24 Heures du Mans 2011 : les grandes tendances
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24 Heures du Mans 2011 : les grandes tendances

 

Photo : Jean-René ROGER - ACO/Nikon

 

Le Mans est connu pour ses duels. A travers l’histoire de la course, depuis 1923, les confrontations directes entre deux écuries en lice pour la victoire au classement général ont toujours permis de vivre des éditions d’une intensité époustouflante. Il devrait en être de même – et plus encore ! - en 2011.

Au-delà du duel !
Depuis 2007, Peugeot a relevé le gant face à Audi. Le constructeur aux anneaux, alors six fois victorieux entre 2000 et 2006, tout juste battu par sa société soeur Bentley en 2003 (ces marques sont membres du même groupe automobile, VAG), voyait se dresser un adversaire majeur sur son chemin, les deux entreprises alignant des LM P1 propulsées par des moteurs Diesel. Deux éditions de rodage et une victoire après (2009), Peugeot avait atteint son premier objectif. En 2010, en voulant établir sa domination sur la durée, la marque au Lion trébuchait, Audi s’offrant un neuvième succès, assorti d’un implacable triplé. Cette fois-ci, en alignant chacun trois nouveaux modèles, la compétition entre ces adversaires va prendre une tournure d’autant plus passionnante qu’un troisième larron est bien décidé à s’immiscer dans la lutte. En engageant deux nouvelles LM P1, entièrement conçues en interne, Aston Martin s’offre les moyens de renouer avec la victoire finale, lauriers qui lui échappent depuis 1959, et ce avec un moteur essence. La qualité du travail des techniciens britanniques alliée aux ajustements réglementaires conçus de manière à égaliser les
performances entre les différents types de motorisation devraient permettre à ces prototypes ouverts, et non couverts à l’inverse de Peugeot et Audi, de se confronter directement aux voitures à motorisation Diesel. Enfin, l’expérimentée équipe Oreca, qui a conservé la confiance placée en elle par Peugeot pourrait très bien départager cette triplette en engageant une 908 HDi FAP de 2010.

Des outsiders de talent
Les exemples ne manquent pas dans l’histoire des sports mécaniques : lorsque les favoris, engageant des nouvelles voitures, faillissent par manque de fiabilité inhérente à la jeunesse des véhicules, ce sont les outsiders qui raflent la mise. Et ceux qui se présentent cette année ont de solides arguments à faire valoir. En la matière, le retour semi-officiel des constructeurs japonais en tant que motoriste ou soutien direct d’écurie permettra d’élever le niveau des débats. C’est ainsi que l’écurie Rebellion alignera deux châssis Lola équipés des moteurs Toyota et que l’équipe l’américaine Highcroft Racing amplifie encore sa collaboration avec Honda Performance Development. Voilà deux ans, une voiture estampillée Acura (marque appartenant à Honda) subtilisa la pole position au nez et à la barbe de Peugeot et Audi aux 12 Heures de Sebring. Avec un pilote d’expérience (David Brabham, ancien vainqueur des 24 Heures du Mans), une grande connaissance de la discipline, un moteur au brio certain, cette écurie s’annonce redoutable. En plus de l’implication de Nissan en LM P2, au côté de Signatech Nissan, ces engagements démontrent l’intérêt retrouvé des géants japonais pour les épreuves d’endurance.

Le retour de Pescarolo
Le Mans a du mal à s’imaginer sans Pescarolo et Pescarolo ne peut vivre sans Le Mans. Le retour officiel de l’écurie du quadruple vainqueur est l’une des meilleures nouvelles tirées de la liste des engagées. Pescarolo Team, nouvelle appellation de la structure d’Henri Pescarolo, engagera directement un prototype dans la catégorie reine, le LM P1, voiture propulsée par un moteur essence Judd. Depuis 1996, à l’exception notable de 2009, cette équipe a toujours évolué aux avant-postes que ce soit avec des châssis Courage que les siens propres ou une 908 HDi FAP Peugeot. Cette année est certes de transition, avec cette renaissance qui passionne tous les fans des 24 Heures, mais cette équipe, qui aura sur la piste Emmanuel Collard et Christophe Tinseau pour fers de lance, allie talent et expérience. Alors…

Huit constructeurs présents
Grâce à ses catégories LM P1 et GTE Pro, le règlement des 24 Heures permet aux plus grands constructeurs automobiles de trouver le parfait accord avec leurs velléités sportives et commerciales. Ainsi Audi et Peugeot privilégient directement la catégorie des prototypes alors que BMW, Corvette, Ferrari, Lotus et Porsche s’engagent en GT. Aston Martin va plus loin encore avec deux prototypes essence LM P1, baptisés AMR-One et deux Vantage en GTE, labellisés usine. Au total ce sont huit constructeurs qui ont fait confiance à l’ACO.

