Photo : Hervé GUYOMARD / ACO
Ultime vacation depuis la salle d’embarquement de l’aéroport de Narita, nez à nez avec l’A380 qui va nous ramener dans l’hexagone. La journée d’hier, dimanche, jour de course fût, en tous points, parfaite. Beau temps pour le pit-walk du matin ou une foule considérable mais disciplinée a arpenté en famille cette voie des stands tant espérée. Les japonais ont parfaitement intégré la nécessité de créer la dimension familiale des évènements, en favorisant la venue et l’intérêt des enfants, les mamans suivent, les produits dérivés des boutiques et les sandwicheries leur en sont reconnaissants. En Europe, seul Renault avec ses World Series a développé le contexte (à la gratuité près). Autre « bonne pioche » des japonais, l’impact des racing queens à ne pas confondre avec les grid girls, ni podium girls, encore moins pom pom girls ou drag queens. Au Japon ces demoiselles exercent à temps plein ce job de mannequins publicitaires, les annonceurs ayant bien compris l’impact des milliers de photos prises de ces belles plantes portant leurs couleurs, aussitôt relayées d’une façon exponentielle par les réseaux sociaux. Pour cela, ces jeunes femmes vêtus de façon parfois outrancière, bottées de cuissardes en skaî, avec la minijupe à l’identique et à la poitrine avantageuse n’hésitent pas à prendre des poses lascives, suggestives, à tout le moins excessives. Qu’importe, se tenant en léger retrait des pilotes qu’elles abritent de leurs ombrelles ou parapluies publicitaires, certaines, sont parait-il, plus connues au Japon que le pilote qu’elles cornaquent. Après le pit-walk, la grille de départ où l’on se croirait aux 24 Heures, il est vrai qu’au pays des grands constructeurs d’appareils de photos et caméras, chacun rivalise avec le zoom le plus imposant et le ballet des mécaniciens est parfaitement réglé comme cérémonial habituel. Sur la ligne de départ, une troupe exotique de tambours traditionnels ponctue le décompte officiel tandis qu’un groupe folklorique en kimonos exécute des danses anciennes, ce ne sont pas les « claudettes » tant s’en faut mais pour la tradition, ne faut-il pas l’expérience de l’âge ?
Tout s’est bien passé pour ce retour des courses sous le label Le Mans au Japon, 17 000 spectateurs, c’est plus qu’honorable selon les dirigeants du circuit qui emploie 60 permanents. Les protos LMP2 ont gagné, l’honneur est donc sauf, même si les GT300 japonaises ont légèrement dominé les GTE et GTC de l’Asian Le Mans Series grâce à des pneus plus performants, des brides plus favorables et même un KERS pour certaines (les Mac Laren qui évoluaient dans les deux catégories n’étaient séparées que par 4/10èmes). Dernier diner campagnard au restaurant du Chien Chaud, en français sur l’enseigne, lui-même faisant face au Cool Dog Restaurant, tout un programme. Dans le hall d’entrée, un panneau émouvant, hommage photographique de la part des clients à leurs animaux de compagnie disparus. Au box-office des plus regrettés, les teckels, par quelle « kolossale » aventure, ce que les quolibets habituels appellent « saucisson à pattes » ou familièrement « petits boudins », d’origine germanique (daschund), ont-ils atterris au Japon, mystère. A deux pas d’ici, un « resort » spécial chiens propose une piscine de 25 mètre avec des joujoux flottants qui leur sont jetés pour rapporter « la baballe », au dehors pelouses manucurées et buis sculptés attendent d’être arrosés ; une vraie vie de chien en somme,, à 150 euros la journée.
Cinq heures du mat, le bus nous attend pour l’ultime livraison à l’aéroport, en passant par Ginza, artère commerçante de Tokyo; dans trois semaines ce sera la Chine dont les nuits sont, parait-il câlines, voire d’amour, alors patientons. Sayonara le Japon, à l’an prochain.