Pour consommer si peu, pas de secrets, mais des trésors d’ingéniosité, en appliquant des principes : ceux de la physique, de la chimie et de la mécanique.
Sur un circuit, le plus dur ce sont les virages confie Gilles Vanier, chargé de l’organisation, « Du collège aux grandes écoles, tout le monde peut développer sa voiture, mais au-delà du mode de propulsion choisi qui détermine le budget, il ne faut pas négliger les liaisons au sol, freins, roulements, éléments de direction, et visibilité du pilote, car il ya vraiment un part importante de pilotage pour optimiser sa consommation. Ce n’est pas une course mais une compétition et lorsque nous contrôlons la quantité d’énergie consommée pour les meilleurs il nous faut peser au centième de gramme près et démonter une partie de la voiture, car une bulle d’air peut s’être intercalée entre le carburant et fausser la mesure. »
Bardées d’un nombre impressionnant de capteurs qui garantissent aussi la sécurité du pilote, chaque voiture collecte des données qu’une société suisse se charge d’interpréter. En piste, les pilotes lancent le moteur à combustion interne à bon escient pour maintenir leur vitesse moyenne à hauteur de 25 km/h sur un tour. Avec leurs coefficients de pénétration dans l’air abaissés au strict minimum, les prototypes profitent de leur inertie pour avaler la ligne droite. Le moteur se tait rapidement et la voiture avance sur son seul élan jusqu’au prochain virage d’où elle s’extirpera d’un coup d’accélérateur, le moteur n’est allumé que lorsque cela s’avère nécessaire comme sur certains véhicules du commerce équipés des systèmes « start and stop ».
Guy Divet, professeur du Lycée Marcel Callo de Redon qui a participé à toutes les éditions de l’Eco Marathon Shell est l’une des équipes de pointe de l’Eco Marathon Shell derrière la Lycée La Joliverie de Nantes, avec qui il partage le choix du Gaz Naturel Compressé comme carburant de son prototype utilisant un moteur à combustion interne. Il détaille volontiers les évolutions de challenge :
« Nous avons commencé avec des moteurs de solex préparés à 2 temps, puis des moteurs Honda 4 temps, avant de passer à des moteurs de notre conception. L’injection a évolué mais aussi les pneus, l’arrivée de Michelin et de pneus spécifiques fait gagner près de 20 % en distance parcourue. Aujourd’hui c’est le Gaz Naturel Compressé qui offre le meilleur taux d’énergie, d’efficience et de propreté et nous nous battons avec les meilleurs comme le Lycée « La Joliverie » qui a aussi choisi cette catégorie et fait figure de favori. Ils ne sont pas présent au Mans car ils ont une autre compétition prochainement mais nous les retrouverons à Londres fin juin »
Les brèves du Challenge Eco Marathon Shell Le Mans :
Polytech Nantes et son Polyjoule, un Urban Concept utilisant une pile à combustible alimentée par de l’hydrogène détient le record du monde actuel et a rejoint dimanche les autres concurrents venus affiner leur préparation en vue de Londres.
Après les étudiants français qui sont majoritaires, les étudiants polonais sont aussi présent en force avec les trois véhicules de l'Université Technologie que Varsovie (deux prototypes utilisant un moteur à combustion interne dont à l’éthanol et le second à l’essence et un Urban Concept à essence) l'Université de Gdansk ( Urban concept électrique) celle de Lublin ( Prototype Electrique) et enfin celle de Lodz ( Prototype à essence) , ,
L’Ecole Nationale des Arts et Métiers (ENSAM) d’Angers est engagée en catégorie Prototypes à batteries électriques.
Les Hollandais de l’Univeristé de Technologie de Delt sont les seuls représentants de l’hydrogène au Mans dans la catégorie Prototype.
Parmi les favoris dans la classe Urban Concept, on trouve le Lycée Louis Delage de Cognac et l’Université Paul Sabatier de Toulouse ayant respectivement l’essence et l’éthanol comme énergie.
M. LAFFEAS/ACO
Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT INTERNATIONAL DE KARTING, SAMEDI 14 MAI 2016. Les voitures de l'Eco Marathon Shell ont investi la piste CIK pour deux jours. De gauche à droite en partant du haut :
L'Urban Concept du Lycée Louis Delage de Cognac , vainqueur en 2015 avec 513,13 km/l ici au contrôle technique. Les étudiants de l'équipe espagnole du Campus d'Alcoy et leur prototype à l'éthanol. Guy Divet et Olivier Burban à droite de leur étudiant Aurélien qui pilote le prototype au Gaz Naturel de l'équipe du Lycée Marcel Callo. L'Urban Concept des étudiants de l'Université Paul Sabatier et INSA de Toulouse à des faux airs de sport-prototype des années 1970.