Viper officiel à l’arrivée.

Quatre ans plus tard apparaît une autre Américaine à hautes performances. Après s’être fait connaître en tant que préparateur de Ford Mustang, Steve Saleen lance en 2000 la S7, rapidement suivie d'une version compétition baptisée S7-R. L’exemplaire proposé ici (n°50, photo ci-dessus) est aligné par l’écurie française Larbre Compétition en Le Mans Series (prédécesseur de l’actuelle European Le Mans Series) en 2009 et 2010. Cette dernière année, après quelques améliorations effectuées par Oreca, Roland Bervillé, Julien Canal et Gabriele Gardel remportent leur catégorie aux 24 Heures du Mans.

Cinq voitures pour l’histoire du Groupe C

Cette vente présente également un superbe condensé de l’ère des prototypes de la réglementation Groupe C. Celle-ci a rythmé les années 1980 et est encore aujourd’hui très appréciée des passionnés d’endurance.

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Porsche a régné sur cette période, avec six victoires consécutives de 1982 à 1987. La 962 C (n°2) proposée à la vente a signé la pole position de l’édition 1986 aux mains de Jochen Mass. La Lancia LC2 (n°4) réussit une performance analogue en 1984, tandis que la R90 CK (n°23) fait en 1990 de Nissan le premier constructeur japonais à réussir cette performance aux 24 Heures du Mans, avec au volant le Britannique Mark Blundell.

Deuxième adversaire déclaré de Porsche pendant les années 1980 après Lancia, Jaguar est représenté par l’une des trois XJR-12 (n°88) alignée lors de l’édition 1991, avec à l’arrivée la quatrième place de Martin Brundle, John Nielsen et Andy Wallace. Le fait qu'elle ait été pilotée par un équipage composé de trois anciens vainqueurs contribue à sa cote.

Concluons ce tour d’horizon avec l’unique pilote constructeur vainqueur des 24 Heures, le Manceau Jean Rondeau, et la M482, son dernier prototype en piste 1983. Engagé en partenariat avec le réseau français des concessionnaires Ford et frappé du très symbolique numéro 24, l’exemplaire proposé à la vente était piloté par Henri Pescarolo et Thierry Boutsen. Le duo franco-belge est contraint à l’abandon, tout comme les deux autres M482 au départ.

PHOTOS : D.R. / RM SOTHEBY'S

 

 

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