Qu’est ce qui vous a poussé à passer du cyclisme sur piste au sport automobile ?
« J’ai toujours été un fan de sport automobile et toujours regardé les courses à la télévision. De plus, je possède une voiture que je pilote sur le circuit d’Oulton Park lors de certains rassemblements. Tous les ans, lorsque la saison de cyclisme touchait à sa fin, je passais du temps à conduire. J’ai toujours apprécié le pilotage, mais je n’avais jamais pensé faire du sport automobile. Puis Nissan m’a proposé de disputer le British GT et l’European Le Mans Series en 2015. L’opportunité était trop belle pour refuser. »

Comment s’est passé votre apprentissage à bord d’une LM P3 ?
« La LM P3 est une superbe voiture qui permet d’accéder au monde de l’endurance. Avec elle, on peut apprendre ce qu’est l’aérodynamisme et les appuis par rapport à une GT. Cependant, la transition n’a pas été si importante, l’écart n’étant pas si grand entre ces deux types d’autos, en tout cas moins qu’entre une GT et une LM P2. Dans cette auto, on s’amuse bien, elle est agréable à conduire. De plus, vous avez vraiment l’impression de piloter car il n’y a ni ABS ni d’antipatinage. »

On pourrait presque qualifier votre première année de « coup de maître » puisque vous êtes devenu champion LM P3 avec Team LNT !
« Oui, tout à fait ! Je suis ravi de ce titre. Je dois avouer que c’est un peu une surprise, je ne m’attendais pas à gagner dès la première saison. Je ne savais pas comment j’allais me comporter en course ayant simplement disputé quelques courses auparavant, mais ce titre est juste incroyable. »

Le monde des sports mécaniques est-il éloigné, ou au contraire proche, de celui du cyclisme sur piste ?
« Il y a quelques similarités comme le côté mental qui rentre en ligne de compte. Cela inclut la concentration, la capacité à se focaliser sur un point donné, éviter la moindre distraction. Tout ceci est proche du cyclisme sur piste. Les principales différences sont les qualités requises. Il faut être capable d'anticiper, de réagir avant que quelque chose ne se produise même si, là aussi, ces qualités aident au niveau du vélo. »

Ces deux mondes sont-ils aussi professionnels ?
« Les gens qui réussissent dans n’importe quel type de secteur économique ou dans le sport ont des points communs au niveau de leur façon de penser, réfléchir et d’agir. En sport automobile, les gens qui sont disciplinés et qui travaillent dans un vrai esprit d’équipe sont ceux qui connaissent le plus de succès. En cyclisme, nous avons une super équipe derrière nous et tout le monde pousse pour obtenir le meilleur de soi. C’est la même chose en sport auto. »

En 2015, vous avez donc décroché le titre pilote en European Le Mans Series. Que ferez-vous en 2016 ?
« J’espère disputer l’European Le Mans Series en LM P2 cette année, avec les 24 Heures du Mans comme objectif. Ce serait le scénario rêvé. Rien n’est encore finalisé, mais j’espère que tout va se mettre en place. Je ne sais pas encore dans quelle voiture je serai mais ce qui est certain, c’est qu’elle sera motorisée par Nissan. »

Comme vous l’avez précisé, votre but ultime est de participer aux 24 Heures du Mans…
« Pour moi, faire les 24 Heures du Mans est la chance de disputer une course au plus haut niveau. C’est la même chose que de participer à Wimbledon pour un joueur de tennis ou à la Coupe du Monde pour un footballeur. Cela serait incroyable d’avoir le privilège de courir les 24 Heures du Mans pour moi et surtout de partager la même piste que les meilleurs pilotes, ainsi que les meilleures voitures du monde. De plus, il y a le coté historique du Mans qui me fascine, ainsi que toute l’émulation autour de cette course.»

David Bristol / ACO (merci à Laurent Cartalade)

Photo : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, SAMEDI 31 MAI 2015, JOURNEE TEST. Après avoir disputé la Journée Test en 2015, Chris Hoy espére bien être au départ des 24 Heures du Mans 2016 !