Pour les gens qui vous connaissent moins, pouvez-vous retracer votre parcours ?
« J’ai commencé par faire de la Scirocco Cup en Allemagne, un championnat organisé par Volkswagen pour détecter de jeunes pilotes. Les voitures étaient des tractions, ce qui n’est pas vraiment ma « tasse de thé », je dois bien avouer, car elles sous-virent beaucoup. Ensuite, j’ai fait de la Mitjet 2 litres avec Yvan Muller Racing et je suis devenu champion de France. Nous sommes ensuite passés au cran supérieur, en Championnat de France Supertourisme, que j’ai également remporté avec toute l’équipe. Cette année, c’est l’étape européenne avec une participation à l’European Le Mans Series en catégorie LM P3, toujours au sein de la structure Yvan Muller Racing, avec une Ligier JS P3.»
Après votre titre en Supertourisme, pourquoi avez-vous choisi d’évoluer en LM P3 ? Etait-ce pour vous la suite logique ou est-ce parce que la structure Yvan Muller Racing passait dans cette catégorie ?
« Je ne suis pas sûr que ce soit la suite logique car j’aurais dû, à ce moment là, poursuivre en GT. Cependant, en regardant le palmarès de grands pilotes, tous sont passés par des voitures avec de l’aérodynamisme. Cela peut être un apprentissage qui va venir compléter ma palette de connaissances qui est encore loin d’être pleine. Cette expérience va m’apporter quelque chose de plus, l’objectif principal étant d’avoir une corde de plus à mon arc.»
Comment avez-vous trouvé cette Ligier JS P3 ?
« Nous avons roulé à Barcelone sur le sec puis à Magny Cours sous la pluie, ce qui nous a permis de piloter la voiture dans toutes les situations. Cette Ligier JS P3 est un vrai régal. J’apprends parce que je n’ai jamais roulé dans des voitures avec de l’appui aérodynamique. Sous la pluie, c’est un peu plus délicat car c’est une auto très rigide et l’adhérence est assez précaire dans ces conditions. J’ai adoré cette voiture, il faut juste que je continue mon adaptation, mais la saison va bien se passer. »
Pouvez-vous nous présenter vos deux coéquipiers ?
« Je serai avec Alexandre Cougnaud et Thomas Laurent. On connaît peut être plus le second car il vient d’être sacré champion du monde de Karting KZ2. Quant à Alexandre, il a fait de la Formule 3 Européenne et de la Porsche Carrera Cup. Il a donc l’expérience des voitures qui ont de l’aérodynamisme. Avec Thomas, on va pouvoir apprendre de lui car nous avons moins de connaissances dans ce domaine là. »
Quelles vont être vos ambitions pour cette première saison en ELMS ?
« Il y a 22 LM P3 en ELMS, avec de très bons pilotes. Nous allons travailler sur la voiture et sur l’équipage car nous aimerions gagner. Nous savons que sur les premières manches, face à des pilotes plus expérimentés de ce type de voiture, nous serons un peu en retrait, mais nous allons apprendre et progresser dés Silverstone. »
Lorsque l’on parle de LM P3, on pense aussi au LM P2 et évidemment aux 24 Heures du Mans. Est-ce votre objectif à moyen terme ?
« Je ne rate jamais les 24 Heures du Mans. Malheureusement, les deux dernières éditions ont eu lieu pendant mes révisions du Baccalauréat (Yann Ehrlacher n’a que 19 ans, ndlr), ce fut donc plus compliqué de faire accepter à ma mère de me laisser regarder les 24 Heures du Mans toute la nuit (rires). C’est une course que je ne peux pas rater, elle me donne des frissons. J’ai vu il y a quelques semaines le film des 24 Heures du Mans, c’est juste magnifique. Forcément, mon objectif est de disputer cette course. Que ce soit en prototypes ou en GT, cela m’est un peu égal. Rien que le fait de prendre le départ de cette course doit être quelque chose de fabuleux. »
Vous êtes encadré par votre oncle, Yvan Muller. Comment est-il au quotidien ?
« C’est quelqu’un d’exigeant mais je le prends du bon coté, car je sais qu’il l’est pour que je progresse le plus vite possible. Je possède quelques lacunes car je n’ai jamais roulé en Karting. Il ne souhaite pas que je reproduise certaines erreurs que lui a pu faire dans sa carrière afin que je gagne du temps. Tout cela est pour mon bien. »
David Bristol / ACO
Photo : LAVAL (MAYENNE, FRANCE), MERCREDI 9 MARS 2016. Yann Ehrlacher aimerait participer aux 24 Heures du Mans dans quelques années.