Cockpit ouvert ou fermé ? Cinq pilotes témoignent
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Cockpit ouvert ou fermé ? Cinq pilotes témoignent

Cockpit ouvert ou fermé ? Cinq pilotes qui témoignent

Si la configuration des prototypes ouverts ou fermés est l’un des très nombreux défis techniques des 24 Heures du Mans, le fait de rouler avec un toit au-dessus de la tête met aussi à l’épreuve les capacités de concentration et d’adaptation des pilotes.

Si l’on n’est pas spécialiste des courses d’endurance, courir au Mans peut bouleverser pas mal d’habitudes : imaginez par exemple un pilote de monoplace qui se retrouve au volant d’une GT, sur un circuit à la longueur inhabituelle (treize kilomètres) où il va en outre rouler de nuit… Romain Grosjean, Bruno Senna, Tom Kristensen, Mario Andretti et Nicolas Prost livrent leurs réflexions sur la question des voitures à cockpit ouvert ou fermé.

Romain Grosjean - Pilote Lotus en Formule 1, il a disputé les 24 Heures du Mans 2010 au volant d’une Ford GT : « Au début, c’est assez déroutant. Il fait plus chaud, on a les montants du pare-brise dans le champ de vision, on ne voit pas les roues avant... Si mon emploi du temps me le permet, j’aurais très envie de revenir au volant d’un prototype. Ouvert ou fermé, ça n’a aucune importance, du moment qu’il va vite ! »
Bruno Senna - Après les 24 Heures en 2009 sur un prototype Oreca, il reviendra en Sarthe en 2013 comme pilote d’usine Aston Martin en LM GTE Pro, après 46 Grands Prix en Formule 1 : « Le pilotage d’un proto ouvert me paraît a priori plus facile, si on peut dire, même si la philosophie de la compétition entre la monoplace et les prototypes est bien sûr très différente. Mais pour moi, un pilote doit être capable de conduire n’importe quel type de voiture, même si on se spécialise à un moment ou à un autre. »
Tom Kristensen - Recordman des victoires au Mans avec huit succès, dont sept acquis ou volant d’un prototype ouvert : « Dans une voiture fermée, la température intérieure est plus élevée, il faut être plus vigilant dans certains virages, et anticiper un peu plus les choses. Mais d’un autre côté, la tête est beaucoup plus stable. Cela dit, chez Audi, nous avons tout de même démontré qu’on peut encore gagner au Mans avec un prototype ouvert ! »
Mario Andretti - Champion du Monde F1 en 1978, vainqueur des 500 miles de Daytona en 1967 et d’Indianapolis en 1969, neuf participations au Mans, étalées de 1966 à 2000. Il a conquis ses deux meilleurs résultats sarthois au volant d’un prototype ouvert (2e en 1995 sur Courage) et fermé (3e en 1983 sur Porsche 956) : « La Porsche 956, et aussi la 962, sont les meilleures voitures que j’aie jamais pilotées au Mans. J’ai aussi beaucoup apprécié la Courage en 1995, une voiture vraiment bien équilibrée, et très agréable à conduire. D’une manière générale, je préfère les prototypes ouverts, car on a une meilleure visibilité, même quand il pleut. Mais, je n’ai pas de problème particulier avec les protos fermés… en définitive, ouvert ou fermé, ça n’a guère d’importance à partir du moment où on mène la course ! »
Nicolas Prost - Pilote Rebellion Racing, il n’a connu que des voitures fermées au Mans : la Saleen S7-R en GT, puis le coupé Lola en prototypes : « Je ne me pose pas ce genre de question. Il s’agit avant tout d’être dans la voiture la plus performante. Il est peut-être plus facile de piloter un prototype ouvert parce qu’on a une meilleure visibilité, mais si le proto fermé est le plus rapide, il vaut mieux être à son volant ! 

L’édition du 90e anniversaire des 24 Heures du Mans aura lieu les 22 et 23 juin.

Jean-Philippe Doret – ACO

Photo : CIRCUIT DES 24 HEURES (LE MANS, SARTHE), 24 HEURES DU MANS, 14 & 15 JUIN 2003. Pour Tom Kristensen, la Bentley EXP Speed 8 de sa cinquième victoire au Mans est une sorte d'exception : c'est le seul prototype fermé qu'il ait mené à la victoire, associé cette année-là à Dindo Capello et Guy Smith.

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