Avalanche de voitures neuves
56 voitures prendront le 11 juin 2011 à 15 h 00 le départ de la 79e édition des 24 Heures du Mans. Si aucune défection ne se fait jour d’ici à cette date (les écuries obligées de renoncer étant remplacées par des suppléantes), il y aura 25 voitures totalement nouvelles sur la grille de départ (près de 50 % du plateau !), 18 profondément modifiées (soit avec l’adjonction d’un nouveau moteur, soit par le biais d’une adaptation du châssis au nouveau règlement) et 13 seulement (deux LM P1 et les 11 GTE Am), répondant à la précédente réglementation mais encore autorisées à courir cette année.

Lotus is back
L’emblématique constructeur de voitures de sport britannique qui fit les beaux jours des 24 Heures du Mans dans les années 50 et 60 avec les créations inspirées de son génial ingénieur-patron, Colin Chapman, est officiellement de retour. Cette société aligne directement deux toutes nouvelles Evora en catégorie GTE Pro venant se mêler à la rude bagarre qui se profile entre BMW, Corvette, Ferrari, Porsche, Aston Martin et Ford Doran.

L’Hybride en LM P1
L’équipe Hope Racing est inscrite en LM P1 avec un prototype particulièrement révolutionnaire. Il s’agit d’un châssis développé par Oreca et motorisé par un système hybride. Cette innovation est une nouvelle déclinaison hybride totalement mécanique, et non électrique, de restitution de l’énergie accumulée lors des freinages. A noter que l’engagement dit du ‘’56e stand’’ (inscription retenue d’une voiture expérimentale hors règlement et hors classement réservée à une voiture faisant l’objet d’un projet technologiquement innovant tout en conservant les valeurs de sécurité, de fiabilité et de performance) n’aura pas lieu cette année. Des contacts ont été menés avec plusieurs constructeurs travaillant sur de tels véhicules mais ces projets étaient insuffisamment aboutis pour l’édition 2011. Ce 56e stand sera donc occupé par une voiture normalement engagée.

LM P2 Un plateau renouvelé
Avec onze prototypes retenus en catégorie LM P2, ce plateau a d’autant plus fière allure qu’il est constitué de sept voitures répondant intégralement au règlement 2011 en terme de plafond budgétaire (*). De plus la qualité des écuries engagées (Oak, Strakka, Oreca, Signatech Nissan, Level 5…) augure d’une bataille somptueuse avec des motorisations variées et des pilotes de talents. Aux moteurs Judd BMW déjà connus viennent s’opposer frontalement des blocs développés par les géants japonais que sont Nissan et Honda. Avec des garçons de la trempe de Tiago Monteiro, Scott Tucker ou Soheil Ayari, ... aux volants, la lutte promet d’être intense.

GTE comme ‘’Grand Tourisme Endurance’’
Entrevu depuis quelques années, le renouveau du GT se confirme totalement en cette édition 2011 avec désormais une seule catégorie de voitures les GTE dont le règlement s’inspire de celui des anciennes GT2. Et les constructeurs apprécient car ils s’impliquent officiellement : BMW, Ferrari, Corvette, Porsche, Aston Martin et Lotus. En GTE Pro (aucune restriction sur le modèle de voiture ou les pilotes), dix sept GT sont engagées soit avec de nouvelles voitures très attendues, à l’image de la Ferrari 458 Italia ou de la Lotus Evora, les autres étant des évolutions particulièrement travaillées des machines alignées en 2010 à l’image de la BMW M3, la Chevrolet Corvette C6 ZR1 ou encore la Porsche 911 RSR. Le niveau de la compétition pour la victoire devrait être d’une intensité jamais vue par le passé. En GTE Am (un seul pilote professionnel est accepté dans l’équipage. Le modèle de la voiture engagée doit avoir au minimum un an d’existence), sept voitures ont été retenues dont nombre s’alignent aussi en ILMC gage du sérieux des candidatures.

Photo : PARIS, MAISON DE LA RADIO, 9 FEVRIER 2011._ Tom Kristensen (Audi) et Sébastien Bourdais (Peugeot) s'affronteront en piste cette saison pour le gain du prestigieux Trophée des 24 Heures du Mans.

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